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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.

3 octobre 2024

Clive le Vengeur. Partie 2. Un grand parc dans le Bronx. Première victoire de Clive.

6. Se retrouver et faire du sport.

Poussé par Julian Barney, Clive réussit son pari : Erik veut bien le voir et faire du sport avec lui. C'est une première étape puisqu'il faudra bien dire le désir

Van Cortland Park, je lui ai proposé. C’est un grand parc dans le Bronx. Il y a des tas d’installations sportives et de belles allées pour courir. On était en avril et pour la piscine, c’était encore trop tôt. En hiver, il y avait une patinoire mais là, c’était trop tard, Personnellement, ça me reposait un parc comme celui-là. Quand Carolyn était petite, Kristin et moi, on l’y avait emmené parce qu’il y avait plein de jeux et des jets d’eaux et puis des plans d’eaux avec des canards. Mais personnellement, je pensais que ce serait les beaux espaces pour courir qui lui plairaient. Sinon, dans le Bronx, il y a un très beau jardin botanique mais là, c’est pour flâner, regarder les fleurs et respirer le bon air. Quant au zoo, je l’adorais et j’y allais au moins deux fois par an. C’était un très bel espace mais on aurait juste regardé les animaux…Bon j’arrête avec cette façon de me présenter comme un semi débile. Erik serait certainement amusé de déambuler avec moi au milieu des tigres et des ours blancs mais il fallait qu’on y arrive, quand même. Ça, c’était le premier jalon, le second c’est que j’habitais non loin de l'entrée principale du parc, dans les cent quatre vingtièmes rues. J'allais donc lui proposer qu'on se retrouve là pour faire du sport et s'il n'était pas d'accord à cause de la distance, on irait à Central Park. Mais l'endroit que j'avais trouvé me semblait bien choisi. Pour singer Barney, il était « absolument divin que la neige tombe ou que l’été soit à son paroxysme, le printemps étant bien sûr la plus belle de toutes les saisons, puisque s’y marient les plus couleurs et les plus belles senteurs. Un vrai rêve : imaginez Claude Debussy et Jean Renoir unis dans un même élan de perfection ! Vous leur seriez redevables d’une pièce de musique unique et d’un merveilleux tableau. Hélas, jamais ce lieu ne les a inspirés. » Quand même, ça vous posait son homme.

-  C'est juste une proposition...

-  Mais c'est très bien !

-  Mais quand même, la distance...

-  Je viendrai.

Il avait dit oui.

La première fois, le rendez-vous était simple, c'était devant l'entrée principale. Il y avait de quoi se changer et on l’a fait. Après, on a couru tranquillement. Il était devant. Je voyais sa nuque blonde et ça suffisait pour que tout se fasse. Le talent, ça énerve, la distance sociale, aussi. Et la jeunesse et la beauté et cette façon d’être un artiste car il en était un jusqu’au bout des ongles. Et Merde.

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3 octobre 2024

Clive le Vengeur. Partie 2. Jogging et échanges dans un parc. Clive et EriK

Alors, une seconde fois, on a fait un « jogging » et on a bavardé ensuite ; douche, changement de vêtements ou thé (variante eau minérale) et bavardages. Sa beauté était absolument bouleversante. Il ne pouvait l’ignorer pas plus qu’il ne pouvait être inconscient de l’effet qu’il produisait.

Il est resté assez contenu et moi, je n’ai pas fait l’imbécile.

Il y a eu un autre rendez-vous puis un autre. On courait. On buvait de l’eau en bouteille.

Et encore.

Et encore.

La sixième fois, il s’est mis à parler. Au Danemark, il avait su quand il avait sept ans qu’il serait danseur classique. Dans sa famille, un choix comme ça ne pouvait être pris au sérieux, surtout venant de quelqu’un de si jeune mais sa mère l’avait soutenu. Ça avait été de longue haleine. Il n’avait pas du tout compris, au départ, que tant de sacrifices seraient à faire. Il avait sans cesse travaillé, enlevé les vacances pour faire des stages et remplacé les anciens stages par les nouveaux et après la directrice de l’école de danse dans laquelle il avait été inscrit en premier, il avait découvert combien on pouvait être dur avec lui. Elle, c’était un ange. Ensuite, il avait eu deux répétiteurs : une Finlandaise et un Russe. Jamais le temps de souffler. Copenhague et le Ballet royal, c’était le minimum et il avait intérêt à être étoile à dix-neuf ans ! Il l’avait été. Il devait donc montrer qu’il pouvait embrasser une carrière internationale. Selon lui, ces gens rêvaient trop. Danser sur de grandes scènes, oui, il le pouvait mais il n’y avait plus vraiment de stars de la danse, selon lui. En tout cas, il n’égalerait jamais, en réputation, ceux dont on lui avait rebattu les oreilles : les Nijinsky, Noureyev, Barychnikov et leurs suiveurs, les Français, les Américains, les Italiens… Il y avait, de par le monde, de magnifiques danseurs mais les temps avaient changé. Avec la démultiplication des images, ils n’étaient plus des légendes.  En même temps, il portait avec lui tous les rêves de la danse et ce qu’il voulait, c’était que soient de plus en plus nombreux, ceux qui la mettaient au centre de leurs rêves…C’est pour cette raison qu’il considérait la perfection comme un devoir et se reprenait sans cesse.

