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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
14 décembre 2020

LUCAS ET KIRYLL. Bonheur écaillé. La maladie.

 

DESSIN ENFANTT

 

Et puis, il avait eu quatre ans et n'avait plus jamais cessé d'être malade. La fièvre l’assiégeait des jours durant et le laissait épuisé. Il avait des maux de gorge récurrents qui l'empêchaient de s'alimenter correctement et perdait facilement du poids. Il était sujet aux maladies de peau et lui qui avait été un si joli bébé replet, paraissait désormais maigre et laid...

Des traitements ? Ah oui, il en avait reçu beaucoup. Au départ, Noémie et Vincent étaient certains que la médecine saurait trouver les bons remèdes. A l'évidence, il avait fallu déchanter. Aucun organe ne dysfonctionnant chez Lucas, il était donc inenvisageable de l'opérer. Les examens qui s'étaient multipliés n'avaient révélé aucune anomalie, même sanguine. Les traitements divers administrés à l'enfant fonctionnaient très bien au départ puis paraissaient sans effet. Les médecins, fâchés de devoir avouer qu'ils n'y comprenaient rien avaient d'abord tenté de diaboliser les parents et évoquant des troubles psychosomatiques. Aucun des deux n'avait refusé cette interprétation mais c'était peine perdue : les psychologues et les psychiatres non plus ne parvenaient à rien.

En termes clairs, Noémie, Vincent et Lucas étaient renvoyés à eux-mêmes mais l'acceptaient avec bravoure. L'enfant étudiait à la maison et malgré sa fatigue chronique, ses fièvres et ses vertiges, progressait. Il aimait la lecture, adorait l'histoire et les sciences. Par beau temps, sa mère lui installait une petite piscine dans le jardin et il lui arrivait d'y barboter. Le jeune père, quant à lui, avait construit une cabane pour son fils dans une des pièces de la maison, reconstituant par là un terrain d'aventures dont l'enfant s'était emparé avec fierté. La famille venait et ne savait trop comment se comporter. C'était des moments pénibles. Heureusement, quelques enfants du voisinage venaient voir Lucas et là, tout allait bien. Ils étaient à un âge où les préjugés n'ont pas encore pris racine. Dès qu'ils étaient arrivés, ils commençaient à jouer...

Souvent seul malgré tout, Lucas pouvait compter sur ses animaux de compagnie qui lui fournissaient un exutoire. Il aimait Maboule, le chat gris à longs poings, Roast-beef, le petit pinscher timide et Malika, la tourterelle grise sans parler d'autres animaux qui, eux, appartenaient à ses parents mais n'étaient pas cantonnés à la maison. Avec eux, il était heureux, profitant d'une complicité et d'une communication silencieuse. Parler avec les animaux ? Bien sûr qu'on pouvait et pour cela, pas besoin d'ouvrir les lèvres. D'eux, ils recevaient beaucoup de tendresse...

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