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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
28 novembre 2023

Round here. Partie 5. La ronde des amants et des ennuis.

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Pourtant, plus se rapprocha la date d'envoi, plus il fit des rêves inquiétants. Il était enfant et cherchait partout sa mère sans la trouver. Quand enfin il la découvrait, elle lui faisait signe de se taire car il l'appelait très fort. Elle était debout dans la chambre parentale et mettait un doigt sur sa bouche pour qu'il cesse de crier. Il se sentait confus mais découvrait ensuite qu'il n'aurait pu de toute façon l'interpeller de nouveau : il n'avait plus de voix ! Une autre fois, il rêvait encore qu'il la perdait car en aimant Anselmo il s'était mis en travers des règles familiales. Il avait toujours su que ça lui arriverait mais il avait pensé à une mise à l'écart. Elle ne s'était pas réellement produite encore que....Mais être puni en perdant sa voix ! Que ferait-il ? Il vivait par elle ! Il rêva aussi qu'Anselmo l'appelait ...George, ça fait longtemps maintenant. Je t'ai envoyé un nouvel amour. Tu es resté longtemps avec lui et tu penses que c'est fini. Peut-être oui, peut-être non. Avec moi, ça n'a jamais été fini. Tu as continué de m'aimer et moi aussi. Tu vas avoir la tentation de me revenir. Tu verras, tu sauras tout d'un coup que la question est posée...Sois courageux à ce moment-là et décide...Qu'est-ce qu'il voulait dire ? Jadis, il avait parlé à Anselmo malgré sa mort. Guide moi, réponds à ma question...Il ne l'avait plus fait. C'était une erreur. L'idée de le solliciter de nouveau le tarauda jusqu'à ce qu'il cessa de trouver ça idiot. Laissant de côté tout ce qui le rendait rationnel.

Réponds moi pour Kenny. Je t'en prie, donne moi un signe. Il m'a laissé mais le lien est fort. Dis-moi ce que je dois faire...

Fadi est fantasque mais il emplit ma vie. Tu ne m'as pas guidé vers lui n'est-ce pas ? Je le sais bien, Anselmo.

 Et ce ballet, Passages, il m'aimante. Je l'ai revu je ne sais combien de fois en DVD. Il y a la mort qui rôde tout le temps là-dedans...Anselmo, dis-moi si je dois me rapprocher de ce chorégraphe...

Rien ne se fit et au fil des semaines, il finit par croire qu'il avait trop d'imagination. Pourquoi son amour brésilien se donnerait-il la peine de lui répondre ? Il devait l'avoir statufié et transformé en simple référence...Mais, à sa grande stupéfaction, il trouva dans un placard un livre de poèmes que Kenny aimait bien et qu'il croyait avoir perdu en voyage. En l'ouvrant, il tomba sur un texte intitulé Fidélité. Ce n'était pas un très bon poème mais le titre sonna pour lui comme un signe. Il y avait encore quelque chose à attendre de sa relation avec Kenny. Quelques jours plus tard, il essuya une colère de la part de Fadi :

-Putain, je fais de bonnes photos de moi et elles sont en miettes !

-Je ne sais pas de quoi tu parles.

-Trois autoportraits de moi, déchirés...

-Mais je ne sais pas !

Fadi parut embarrassée.

-Si tu ne les aimais pas, tu n'étais pas obligé de les mettre en pièces !

George ne comprenait pas. Mais le fait est que posées intactes dans la chambre où Fadi se retirait de temps en temps, elles étaient abîmées...Enfin, il reçut dans une enveloppe un billet pour un spectacle de danse qui se déroulerait à Copenhague le 31 août 2011. La compagnie de danse d'Erik Peterson. L'enveloppe avait été postée en Angleterre mais le message qui accompagnait le billet était en danois. Bizarre... la billetterie pour ce spectacle n'était pas ouverte. C'était bien trop tôt...Outre le fait que l'équation était simple : oui-non-oui, il restait cette intrusion du surnaturel dans sa vie. Cela ne s'était pas produit depuis bien longtemps, depuis le Brésil et son premier grand amour en fait. A cause de son chagrin puis du passage du temps il s'était fermé à cette dimension mais le fait est qu'elle était de nouveau présente. Il laissa Fadi refaire un tirage papier de ses photos en bougonnant, admit qu'il existait entre Kenny et lui un lien réel qui n'était plus amoureux et sexuel et tata le terrain pour le Danemark où il envoya un bref message au siège de la compagnie de danse. La réponse lui parvint rapidement :

Oui, il y aura bien un spectacle le 31 août 2011 car ma compagnie aura six ans. Ce sera une sorte de rétrospective la forme et le contenu sont encore à définir. Je n'ai pas envoyé de billet et je ne comprends pas trop cette histoire mais puisque tu seras à Copenhague, je t'enverrai une invitation. Ah hvad en overraskelse ! Ah quelle surprise. Tu as aimé Passages ? J'en suis heureux. Je crois que j'ai fait ça pour Dan et pour une soeur que j'ai eue et qui est morte très jeune. Et pour toi aussi. Tage sig af dig ! Fais attention à toi.