J’ai pensé à Barney me racontant la vie de Balanchine, mais je me suis tu. Et quand il m’a parlé encore, le jeune danseur à la beauté singulière, j’ai continué de la fermer. Au Danemark, il avait tout de suite été adoré. Le Ballet royal avait été « rafraîchi », « modernisé » et les spectateurs étaient avides de surprises. Très jeune, il avait compris qu’on lui demandait plus que lui-même et il avait donné encore et encore jusqu’à ce que « ses conseillers » lui suggèrent le Royaume-Uni. New-York, non, c’était une idée à lui. Il devait s’affirmer. Et aussi, varier ses choix.

3 octobre 2024

Clive le Vengeur. Partie 2. Clive et Erik au Van Cortland park. Erik se livre sur sa vie.

 

Être danseur de haut niveau, ça ne dure pas…Il avait des idées : travailler pour des chorégraphes européens reconnus et ainsi, se bâtir une carrière originale donc pleine de risques, ou encore filer sur la côte-ouest des USA où on lui proposait de tourner dans un film. Rien ne se dessinait vraiment et il hésitait.

Il avait raison. Il n’y avait plus de dieux et il ne serait jamais une icône de la danse comme certains avaient pu l’être avant lui, parce qu’à l’audimat, lui passeraient devant des chanteurs à la mode.

Il voulait rester intègre. Travailler en Allemagne ou en Californie, c’était bien s’il y trouvait matière et la matière et il y en aurait. Il était plein de rêves et d’espoir. Moi, j’ai continué de la fermer. J’écoutais, j’écoutais tout. Ce qu’il était se dessinait.

Franchement, il rendait admiratif.  Je ne voyais pas ce qui pouvait l’empêcher de monter encore plus haut…Quand même : sa formation drastique, son « élection » au sein d’une des meilleures compagnies du monde et ce succès critique et populaire…

Quant au fait que Barney en soit tombé raide-dingue, maintenant, je comprenais vraiment…

Bon, on a continué de courir. Les jours s’allongeaient et je rêvais de la piscine. Et puis, il a dit :

-En juillet, je vais à Saratoga. C’est le festival d’été du New York City ballet. J’aime beaucoup. C’est si différent !

-Alors, c’est les vacances ?

-Non, elles sont après. Je fais du vélo et je vais à la plage avec quatre ou cinq amis et puis je vais brièvement au Danemark. Il faut que je voie ma famille. Elle est un peu tyrannique.  Et toi ?

-En Floride, à Disneyland. Quand on peut, on y retourne. C’est très amusant.

Il n’y avait rien de spécial, sauf si tout l’était parce que lui et moi, différents comme on l’était, se retrouver dans un parc verdoyant pour courir, aller se doucher et discuter ensuite…

Il a continué. Il m’a parlé des ballets dans lesquels je l’avais vu danser et de chorégraphes en vogue dont il allait danser les œuvres. Il a aussi parlé de nouvelles bévues en matière d’art et ça m’a fait rire : sa revue d’avant-garde. Lui, il a dit qu’il y avait de très belles œuvres dans les grands musées new-yorkais. On pourrait aller au Metropolitan muséum…Il adorait les salles françaises et souvent, il s’y rendait. Il a aussi parlé de films français qui passaient dans de petites salles new-yorkaises. Les sous-titres lui étaient inutiles car il avait une mère française qui avait été catégorique sur l’apprentissage de la langue maternelle pour ses quatre enfants. Ils étaient trois et il se trouvait être non seulement le seul garçon mais le petit dernier. Il parlait le français mieux que l’anglais et bizarrement, il y avait moins d’accent. Il a aussi parlé des difficultés qu’il avait eu à s’adapter, au début, à l’univers new-yorkais parce qu’il était trop réservé, trop peu enclin à parler dans les soirées mondaines…L’Amérique, c’était gigantesque et ça lui plaisait, sinon. L’Angleterre, en dehors de Londres qui, par son architecture et son passé était exceptionnelle, ça ne l’avait pas intéressé. Paris, oui, pour mille raisons. Il y avait dansé merveilleusement.

Je l’ai fait revenir sur Londres et New York, là où il vivait, tout ça. Sur Barney, il n'a rien dit. Non, il avait trouvé un premier logement plutôt moche puis son beau loft. Une vraie chance ! Il s’y était fait livrer un piano.

C’est ça, oui

A Londres, il n’était resté qu’un an. Ah oui, il vivait dans un studio à Mayfair. C’était mois petit que prévu et très joli. De toute façon, il n’allait pas s’éterniser.

Ben oui mais tu mens !

Il était encore jeune et affectivement tout était ouvert. Il avait été amoureux à plusieurs reprises. Un état de grâce à chaque fois !

Non, Erik…

3 octobre 2024

Clive le Vengeur. Partie 2. Van Cortland Park. Ultimatum avant vacances.

