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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
17 novembre 2024

Battles. Partie 4. Esmed remplace Magda pour aller à la prison Etoile.

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-Mais les autorisations...

-Elles sont à nos deux noms, je le sais bien, mais il y a une clause suspensive. Si votre accompagnateur est défaillant pour un motif quelconque, vous pouvez le remplacer. Je vais vous fournir un écrit sur l'honneur. Vous me connaissez et avez aidé ma fondation.

-Soit.

Surpris, Paul roula avec elle jusqu'à la maison et en un rien de temps, le jeune homme était là.

-Me voilà.

-Esmed, tu es jeune. Autant que j'y aille seul.

-Elle me tue si vous faites ça. C'est ce que vous voulez ?

-Non, bien sûr que non. Mais que tu viennes est délicat. Tu n'es pas prêt.

-Je le suis.

-Admettons.

Le plus dur s'annonçait. La route grimpait dans la montagne et malgré la conduite adroite de Kerm, le chauffeur, Paul sentait son estomac se nouer.

-Deux heures ?

-Je dirais trois monsieur Kavan. C'est escarpé.

Et Orianitz, le policier qui les accompagnait, ajouta :

Et avec tous ces points de contrôle !

-Le bout du monde.

 

Paul, qui était assis à l'arrière avec Esmed, réfléchissait. Ils parlèrent peu. Les paysages qui se succédaient étaient austères. A leur arrivée, ils pourraient être à deux avec un guide dans le labyrinthe de la prison mais ensuite, Esmed resterait en arrière. Au moins aurait-il pris conscience des paradoxes d’Étoile : d'une part des lieux de désolation mais de l'autre toute une effervescence. Bon nombre d'ouvriers transformaient la prison...

Comme réfléchissait et ne disait rien, Esmed tenta de le détendre :

-On dit qu'il y a déjà toutes sortes d'usines et de vrais ouvriers, pas des prisonniers.

-Il y avait déjà des usines et des travailleurs. Certains prisonniers étaient mêlés à eux.

-Oui mais c'est intriguant d'imaginer ici une vie qui n'est pas carcérale...Il y des familles ici. Il y a même des naissances...

-Oui, c'est positif.

Paul semblait toujours aussi sombre.

-Pourquoi veux-tu y aller ?

-Une nécessité. Plus forte encore qu'auparavant.

Ils s'arrêtèrent à un moment. Un silence monumental régnait en maître dans un paysage de désolation.

-Même pas d'oiseau...

-C'est vrai.

-On prend un café ?

-Oui.

-Tu te souviens de cet endroit ?

-Je voyais des montagnes puis j'étais inconscient. Non, je ne sais pas.

Ils roulèrent encore puis furent arrêtés.

-Qu'est-ce que c'est ?

-La sécurité. La première barrière. Il faut donner les autorisations et ses papiers .

Tout le monde dut descendre. Le chauffeur et le policier durent montrer autant de documents qu'Esmed et Paul. Le jeune homme était

blême, il comprenait mal. Les soldats qui inspectaient le véhicules lui semblaient hostiles.

-Ils ne le sont pas. Ils font leur travail. Et avec moi, ils sont déférents.

-Ah oui, tu trouves. Bon, on repart ?

-Oui.

-Prochaine sécurité ?

-Très bientôt.

-Tu savais tout cela ?

-Oui.

Ils durent s'arrêter plusieurs fois.

Quand ils virent apparaître les hauts murs d'enceinte de l'immense prison, Paul se raidit. Étoile ! Il y avait si longtemps !

-Tu reconnais les lieux ?

-Non.

-Comment cela, Paul ?

-Je vivais sous terre et quand je revenais à la surface, c'était pour aller travailler en usine.

-Mais tu y es bien arrivé ?

-Drogué.

-Et tu en es bien ressorti.

-Oui, mais je n'ai rien vu.

Esmed parut désolé.

Il fallait passer quatre enceintes successives avant de parvenir au cœur de la prison. A la première et à la quatrième, ils furent contrôlés. On téléphonait. Puis, au sortir de l'ultime vérification, deux émissaires les y attendaient. Le chauffeur et le policier s'arrêtèrent là.

-Toi aussi, tu peux rester ici.

-Elle a dit que non. J'ai les autorisations.

-Vraiment obstiné !

Paul et Esmed déclinèrent leur identité puis furent pris en charge par un petit homme en costume gris et manteau passe partout. La cour intérieure était très vaste et devant eux, la prison formait une masse si compacte qu'on pouvait douter qu'elle eût une forme d'étoile. Un silence impressionnant régnait et figeait toute spontanéité. Les deux visiteurs échangèrent un regard puis montèrent dans un petit véhicule sans toit ni portière.

-On ne se déplace pas à pied ?

-Impossible.

 

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