Ce message ravit George qui comprit par là que la relation qu'il avait avec le danseur, même si elle était en suspens, ne s'était pas interrompue. Restait le facétieux Fadi qui aimait faire la fête, admirer, être admiré, danser, rouler vite, faire du bruit et pouvait quand il voulait bien s'en donner la peine, être très bon dans son domaine, la coiffure. Il avait passé pas mal d'années en Australie où il travaillait déjà avec les Mikhaël et là-bas, il s'était taillé une bonne réputation. George avait beau se dire que cette nouvelle liaison pouvait être problématique, il ne résistait pas au charme de ce garçon solide.

-Tu sais quoi George ? Dans la langue arabe, le prénom Fadi veut dire « celui qui sacrifie sa vie ou ses biens pour sauver quelqu’un ». Hein, ça pose son homme. Les Fadi sont des  garçons charismatiques dégageant une force tranquille et inspirant le respect !

-Oh ! Mais où as-tu lu ça ?

-Je l'ai lu. Mais ne ris pas. Les Fadi sont sociables et communicatifs. Ils charment leurs interlocuteurs dès le premier regard. Ces garçons extravertis mettent un point d’honneur à plaire à leurs proches et à toutes les personnes qu’ils rencontrent Où j'ai lu ça ? Ah, pauvre mécréant qui ignore la sagesse arabe...

-Justement, je la découvre.

-Les Fadi aiment bavarder, ils apprécient les conversations stimulantes, et ne sont pas contre une petite joute verbale de temps en temps. Ce sont des personnes sensibles qui ne se sentent à l’aise que dans un environnement stable et harmonieux. Étant prêt à tout pour maintenir la paix, il n’hésite pas à faire justice lui-même. Ils évoluent souvent dans des domaines esthétiques et créatifs tels que le théâtre, la musique ou encore la peinture. Ils sont autonomes et savent prendre leurs responsabilités.

-Que de vérités !

-C'est ça, amuse-toi ! C'est vrai, je ne travaille pas beaucoup en ce moment...

-Loin de moi l'idée de te critiquer...

George riait.

-Mais continue...

-Très beaux mecs, les Fadi...

-Stop. Là, ce n'est plus la sagesse arabe...

-Non, mais c'est faux ?

-C'est vrai. Tu veux faire l'amour, toi...

-Eh eh...

Fadi était content. N’avait-il pas aimanté un chanteur célèbre ?  Doué d’un fort sens des affaires, du commerce et de l’économie, il était la personne idéale pour gérer les possessions des autres et il espérait qu'à force d'habileté, George lui lâcherait la bride de ce côté-là. Il était calculateur et le savait mais paradoxalement, il était généreux. Son côté paternaliste l’amenait souvent à vouloir s’occuper de ceux qui lui avaient donné leur confiance. George, seul comme ça dans son immense maison et seul aussi comme chef d'entreprise de  sa propre carrière, avec tout ce que cela concernait, avait besoin qu'on s'occupe de lui. Il avait beau être matois, il commençait à l'aimer cet incroyable Anglais et il ferait ce qu'il faut pour le soutenir...Car il fallait bien le reconnaître, le bonhomme s'imposait un travail de titan avec cette tournée qui s'annonçait alors qu'il était moins solide qu'il le laissait entendre. Il avait beau se reprendre en main, aller voir des médecins, s'assurer que tout serait au point, prendre conseil, lui, Fadi n'était pas sûr que ça irait aussi bien que cela. George, par moments, accusait la fatigue. Le fringant David Austin, son manager, le flattait beaucoup un chanteur qui pouvait essuyer des revers. N'y avait -il que lui pour s'en rendre compte à ce point ? Il n'était pas tout le temps avec lui pourtant mais quand ils se retrouvaient à Londres où qu'il le rejoignait chez lui, à Goring on Thames, il le sentait parfois éreinté et perdu. En même temps, une vie comme ça...Et sa famille ! Il avait vu le père de George une fois et l'avait trouvé courtois mais sa sœur aînée, franchement ! Une parvenue snobe et froide ! Quant à l'autre, cette gourdasse amoureuse de son frère, elle l'avait regardé comme s'il était une chiure de mouche sur un beau rideau. Il n'en avait pas grand-chose à faire mais il trouvait bizarre qu'elles fussent si possessives avec lui, même quand elles prenaient leurs airs pincés. Sans compter qu'elles ne lui accordaient aucune considération, ce qu'elles étaient loin d'avoir été le cas pour l'Américain.

-Tes sœurs ne m'encaissent pas...

-On dirait en effet....

-Tu crois que ça ne fait rien, George ?

-Ne t'inquiète pas.

-Oui mais quand même, c'est ta famille proche...

-Je pense que tu t'y entends pour braquer les gens, elles en tous cas...

-Mais pas du tout !

-Si.

Mieux valait évoquer la tournée...

-22 août 2011, c'est ça le début ?

-Prague.

-Tu te sens bien, George ?

-Oui, bien ?

-En forme alors ?

-Absolument.

Mais Fadi pensait le contraire. Cet homme, il est fatigué de l 'intérieur et pour ce qui est de collectionner les emmerdements, il sait faire...Et c'est peut-être son destin qui se profile là...Mekhtoub...Pas sûr que ça se passe bien...

Et de toute façon, ce qui se passait lui donnait plutôt raison...Des déboires, des ennuis, des provocations, des punitions...Et des amendes ! Par quoi voulez- vous commencer ?

 

 

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