 

 

On est arrivés comme ça aux vacances pour moi et à son festival de danse. La dernière fois, on l’a testé, la piscine. C’était le matin. Il faisait un peu frisquet mais on a vraiment apprécié. Alors qu’on s’épongeait avec nos serviettes, il m’a dit :

-Courant juillet, on pourra y retourner.

Là, j’ai été clair. Il fallait l’être. De temps en temps, mon regard ripait et le désir physique que j’avais de lui apparaissait nettement. De son côté, il se trahissait aussi. Ça durait une fraction de seconde mais je pigeais. Alors, on n’allait pas encore continuer comme ça des semaines…

-Je ne crois pas.

-Tu ne pourras pas de libérer pour nager ?

-Non.

Il a paru perplexe.

-Courir, alors…

-Non plus. Et propose pas les bêbêtes au zoo ou les jolies fleurs. D’accord, hein ? Tu comprends quand même un peu où je veux en venir…

Il n'a pas biaisé et il m'a regardé droit dans les yeux.

-Oui.

-Je te laisse le choix. Si tu m’appelles quand je suis de retour, tu sais pourquoi tu le fais. Tu comprends ?

Je n’étais pas énervé. J’étais clair. Il a plié sa serviette et j’ai regardé son corps. Un corps de danseur, c’est différent. Pas de bodybuilding, de gonflette. Le sien, il était fin mais ferme et fort. C’était son outil de travail et de perfection. Les bras et les jambes étaient musclés, les jambes surtout, le torse était mince. Il n’était pas très grand. Sa peau était d’une clarté touchante comme l’étaient les lignes de son cou et les attaches de ses épaules. J’étais plus massif que lui ; Il le voyait car il me regardait aussi. J’avais la peau mate. Ça ferait un joli contraste.

-Je comprends, oui.

-Bon, ben tu sais, alors. C’est sûr que je n'y vais pas par quatre chemins.

-Tu es direct, c’est bien.

-En quoi ? J'aime bien quand on précise.

Il l’a fait. Brièvement, il s'est approché, m'a caressé la joue puis s'est collé contre moi ; l'instant d'après, il s'était écarté

-Est-ce que ça suffit, Clive ?

-Oui, ça me convient. Alors, bonnes vacances, Erik.

-Pareillement.

-Et...Ensuite.

-Je verrai.

Il avait dit plutôt « oui » mais il y avait mis les formes ; on est partis chacun de notre côté. Quand même, je n'étais pas sûr de moi. Est-ce que c’était ça, « ferrer » ?

Barney, au téléphone, a modérément aimé mon initiative. Selon lui, Erik risquait de prendre la tangente, d’autant que nous ne verrions pas pendant plus de quatre semaines. A entendre ses réprimandes, j’ai pigé que je risquais de passer pour un tocard.  Faudrait qu’il me remettre sur les rails ou pire qu’il me remplace et en ce cas, il aurait les gueuletons qu’il m’avait offerts sur la conscience.  Du coup, ça m’a galvanisé.

-C’est la bonne tactique.

-Vous en êtes sûr ?

-Oui, pour tout ce que vous m’avez dit sur lui et pour le peu que j’ai appris en le côtoyant. Faut lui laisser le choix, pas insister.

-Vous n’insisterez donc pas.

-Ce n’est pas à faire.

-Vous avez tort. Rappelez-le. Imposez-vous. Il est prêt à céder, non ?

-Il me semble que oui.

-Bon, eh bien prenez-le !

-Je pourrais mais ensuite on sera loin l'un de l'autre. Pour lui ça sera juste anecdotique et ça ne justifiera en rien le fait qu'il me rappelle. Attendre son retour est préférable.

-Vous me voyez perplexe.

-Je vous laisse, je vais chez Mickey. Je le salue de votre part ? Il sera enchanté.

-Saluez Minnie également

-Je n'oublierai pas. Je penserai à vous…

-Et à lui.

-Lui, c’est sûr !

La semaine en Floride, ça a été comme sur des roulettes : beau temps, magnifiques parades, un tas de photos de famille et des bons repas. On a bifurqué deux trois jours à la plage, histoire de donner à notre peau « une teinte cuivrée » qui, dans mon cas, a failli virer au brûlé puis on a rappliqué à la maison.

On avait reçu du courrier par la poste. Entre autres, il y avait un chèque dans une enveloppe blanche, doublée de rouge. C’était pour l’école de danse de Carolyn. La nouvelle. Ainsi, Barney payait ! Quand j'ai inscrit ma fille dans cette école d'élite, j'ai dit que je prenais sur mes économies pour lui offrir cette formation conseillée par un danseur étoile du New York City ballet, que j’avais tenu secrète ma décision et que voilà, c’était une bonne surprise pour le retour ! Carolyn s’est mise à pleurer de bonheur et Kristin m’a regardé avec admiration. Elles me croyaient vraiment, l'un et l'autre. J’ai mis le chèque de Barney sur mon compte privé et j’ai croisé les doigts…

3 octobre 2024

Clive le Vengeur. Partie 2. Hôtel Bella Vista Enfin !

