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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
25 janvier 2024

Battles. Partie 1. Bureau de l'Instructeur. Un présent surprenant.

 

gardiens JAUNES

Paul sortit de l’hôpital et retrouva ces rendez-vous réguliers. Winger, moins hiératique, s'asseyait désormais face à lui. Son regard était moins dur. Grâce aux étranges confidences de Paul, des arrestations avaient été opérées. On avait fusillé. Mais Winger n'en avait parlé qu'une fois, comme d'événements subalternes.

-Paul, je songeais à tes années de formation. Enfant et jeune homme, tu avais de la liberté une bien étrange notion...

-En un sens, oui, Instructeur.

-Une conception fantasque et égoïste, nous sommes d'accord.

Paul hésitait mais le bel instructeur avait barre sur lui et quoi qu'il en dise, il le terrorisait...

-Quelle est ta réponse ?

-C'est assez vrai, Instructeur.

-Bien.Tu comprends donc que dès l'abord, tu risquais de te fourvoyer...

-C'est à dire, Instructeur.

-C'est un fait. Voyons Paul !

-J'ai pourtant été un bon journaliste des années durant, quand ce pays avait d'autres dirigeants...

-Ah mais certainement ! Cependant, nous avons relu les portraits que tu as dressés de toi-même. Tu es un idéaliste qui a basculé dans le fanatisme...C'est mal.

-Instructeur, j'ai résisté...

-Oui, Paul mais depuis que tu es ici, tu as bien avancé. Tu as résisté pour rien, c'est cela qui est grave, très grave même. D'ailleurs, ces mouvements de résistance étaient ridcules ! Tu as mal agi. C'est pour cela que tu es rééduqué...

-Je suis sans cesse surveillé, instructeur.

-Oh mais voilà un petit garçon qui se plaint ! Quoi, je te passe la main dans les cheveux pour te consoler ?

-Vous vous moquez, Instructeur.

-Oui mais tu ne passes plus des heures nu devant moi à attendre mon bon vouloir et je ne te cravache plus !

Le ton était glacial et le regard dur. Quelles pouvaient être les limites d'un tel soldat dès qu'on le confrontait à un obstacle ? Il ne semblait en avoir aucune...

-Des regrets ?

-Non, Instructeur.

-Tu sais, Paul, quatre mois se sont écoulés et nous passons en phase 2 !  Tu as été rapide en évolution et as respecté les délais ! Quand je te dis que je suis content, c'est sincère !

Paul tremblait intérieurement. Les médicaments qu'on lui faisait prendre lui ôtait le sens commun mais ne l'empêchait pas d'avoir des craintes. Du reste, un jour, Winger ressortit la cravache de l'armoire métallique et il se mit à trembler.

-DS Cinquante-huit trois deux cent sept neuf était justement puni ! Je viens de te complimenter, toi Paul ! Crois-tu donc que je vais me montrer si retors ?

Paul n'était sûr de rien mais l'instructeur rapprocha sa chaise de la sienne et planta ses yeux dans les siens.

-Je te l'ai dit, tu passes en phase 2. Félicitations.

-Instructeur, vous me faites trop de compliments...

-Mais non ! Tu mérites des récompenses.

Winger présenta le manche de la cravache à Paul qui resta figé sur place, comme glacé de l'intérieur. Le bel instructeur était tout sourire.

-Ouvre la bouche.

Il fallut obéir. L'instructeur enfonça le manche de l'objet de terreur dans la bouche de son prisonnier, le transformant en objet de plaisir :

-Suce. Et ne quitte pas mon regard...

Paul obéit. Ses impressions étaient mêlées. C'était étrange et bizarrement excitant en fin de compte.

-Encore. Ton instructeur sait ce qui est bon pour toi.

Il suçait encore, conscient que la beauté physique de son formateur lui en imposait de plus en plus.

-C'est bien. Arrête.

Paul cessa immédiatement mais l'instructeur, adroitement cruel, réintroduisit le manche de la cravache dans sa bouche. Paul fit ce qu'il croyait juste. Il se remit au travail. L'instructeur, l'oeil brillant, l'apostropha : 

-Bien, très bien ! Tu en deviendrais gourmand, non ?

Paul rougit et n'osa pas répondre. Winger mit fin au jeu et posa la cravache sur le bureau. Elle n'était plus qu'un objet inerte qui était moins inquiétant.

-Ce n'est pas tout ! Tu as droit à un second présent ! Tiens voici des livres. Tu m'en réclames ! Note que ce sont de vrais livres et pas de la propagande...

 

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