Lesley, elle, avait un prénom qui dérivait d'Elisabeth. Il signifiait « Dieu en plénitude ». Les Lesley étaient vives et courageuses et elles étaient aimantes. De cela, George garderait un souvenir très vif. Elles pouvaient aussi se montrer autoritaires et leur caractère était colérique. Peu souples, parfois cassantes, parfois hautaines, elles pouvaient irriter. Toutefois dans l'esprit de George, ces défauts trouveraient une justification. Toute jeune encore, sa mère avait du gérer son couple, trois jeunes enfants et un travail qu'elle ne pouvait lâcher, puis deux...Pouvait-on en ce cas lui reprocher de s'emporter ? Les Lesley étaient actives et dynamiques et de ce côté là, il admirerait toujours sa mère, si énergique. Qu'elles puissent être désordonnées et avoir l'esprit brouillon n'en faisait pas des femmes désagréables ; Elles manquaient un peu de logique, voilà tout. Très attachées aux biens matériels, elles aimaient l'aisance, le luxe même ! Sa Lesley à lui ne venait pas d'un univers fortuné. Déjà doté d'un mari qui voulait qu'elle vécût bien, elle aurait un fils qui la déchargerait de tout souci matériel. Pourrait-on lui en vouloir d'être comblée matériellement ? Selon George, en aucune façon. Enfin, pour finir, les Lesley étaient possessives en amour. Pour George, l'équation serait simple ; Qu'est-ce qu'un amour non possessif ? Un simulacre. Sa mère, dès les premiers jours, l'avait adoré et il passerait des jours et des jours à être proche, d'elle, à aimer ses robes et ses parfums, ses rires et les mouvements de ses petites. Possessive, mais bien sûr ! Aurait-il si bien réussi si elle l'avait moins été ?

Alors ? Le Maître d'un côté, Dieu en plénitude de l'autre. Deux images de la force, l'une terrienne et l'autre plus spirituelle. Voilà qui risquait de compliquer la tâche des trois enfants et plus particulièrement du troisième, qui était l'unique garçon. A qui en effet devrait-il le plus allégeance ?