 

Erik, Erik…T’as été applaudi à Saratoga. Tu as fait du vélo ou du bateau dans les Hampton et là, tu manges du poisson cru en famille au Danemark. Bon, oh, reviens et appelle…Allez, mon joli…

Trois semaines se sont écoulées et j'ai commencé à me sentir bien hésitant. Et si j'avais tout faux ? Mais il m’a contacté. Un soir, comme ça, à la maison, il m’a appelé. Waouh….

-Les vacances sont finies, Clive.

-C’était super ?

-Ça dépend quoi. La famille, des hauts et des bas ; les amis : toujours bien. Et toi ?

-Depuis la Floride, je suis écarlate. Quel soleil !

Il a ri mais sa voix a changé.

-Clive, tu sais où on peut se voir ?

-Oui. Près du parc où on courait. C’est un petit hôtel. Le Bella vista.

Je lui ai donné l'adresse exacte. Il n'a pas sourcillé.

-Le matin. Sinon, c’est plus compliqué.

-Je te donne un rendez-vous ?

-Je t'en prie.

-Dans quarante-huit heures. A dix-heures. Ce sera une chambre au ré de chaussée. Tu dis mon prénom et ça suffira. Il te dira où, le réceptionniste. Ne t’attends pas à l’Italie, vu le nom de l’hôtel. C’est propre et simple et c’est…tranquille.

-Entendu, Clive.

-Je suis un peu sec, je sais, mais tu me mets dans une de ces tensions…

-C'est compréhensible. Je suis un peu tendu moi-aussi. On se voit après- demain. Ne t'inquiète pas, Clive.

Tu viendras, tu ne viendras pas ? Tu sortiras de ton rôle de bel ange ? Tu iras au lit avec tonton Clive ?

A dix heures dix, il a frappé à la porte de la chambre. J’étais pieds nus, en jean, la chemise presque déboutonnée. J’avais mis la clim. La chambre, comme la plupart de celles de l’hôtel, avait vue sur rien. Le lit deux places était recouvert d’une courtepointe blanche et aux murs, il y avait des « tableaux contemporains » dans les jaune orangé. Le genre abscons plus qu’abstrait.

J’ai pris une grande respiration et j’ai ouvert la porte. Ses cheveux avaient poussé un peu et dans les Hampton ou à Copenhague, il avait pris le soleil. Je l’ai pris par le bras, tiré dans la chambre et fermé la porte d’un coup sec. Après quoi, je l’ai embrassé à pleine bouche en lui tenant le visage à deux mains, pour être sûr qu’il ne m’échappe pas. Il n’a pas opposé de résistance et ne s’est écarté de moi que quand je le lui ai permis. J’ai reculé vers le lit et retiré ma chemise mais lui, il n’a fait cela du tout. Il a retiré les deux pulls fins superposés qu’il portait, a enlevé son jean et ses chaussures et s’est tenu devant moi, m’offrant une nudité plus intimidante qu’excitante. Puis, comme s’il sentait que je ne réagissais pas comme attendu, il est allé s’appuyer contre le mur, près de la porte et m’a tourné le dos. Il a appuyé son visage sur un de ses bras replié et il s’est cambré.

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3 octobre 2024

Clive le Vengeur. Partie 2. Séduction et offensive.

 

 

Restait à se mettre nu et à s’approcher de lui. C’est ce que j’ai fait. Je me suis plaqué à lui. J’étais en érection. Il avait à le sentir. Je me frotté comme ça un moment en lui parlant doucement, poliment d’abord puis indécent puis presque ’obscène…

-Tu t’y entends, toi, pour faire attendre…Tu vois le résultat ? Tu me fais bander comme un âne. Parce que c’est ça que tu veux, hein ? C’est pour ça que tu es venu ? Tes jolies fesses, ça les démange, hein ? Elles veulent s’ouvrir…Mais tu ne veux quand même pas tout de suite ? Pas si vite ? Tu veux quoi, hein, mon joli, dis-le à Clive…Regarde-moi ça ! Tu as vu comme tu es excité ? Toi-aussi, tu bandes…Frotte-toi à moi, mon beau danseur, allez frotte-toi et laisse-moi te préparer…

J’avais son membre dans la main et je le caressais tandis que, toujours cambré, il me laissait se frotter à lui. Rien à dire : beau corps et sens de l’érotisme. Pour conduire l’autre au plaisir, il avait l’air de s’y connaître…

Je me suis agenouillé, j’ai écarté ses fesses de mes mains et j’ai léché cette partie de lui si intime, que je n’allais pas tarder à utiliser. Je léchais avec régularité, en enfonçant ma langue aussi loin que possible et ça lui plaisait vraiment…Il adorait ça. Il gémissait. Au bout d’un moment, je me suis caressé intimement tout en continuant à le préparer. Puis, je me suis levé. Je l’ai pris par les épaules et je l’ai pénétré. Enfin, j’ai dû m’aider à un moment avec une main pour mieux entrer en lui. Il a poussé un de ces gémissements qui montrent le soulagement et l’abandon et j’ai pu faire ce que je voulais. Il était un peu étroit mais c’était bon, très bon même, pour lui comme pour moi…

J’ai tenu aussi longtemps que j’ai pu dans cette position –là puis je l’ai entraîné vers le lit. Il s’est allongé sur le ventre et je l’ai de nouveau pénétré. Là-encore, ça a duré. J’y allais de plus en plus fort et il gémissait maintenant à la fois par plaisir et par inconfort. Je voulais que par moments, ce soit à la limite.

