Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
18 avril 2024

Battles. Partie 2. L'autre cavalier et le malaise.

 NOIR

Daphné était penchée sur lui. Elle avait l'air sidéré.

-J'étais prête mais père m'a appelée...Oh pour une sottise. J'ai fait dire que tu ailles directement aux écuries.

-Ne t'inquiète pas...

-Tu as eu un malaise ! Paul, je ne savais pas que tu étais souffrant ! Un médecin arrive...

-Qui était ce garçon blond ?

-Celui qui a prévenu est Bruce. Il est très brun...

-Non, un autre, en tenue d'équitation...C'est lui qui m'a parlé d'abord. J'avais sellé Souverain noir.

-Un invité alors...

-Oui.

-Ah, père a invité de jeunes cavaliers, je ne sais trop qui. Peut-être que c'était l'un d'eux...En tout cas, C'est Bruce qui était prêt de toi quand c’est arrivé. Il a couru aussi vite qu'il a pu !

-Une autre personne...

-Mais non, je t'assure.

-DS. Cinquante-huit trois deux cent sept neuf.

-Quoi ?

-Mon matricule à Étoile.

-Et alors ?

-Il a à voir avec l'Ambranie...

-Et ce serait qui ? Un espion ? Est-ce le moment de plaisanter...

-Un émissaire...ça n'augure rien de bon...

Elle l'embrassa. Il lui faisait peur. Elle le conduisit à son logement et resta avec lui jusqu'à ce qu'il fût calme.

Le lendemain, il s'était repris, le médecin n'ayant diagnostiqué qu'une légère indisposition et tout de même une tendance à l’hypertension, ils ne firent pas de cheval ce jour-là. Les jours suivants, Paul erra beaucoup dans les couloirs et dans le parc à la recherche de ce jeune homme blond qui lui avait fait si forte impression. Sa quête lui paraissait légitime mais Daphné se montra incrédule.

-Il parlait anglais avec un accent ambranien ?

-J'ai demandé à Père qui il avait invité. Il a convié quelques allemands de bonne famille qui travaillent en Angleterre et les a logés dans un pavillon de chasse. Ils sont partis. Aucun de ces allemands n'avaient de relation avec l'Ambranie. Il les connaît.

-Ne t'emporte pas. J'ai un passé difficile...

-Et l'on serait venu de là-bas te provoquer ici ?

-Il vient d’Étoile. Il y travaillait.

-Paul, tu m'inquiètes.

-Il n'est pas parti. Il est toujours là, parmi les invités.

-Mais c'est un mauvais roman que tu me fais là !  Paul !  Je ne pensais pas que la prison t'avait rendu comme ça...

-En ce cas, tu fais une découverte.

A plusieurs reprises, comme il était sur ses gardes, elle se montra cassante de nouveau. Il ne la connaissait pas si capricieuse ni affirmative. Pourtant, sûr d'avoir raison, il se mit à errer longuement, à pied ou à cheval, dans le parc du château et autour des dépendances, empruntant de nombreux chemins ou coupant à travers champs. Il ne le trouva nulle part mais n'abandonna pas. Enfin, il finit par l'apercevoir aux portes du domaine, ce jeune homme qui, indubitablement était Markus Winger. Manifestement, le visiteur s'en allait, et était descendu de voiture pour prendre une photo du château. Ce matin-là, Paul montait de nouveau Souverain noir. Il se rapprocha et rencontra le regard du jeune homme. Celui-ci parut le reconnaître mais ne manifesta ni surprise ni contentement. Il le fixa sans sourire, le corps dressé et la tête orgueilleusement raidie. Pour tout autre observateur, il s'agissait d’un jeune homme qui quittait une belle propriété et s'étonnait qu'on l'observât ainsi mais pour Paul, c'était l'Instructeur qui, sans le défier, lui signalait sa présence.  Il demeura immobile un moment puis monta dans son véhicule, une voiture de sport rouge, et disparut. Paul continua sa promenade, prit le chemin du retour et guida Souverain Noir vers les écuries. De retour dans le cottage qu'on lui avait attribué, il trouva un nouveau message posé sur son lit. Même enveloppe blanche doublée de rouge, même feuille pliée en quatre.

 «Après ces deux torchons que tu as fait paraître, tu veux écrire un livre sur moi, ton instructeur ? Dis-moi : as-tu compris que si tu donnes ta version, je donnerai la mienne ? On dirait que oui car tu as peur. Tu préfères d’abord traduire ces auteurs qu'on n'a pas jeté aux oubliettes pour rien, mais là-aussi tu hésites. Je te comprends ! En attendant, tu crois bien faire en tringlant cette fille d'aristos ! Jolis ébats.

Tu es à nous et surtout, tu es à moi. Quoi d'autre ? »

 

Impossible de montrer cette missive à quiconque. Il la cacha dans sa valise puis rejoignit Daphne. Comme à son habitude, elle le questionna sur celui dont il cherchait la trace ;

-Alors ?

-Rien. Tu avais raison. Le passé qui m'envahit parfois !

-Ah, tu vois !

 

Publicité
Publicité
Commentaires
LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
Publicité
Archives
Publicité