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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
24 janvier 2024

Battles. Partie 1. Le prisonnier et son instructeur. Complicité ?

 WINGER WINGER

On lui demanda parallèlement de faire du sport en salle et il devait voir un masseur et un kiné. De plus, des médecins expérimentés s'occupèrent de son visage et de son corps et il eut belle allure.

On l'avait changé de cellule depuis qu'il avait signé ses aveux et il logeait maintenant dans la même aile que son instructeur. Celui-ci exigeait maintenant qu'il récite des professions de foi. Il avait renié sa femme et son mariage d'une part, ses mentors et ses références philosophiques et littéraires de l'autre. Il posait sa candidature à une société d'intellectuels qui tous prônaient la supériorité du fascisme sur les autres régimes. Dès son retour dans le monde, il l'intégrerait. Ainsi, tout était transformé en lui et il lui était simple désormais de vanter l’œuvre de Dormann. A ce stade de sa reprise en main, Paul avait cessé de s'inquiéter de son absence totale d’esprit critique et de rébellion.

Winger et lui conversaient beaucoup mais cette fois, ils nouaient une complicité intellectuelle. Le ton de leurs conversations était courtois désormais et non plus empreint d'agressivité et de peur comme aux premiers temps. Il était pourtant très clair que Paul avait intégré un schéma dans lequel Markus lui était à la fois supérieur et indispensable. Qu'il ait tué Battles en lui était le meilleur qu'il ait pu faire !

Tous deux faisaient du sport ensemble, jouant au tennis ou nageant de concert. Il existait à Étoile bien d'autres lieux que les cellules de prison, les divers ateliers et les salles de stockage et bien lieu du centre hospitalier où de l'unité pour les fortes têtes. Il y avait de fort belles installations. Beaucoup de gens travaillaient là et il leur fallait des logements, des magasins spéciaux, des installations sportives et mêmes des écoles. Il y avait un jardin d'enfants et les familles qui avaient des animaux domestiques fréquentant parfois un vétérinaire. Ainsi, si pour une bonne part des habitants de cette zone, la vie était un cauchemar, pour d'autres, elle avait des côtés agréables. L'appartement de Winger était petit mais cossu et confortable et il allait de même du studio dans lequel Paul vivait désormais. Il portait toujours un uniforme mais composé d'un pantalon et d’une veste stricte mais bien coupés, il n'était pas diminuant. On lui avait donné de belles chemises et de belles chaussures et pour ce qui était de son apparence physique, il avait désormais droit à un kiné et un masseur. Qui l'aurait croisé ainsi, dans un contexte différent, l'aurait trouvé accrocheur et séduisant. Et pour ce qui était de son travail, il n'était plus qu'intellectuel.

Restaient les besoins physiques, l'amour étant exclu.

-Je peux demander une dispense pour que tu acceptes au vivier des cadres.

-Je ne suis pas certain...

-De le mériter ? Bien sûr que si. Elles sont plus belles. Mais bon, il te faudra attendre la réponse des autorités.

-Mais vous ?

Winger haussait les épaules.

-Que tu sois à mes côtés me suffit.

S'il n'avait été à ce point conditionné, Paul aurait été saisi d'horreur à par ses propos mais il n'en était rien. Markus était chaste, voilà tout.

 

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