Une troisième fois, je l’ai fait changer de position. Il s’est mis sur le côté. Je lui ai fait lever une jambe et je l’ai pris comme ça. Il était de trois quarts cette fois et on pouvait se regarder.

Je m’étais tu pendant un moment mais j’ai recommencé à parler :  des paroles mi douces, mi salaces. S’agissait de l’exciter pas de l’intimider ou de le vexer. Deux ou trois fois, dans ma litanie, j’ai eu des mots très forts et j’ai vu que l’obscénité, non, il ne voulait pas. Alors, j’ai modulé avant de ne plus prononcer que des cris inarticulés. Mes mouvements sont devenus très saccadés et je me suis libéré en lui. Une grande plénitude m’a envahi mais j’ai tout de suite compris qu’il ne fallait pas que je le fasse attendre. Je l’ai mis sur le dos, lui ai fait écarter les jambes et l’ai pris dans ma bouche, pour qu’il se libère lui-aussi. Ça ne lui a pas pris beaucoup de temps. Je n’ai pas vu son visage dans le plaisir mais j’ai entendu ces cris et surtout, j’ai avalé en plusieurs fois, sa belle semence…

Après quoi, on est restés allongés l’un à côté de l’autre. J’allais lui refaire l’amour, c’était sûr mais là, il fallait une pause. Comme il ne disait rien, au bout d’un moment, je me suis redressé sur un coude et je l’ai interrogé.

-Ce n’est pas terrible, le Bella Vista ?

-Ça va, ça me convient.

-Toi, tu dois faire l’amour dans des belles chambres.

-Oui, ça m’est arrivé mais pas depuis un moment.

-Tu le fais ailleurs ?

-Je ne le fais pas depuis quelques temps.

-C’est-à-dire ?

-Plusieurs mois, en fait.

-C’est impossible, ça. Tu es jeune et tu aimes ça…

-J’ai eu une période agitée. Je trouvais des mecs comme ça. Plutôt des jeunes, enfin mon âge. Et puis, j’en ai eu marre alors, j’ai arrêté. Ce n’est pas un manque terrible, comme tu peux le croire.

-Quand même, je ne voudrais pas être méchant mais là, ça te fait du bien. Sacrément, même…

-Tu as raison. Tu sais, j’étais comme insensible. Je n’étais accroché par personne. En un sens, tu m’as surpris. Quand tu m’as mis le marché en main, je ne savais même pas, en acceptant, comment je réagirais vraiment. J’ai pensé que je n’aurais même pas de désir physique en te retrouvant et que tu te mettrais en boule…

3 octobre 2024

Clive le Vengeur. Partie 2. Intimité et échanges. Clive et Erik.

 

Je lui ai passé la main dans les cheveux et caressé la joue puis j’ai regardé son corps. Il était très sexuel, en fin de compte.

-Tu lèves qui tu veux, toi. Qu’est-ce que tu me racontes avec ton désir qui est comme mort ? Allez, t’as eu un passage à vide. En tout cas, dans ton milieu, avec ton statut, tu dois attirer des gens cultivés, friqués aussi. Là, je ne parle plus de sexe pur.

-Alors, tu parles de quoi ?

-Ben, d’attirances fortes, de liaisons ; je ne sais pas, un truc qui se passe avec quelqu’un qui t’accroche, pis tu sens bien que lui-aussi, il ressent quelque chose lui-aussi…

-Pourquoi « lui-aussi » ?

J’ai eu l’air vraiment étonné ;

-Ben, Erik, enfin, on fait quoi, là, tous les deux ? T’es attiré par les mecs, non ?

-Oui, comme toi. Les femmes aussi, j’aime. Peut-être que je t’imiterai, plus tard. Je crois à la douceur des femmes. J’en épouserai sans doute une. Donc tu disais ?

-J’évoquais un homme dans ton milieu qui aurait pu…enfin, disons, t’apporter autre chose. Tu le dis toi-même, le sexe comme ça, juste pour le sexe, c’est limité. Et note que je parle de moi avec toi, là, hein ?

-Je ne fais pas l’amalgame, Clive…

Là, il s’amusait. Il était incroyablement beau et abandonné et ça m’a remué au plus profond de le voir comme ça.

-En Angleterre, j’étais troublé par une ballerine plus âgée que moi. Elle pensait que sa carrière était foutue alors que c’était encore une très bonne danseuse. Elle est tombée amoureuse de moi et ça lui a donné la force d’être sublime sur scène dans le Lac des cygnes. Pourtant, je t’assure, personne ne donnait gagnant notre duo. On pensait que je triompherais seul et qu’elle serait regardée avec condescendance. Il s’est passé le contraire. J’ai été applaudie, bien sûr, mais elle ça a été des ovations. On a considéré qu’elle renaissait de ces cendres ! Elle m’envoie toujours de très belles lettres. Ah oui, j’oubliais. J’ai fait l’amour avec elle. Trois fois. C’était très beau.

