Round Here. Partie 1. A la mode.
De 1982 à 1986, ce groupe produirait quatre albums studio, deux compilations et douze singles. Les deux premiers albums seraient classés numéro un des ventes en Angleterre et le second serait également numéro un aux Usa. Les deux garçons un peu gauches des débuts deviendraient des chanteurs et des musiciens bien rodés. Your guns (go for it) , leur second single renouait avec la fraîcheur de leur premier succès. Andrew, en chemise et cravate, entraînait sa jolie petite amie blonde en boite de nuit mais George, toujours en t shirt blanc et blouson de cuir, les rejoignait. Ils étaient tellement jeunes, bien trop jeunes pour s'engager dans des liens durables ! La liberté était à eux ! Du reste, il lui rappelait les folles soirées qu'ils avaient passé tous les deux dans les rues de Londres. La jolie fiancée s'opposait à ce discours et sermonnait Andrew mais c'était George qui était convaincant. Les deux jeunes gens se faisaient la belle et retournaient s'amuser...Il fallait être jeune, très jeune pour être d'accord avec cette chanson mais en ces temps difficiles pour le Royaume-Uni, ceux qui avaient vingt ans voyaient dans la liberté avec laquelle George et Andrew dansaient et virevoltaient le reflet de leurs propres aspirations...
Forts de leur succès, les deux garçons n'en avaient pas moins dix-neuf ans. Andrew avait un pied à terre à Londres tandis que George allait et venait entre la banlieue et la capitale. Il lui semblait, quand il quittait Londres, qu'au fur et à mesure qu'il regagnait cette petite ville où tout avait commencé, il redevenait le gamin que ses parents s'efforçaient de toujours surveiller. Si fêté et jugé prometteur d'un côté et presque réprimandé de l'autre...Il avait un caractère fort et s'opposa à son père. Il avait de bons arguments financiers pour lui et « Jack Panos » dut se calmer.
Toutefois, le père courroucé n'en pensait pas moins. Jeune homme, il avait aimé lui-aussi pousser la chansonnette, seulement il n'était qu'un immigrant. Et puis, il n'était pas logique que ce garçon ait tant de chance...La jalousie n'était pas toujours une ennemie, elle était même saine dans certains cas. Il le voyait bien, ses deux filles et sa femme adulaient Georgios, ce qui n'était pas recevable. Seulement, s'il se fâchait, le garçon ne viendrait plus si souvent et Lesley, qui se montrait parfois fort prétentieuse, lui battrait froid.
-Bon, alors, tu fais la tête car j'ai du succès ?
-Non, je ne fais la tête...
-Si !
-C'est que cette popularité, tout d'un coup...mais c'est bien, c'est même très bien...je suis fier de toi !
-Sûr ?