Clive le Vengeur. Partie 2. Un grand parc dans le Bronx. Première victoire de Clive.
6. Se retrouver et faire du sport.
Poussé par Julian Barney, Clive réussit son pari : Erik veut bien le voir et faire du sport avec lui. C'est une première étape puisqu'il faudra bien dire le désir.
Van Cortland Park, je lui ai proposé. C’est un grand parc dans le Bronx. Il y a des tas d’installations sportives et de belles allées pour courir. On était en avril et pour la piscine, c’était encore trop tôt. En hiver, il y avait une patinoire mais là, c’était trop tard, Personnellement, ça me reposait un parc comme celui-là. Quand Carolyn était petite, Kristin et moi, on l’y avait emmené parce qu’il y avait plein de jeux et des jets d’eaux et puis des plans d’eaux avec des canards. Mais personnellement, je pensais que ce serait les beaux espaces pour courir qui lui plairaient. Sinon, dans le Bronx, il y a un très beau jardin botanique mais là, c’est pour flâner, regarder les fleurs et respirer le bon air. Quant au zoo, je l’adorais et j’y allais au moins deux fois par an. C’était un très bel espace mais on aurait juste regardé les animaux…Bon j’arrête avec cette façon de me présenter comme un semi débile. Erik serait certainement amusé de déambuler avec moi au milieu des tigres et des ours blancs mais il fallait qu’on y arrive, quand même. Ça, c’était le premier jalon, le second c’est que j’habitais non loin de l'entrée principale du parc, dans les cent quatre vingtièmes rues. J'allais donc lui proposer qu'on se retrouve là pour faire du sport et s'il n'était pas d'accord à cause de la distance, on irait à Central Park. Mais l'endroit que j'avais trouvé me semblait bien choisi. Pour singer Barney, il était « absolument divin que la neige tombe ou que l’été soit à son paroxysme, le printemps étant bien sûr la plus belle de toutes les saisons, puisque s’y marient les plus couleurs et les plus belles senteurs. Un vrai rêve : imaginez Claude Debussy et Jean Renoir unis dans un même élan de perfection ! Vous leur seriez redevables d’une pièce de musique unique et d’un merveilleux tableau. Hélas, jamais ce lieu ne les a inspirés. » Quand même, ça vous posait son homme.
- C'est juste une proposition...
- Mais c'est très bien !
- Mais quand même, la distance...
- Je viendrai.
Il avait dit oui.
La première fois, le rendez-vous était simple, c'était devant l'entrée principale. Il y avait de quoi se changer et on l’a fait. Après, on a couru tranquillement. Il était devant. Je voyais sa nuque blonde et ça suffisait pour que tout se fasse. Le talent, ça énerve, la distance sociale, aussi. Et la jeunesse et la beauté et cette façon d’être un artiste car il en était un jusqu’au bout des ongles. Et Merde.