-Et à New York ? Un homme ?

-Dis donc, t’es têtu, toi ! Tu as de la suite dans les idées.

-Oui, quand même.

-Il y a eu un homme, oui mais ça a tenu très peu de temps. Je n’avais pas des sentiments très forts pour lui.

-C’est arrêté, alors ?

-Ça a très peu duré, je te l’ai dit. Deux ou trois mois, je venais d’arriver. Non, peut-être que je suis trop jeune ou trop personnel…

Non, Erik, tu ne veux juste pas dire. Barney a dit que vous connaissiez depuis cinq ans et que vous aviez vécu quasiment ensemble deux ans durant. Il ne ment pas.

-Tu es super jeune, c’est vrai.

Il s’est levé et a décrété qu’il allait prendre une douche. Vu le regard qu’il m’a lancé, j’ai pigé qu’il me conviait. On allait, entre autres, se laver…

Ça a été rondement mené. Je l’ai pris debout, son corps ruisselant d’eau avant qu’on ne se retrouve à quatre pattes, hors du bac à douche, enfin lui, surtout car moi, je le pilonnais. On a continué comme ça un bon moment avant qu’autoritairement, je ne le ramène dans la chambre où je te l’ai baisé à fond sur le lit puis par terre et avant qu’épuisés, on déclare forfait l’un et l’autre et qu’on reste là, épuisés, à se regarder, lui pelotonné sur le lit dévasté et moi, affalé sur un fauteuil.

-Tu as raison, ça me fait vraiment du bien.

-C’est ce que je remarque…

Cette fois, il a éclaté de rire et j’ai ri moi-aussi. Sexuellement, ça s’avérait parfait et on avait des personnalités qui pouvaient s’accorder…On allait donc se revoir.

On l’a fait. Ce n’était pas toujours la même chambre au Bella Vista. Au bout de deux mois, j’ai dit qu’on allait garder la même, celle du re de chaussée, parce qu’elle était bien insonorisée, enfin plus que les autres.  Faut dire que je ne lui laissais pas de répit. J’avais repéré qu’il n’était pas insensible à la manière forte et je le tournais et te le retournais, je te le prenais debout, allongé ou assis avec une vigueur qui le laissait pantois après l’avoir fait plus crier que gémir.

Je n’irais pas à dire que ça se rapprochait du match, non, quand même mais ce n’était pas paisible. Pour jouir, ça, il jouissait et moi donc…Quelquefois, je pensais à Barney. Il savait où on en était et, même s'il était laconique, il profitait de tout cela. De son ex-compagnon, je ne savais comment il parlait, mais de moi, intérieurement, j'étais plutôt convaincu. Ce devait être quelque chose comme ce qui suit :

Putain, Erik, mais que c’est bon !  Tu en redemandes sans cesse. Tu l’aimes, hein, ce qu’il y a dans le pantalon de ton Clive…Elle est bonne, hein, elle est bien dure. Ton beau cul, elle te le défonce bien. Miam, miam, hein, Erik ?

Ça donnait de moi une image un peu bestiale, je le reconnais et ce n'était pas la vérité. Pour traduire en mots bien choisis ce qui nous reliait lui et moi, j'étais bien plus retenu. Une entente comme celle qu'on avait, ce n'était pas si courant. Physiquement, j'étais galvanisé et il l'était, lui-aussi. Mais dire une telle osmose !

On vivait sinon des jours, sinon, des moments intenses et heureux. Ces limites imposées à la fois par le temps et l’obligation du secret, ça nous surexcitait, lui et moi…

Mais devinez qui a sonné la fin de la récré ?

 

 

 

 

3 octobre 2024

Clive le Vengeur. Partie 2. Discussion au Four Seasons. Clive et Barney.

 

7. Rencontre et confrontation.

Tout semble bien aller. Clive suit le plan de Barney. Toutefois, celui-ci change la donne. Il faut qu'Erik et Clive se voient ailleurs d'une part, et de l'autre, il ne faut pas tomber amoureux.

Le Four Seasons. Bien sûr et Barney sanglé dans un superbe costume de « demi-saison ». Tout dans les beiges et les tons ivoire. Belle gueule, cheveux bruns coupés court, montre coûteuse, tout y était. Hum. Ça m’a fait drôle de le revoir. Je lui rendais des comptes au téléphone et il me laissait parler. Là, j’ai tout de suite senti que ça allait être compliqué.

-Un cocktail, Clive ou une de vos bières….

-Une bière. Une plutôt basique.

-C’est assez raffiné, ici…

-D’accord, une pas basique. Et pour vous ?

-Je vais me laisser tenter par un bordeaux rouge.

-Pas un champagne ?

-Ah non, pas encore.

