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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
24 janvier 2024

Battles. Partie 1. Winger persécute Paul.

097

Paul resta muet.

-On t'a donné des médicaments qui t'ont ôté tout désir sexuel les premiers mois mais ton traitement est inversé maintenant. Tu peux bander comme un âne tout en restant sous contrôle. J'aurais dû me méfier, pas de toi mais d’elle ! Elle t'a eu !  Franchement, elle est presque obèse ! Et malgré tout, ça t'a plu !

-Non, ça ne m'a pas plu, Instructeur...

Winger eut une grimace obscène et Paul se sentit plus effrayé encore :

-Menteur !  Tu l'as fourrée ! Elle a eu droit à ton foutre !  Je pensais sincèrement que tu avais fait du chemin et que tu étais à même de ne pas répéter tes erreurs. Illusion !

Il va me battre...Paul était sidéré à l'idée de la correction qu'il allait recevoir. En matière de gifles, de coups de poings et de coups de pied, il n'y avait rien à apprendre au bel instructeur. Mais alors qu'il se résignait, Winger balaya l'espace d'un geste de la main et temporisa.

-N'aie pas peur ! Je ne vais pas te frapper, voyons ! Enfin, sauf, si tu l'exiges...

-Je vous ai déçu, Instructeur.

-Oui. Que veux-tu de moi ?

La cravache était posée en travers du bureau, luisante.

-Pas elle ? Tu ne l'aimes pas hein ?

Paul frémit.

-Puni, je dois l'être, je le sais bien... 

-Ah, je savais que tu y tiendrais !

Les gifles tombèrent sournoises et plus fortes encore et Paul qui avait reçu l'ordre de placer ses mains dans son dos, n'osa les éviter. Pour finir, Winger prit sa cravache...

-Dis merci.

-Merci Instructeur.

-Bon, je t'ai mis Koba comme gardien. Muet comme une carpe et bien dressé. Même principe. Surveillance, convoyage et fouille au corps. Tu ne verras que des hommes. Une question ?

-Mais la fouille au corps, enfin vous savez bien...Je suis filmé sans cesse, je vous en prie, instructeur, ce n'est pas si nécessaire...

Abattu, Paul resta silencieux. Winger s'approcha très près de lui et lui murmura à l'oreille :

-Qui commande ici ? Qui sait ce qui est bon pour toi ? Moi, je le sais, Paul. Tu as commis cet impair mais tu en ressortiras renforcé. Tu tiens à ton instructeur et ton instructeur à toi...Quoi d'autre !

-Rien, Instructeur.

-Je comprends pour la privation sexuelle, Paul, je ne suis pas un monstre, tu sais ! Si tout se passe bien, moi, dans ma mansuétude, j'aurais des solutions à te proposer mais en attendant, plus rien, tu entends ? Plus rien.

Il ricanait maintenant, comme un mauvais élève content d'une obscénité qu'il a dite, puis il reprit :

-Je t'ai promis une récompense. Dans ta sottise, tu as pensé qu'il s'agissait de cette chienne mais je t'ouvrirai les yeux !

Ces yeux bleus si durs, ce visage impérieux, cette violence suave...Ce qu'il avait lu sur la prison Étoile était vrai. On vous y détruisait.

La seconde période commençait mal et dans les temps qui suivirent, ce fut pire. Tout s'estompait. Paul perdait le fil des jours et des heures. On l'avait encore changé d'atelier et cette fois, il mettait des biscuits dans des boites. Chacun portait des masques et personne ne parlait d'autant qu'une musique tonitruante envahissait les salles de travail dès son arrivée et ne s'arrêtait jamais. C'étaient des airs militaires, des hymnes...Le trajet entre ce nouvel atelier et le bureau de Winger était long et celui-ci s'était mis à le convoquer pour un oui pour un non, ce qui acheva de le déstabiliser. Paul, malgré tout, ne se trompait plus jamais sur les couleurs des vêtements à porter en fonction des semaines, prenait toujours ses traitements. Il avait belle apparence malgré les coups reçus car à Étoile, on utilisait de puissants cicatrisants qui rendaient vite invisibles les traces de maltraitance. Le détenu en gardait la mémoire mais il lui était impossible d'aborder le sujet devant celui qui niait tout. Je t'aurais cravaché au visage et on ne verrait plus rien ? Qu'est-ce que tu me chantes ? Attention, détenu, tu cherches à me mettre en cause ?

 

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