Il m’a fait passer une enveloppe avec un chèque. C’était pour la chambre. Enfin, théoriquement, car il me donnait bien plus que ça ne valait.

-Rien ne vous échappe, Julian mais là, vous vous gourez pour l’hôtel. Surclasser le Bella Vista, ça me parait dur. Allez-y, vous me ferez tout de suite un autre chèque. Une somme plus modeste.

-Vos faux frais…

-Mes…non ! Avec Erik, on ne sort pas. Pas de déjeuner, pas de spectacle…et je ne mets pas de préservatif. Tout juste si on boit un café ou de l’eau minérale. Enfin si, on en boit. Ça donne soif au bout d’un moment…

-Encaissez ce chèque.

Eh ben, il avait l’œil noir. Je me tapais son petit ami récalcitrant depuis plus de deux mois et je me demande si ça lui plaisait tant que cela, en fin de compte. J’en étais à me dire que non quand il m’a court-circuité.

-C’est un sans-faute. Je suis très favorablement surpris, Clive. Vous avez réussi à accrocher Erik et il est en confiance avec vous. Quand je parle de confiance, je parle sur tous les plans : vous vous entendez bien sexuellement, à ce que j’ai compris et même s’il garde ses zones d’ombre, il vous parle de sa vie. C’est bien cela ?

-Il parle de sa carrière, des chorégraphes qui l’impressionnent, des ballets qu’il aime, de ses projets ; et aussi de toutes sortes de choses qu’il lit et voit. Il rit avec moi. Il se comporte de façon très naturelle.

-Qu’est-ce qui vous semble le plus important ?

Il avait le nez sur son verre de bordeaux et quand j’ai eu fini de parler, il l’a bu avec un certain agacement.

-Ben, je serais tenté d’être réducteur et de parler juste de ce qu’on fait au lit, mais justement, on est loin du compte. On a couru, nagé ensemble, on prend des verres, on a des fous-rires. On échange, en fait. Mais, je vais rester basique pour vous faire plaisir. Le sexe, avec moi, il adore vraiment. Remarquez, c’est réciproque. On s’aimante, on dirait. Ceci dit, ça serait déplacé d’entrer dans les détails.

-Vous êtes sûr ? Je suis sûr que vous adoreriez ! Histoire de me faire comprendre que vous vous y prenez bien mieux que moi …Comme si je ne savais pas comment il n’est ni ce qu’il aime sur ce plan- là ! Le souci est que j’en sais bien plus que vous et que j’ai vécu avec lui un certain nombre d’expériences très concrètes auprès desquelles vos gentils ébats matinaux à l’hôtel Bella Vista sont de fades réjouissances.

Là, il me jaugeait.

-Je ne sais pas ce que vous avez fait avec Erik.

-Des rencontres à trois ou à quatre. Ça le contraignait un peu mais il aimait ça. Et puis, dans notre relation à deux, des jeux avec des contraintes. Entravé, il est superbe. Il est impossible que ça ne lui manque pas, l’intimité que j’avais avec lui et tout ce qu’on faisait ensemble. D’autant que pour le commun des mortels, qu’on ait des rapports un peu durs dans des jeux où les contraintes sont fortes empêche un respect mutuel, une vraie connivence intellectuelle et émotionnelle et surtout un vrai amour.

-Vous lui avez fait faire l’amour avec une femme ou un autre mec et vous l’avez regardé…

-J’ai participé aussi…

-Et après, vous avez dit que vous l’aimiez.

-C’est le cas.

-Et lui, il a fait ça par amour ?

-Oui.

3 octobre 2024

Clive le Vengeur. Partie 2. Barney recadre Clive.

 

Il fallait le calmer, quand même.

-Ben, y veut plus le faire.

-Et naturellement vous vous persuadez que le pervers que je suis a réussi à le décourager et que vous, vous le comprenez ! Tout le monde n’est pas aussi étroit d’esprit que vous. Nous avons beaucoup d’amis communs qui, actuellement, sont les témoins du froid qui nous tient éloignés l’un de l’autre ; tous ont compris à quel point nous étions accordés et à quel point nous tenions pour essentiels l’art et la création artistique. Je ne pense pas que pour aucun d’entre eux ce soit nos frasques sexuelles, vécues entre quatre murs ou lors de nos « escapades » qui leur aient sauté aux yeux. Ces dernières étaient de toute façon très contrôlées et ne se sont pas multipliées. Je ne vous ai présenté de notre mésentente que ce qui peut m’être utile pour me servir de vous. Le reste ne vous regarde pas.

-Ce que pensent vos amis proches, je n’en sais rien. Mais ce qui me relie à lui, ça je le sais ! Et là aussi, ça ne va pas avec les commentaires attendus…

Glacial, il est devenu et un ange est passé, pardon, une demi-douzaine…Après quoi, il a repris la parole :

-Justement…Ce que je vous demande est clair. Jusqu’ici, vous avez bien rempli votre mission, alors ne vous mettez pas en tête des rêves qui vous feraient du tort.

-De quoi ?

-Considérer que vous avez une bonne entente avec lui et que d’une façon ou d’une autre, vous entrerez dans sa vie. Avant notre rencontre de ce jour, je vous ai eu plusieurs fois au téléphone. Franchement, vous devriez vous enregistrer…Parce que si vous vous réécoutiez, vous n’essaieriez pas de mettre en avant la qualité de vos prestations sexuelles avec lui pour cacher que vous êtes passé à autre chose. Clive, ça tombe sous le sens et ce n’est pas une bonne idée.

J’ai pâli, je dois dire. Ce n’était pas complètement idiot ce qu’il disait. Erik, il envahissait mon esprit. Je comptais les jours en attendant de le voir et quand j’étais avec lui, je me sentais de plus en plus heureux. J’exultais en fait. Avec les petits michetons que je m’envoyais de temps à autre avant, je n’avais pas d’état d’âme. Je faisais ma sélection, je passais à l’acte et j’oubliais.

-C’est des bêtises ce que vous dites !

-Non, Clive. Tenez- vous en à votre rôle. Il est « très » charmant et il sait charmer. Il y a des années qu’on l’applaudit sur scène, qu’on l’encense dans les magazines de danse. Il a été dressé à séduire par son art et dans la vie, il y a longtemps qu’il a compris à quel point sa beauté un peu étrange car extrême, un peu distante, un peu rêveuse, peut lui valoir tous les suffrages.

-Je ne peux pas entendre cela !

-Vous l'entendrez pourtant !  Erik n’a pas de fatuité. Il sait qu’être brillant et beau comme il est, ça n’est pas donné à tout le monde mais il a compris aussi qu’il ne pouvait répondre chaque fois qu’on s’extasie devant lui. Il répond donc à très peu et pour le reste, il se protège.  Il a de bonnes raisons de le faire car ainsi, il souffre moins.

En gros, il me disait qu’il ne fallait pas que j’en pince pour son beau danseur car je risquais de me prendre une porte dans la figure. Intérieurement, je commençais quand même à m’en douter.

Tu ne serais pas un gros naze, Clive ? Au fond de toi, tu sais que ce garçon-là, depuis le jour où tu l’as vu dans la salle d’exposition où un nain pas doué exposait ses sculptures, il te fait un effet que personne ne t’a jamais fait…Pour l’instant, les apparences sont sauves et ça tient la route, mais tu sais bien que ça risque fort de mal tourner...

Il fallait lui répondre un truc à Barney et tout en commandant une seconde bière tarabiscotée, je lui ai lâché que je voulais continuer. Ok, je ferais gaffe.

3 octobre 2024

Clive le Vengeur. Partie 2. Ricardo Lopez, l'ami inconnu.

 

Il s’est radouci et pendant que je buvais à lentes gorgées le coûteux breuvage offert par mon hôte cyclothymique, une douce torpeur bienveillante m’a envahi. Je pensais qu’on allait manger là en échangeant des propos un peu moins offensifs, mais pas du tout.

-Quand vous êtes prêt, on y va.

-On va où ?

-Je vous montre l’appartement où désormais vous verrez Erik. Ce sera quand même plus pratique que l’hôtel.

J’en suis resté sans voix. Au sortir du Four Seasons, on a marché un peu puis on a pris sa voiture. Elle était luxueuse à l’extérieur comme à l’intérieur. Comme lui. Barney à poil, il devait encore sentir le luxe, c’était mon point de vue. Bref, on a roulé et il m’a juste dit de prendre une enveloppe dans la boite à gant.

-Une enveloppe ? Encore une ?

-Ce n’est pas de l’argent. J’ai fait les décors et les costumes d’une Traviata dont la première a lieu dans dix jours. Il s’agit d’une place, pas pour la soirée de gala mais pour un autre jour.

-Et Erik, il ira ?

-C’est certain mais quand, je ne sais pas. Il connaît la cantatrice qui a le rôle-titre et le chef d’orchestre aussi. Entre autres. Et puis, il est admiratif de ce que je fais.

-Je dois voir cette « Traviata » pour lui en parler, pour lui dire que ça m’intéresse, l’opéra ?

-Oui et vous restez dans votre rôle. Quant à moi, je souhaite que vous sachiez comment je travaille. Je tiens particulièrement à ce que j’ai fait sur cette production-là. Ça m’a énormément demandé.

Il conduisait bien et je commençais à voir qu’on se dirigeait vers le nord de Manhattan. On allait vers le Bronx, en fait.

-Un appartement, vous dites ?

-Oui, il est situé dans une petite rue près du Van Cortland Park où vous avez couru et nagé avec Erik. Officiellement, c’est un deux pièces de standing très moyen qui appartient à un vieux copain à vous, Riccardo Lopez. Lopez vend des articles de sport et vous lui avez déjà acheté des tennis, des maillots de bain et ainsi de suite. Ce n’est pas la fortune mais il s’en tire. Il est gay et vous vous refilez des tuyaux sur de jeunes mecs à suivre. Il a quatre ou cinq ans de plus que vous et il est très sexe. De ce côté-là, vous faites la paire.

-Merci pour l’association mais je ne connais personne de ce nom-là.

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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
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