LUCAS ET KIRYLL. Les Météores. Un prêtre orthodoxe et des révélations...
Dans un monastère des Météores, en Grèce du nord, Lucas, qui cherche un sens à son histoire mouvementée, rencontre un prêtre orthodoxe, le père Kiryll. Celui-ci lui fait d'étonnantes prédictions...
-Tu vas retourner à Paris à la fin de tes vacances. Le travail dans le café, c'est ponctuel mais tu aviseras. Tu me feras le plaisir de t'intéresser aux grandes religions et principalement au christianisme. Tu as l'esprit ouvert et tu aimes les Mystères...Tu ne resteras pas seul, tu verras. Elle sera asiatique. Tu iras en Angleterre et au Japon car il te faut boucler la boucle et voir ce que tu peux apporter à ceux qui étaient tes parents il y a longtemps. Et pour ce qui est de la suite, tu verras. Au fil du temps, tu as appris à suivre le vent qui souffle...
-Que dit encore cette hymne ?
-Une autre partie, tu veux dire ?
-Oui.
-Voilà :
Étant immortel,
il confère l’immortalité ;
étant lumière sans couchant,
il transforme en lumière
tous ceux en qui
il établit sa demeure ;
étant vie,
il procure à tous la vie ;
étant consubstantiel au Christ,
identique en nature et en gloire,
ne faisant qu’un avec lui,
il les rend absolument
semblables au Christ.
-Mais c'est trop théologique peut-être...
-Non, c'est très beau.
-Tu as d'autres questions ?
-Oui, pourquoi avoir choisi un chien pour me parler ?
-Tu étais un enfant en souffrance. Il fallait agir avec un esprit d'enfance, choisir un repère fort...
-Et les visions dans la villa et aux enfers ?
-Qu'aurais-tu gagné à ce que tout soit directement accessible ? L'humanité aime tant les mythes et les transpositions. Je t'ai donné à voir de l'incompréhensible mais les visions que tu as eus étaient si poétiques que tu ne pouvais que t'en nourrir et continuer ta route !
-Ces ennemis inattendus ?
-Des hommes inquisiteurs, des monstres...N'ai-je pas déjà répondu à cette question ?
-Je crois que si. Il me reste une ultime question.
-Je t'écoute.
-Enfant, je me suis sauvé pour chercher Honey...
-Et tu trouves le père Kirill ? Voyons, tu étais si jeune ! Honey, c'était un nom rassurant. Il allait bien avec ton âge.
-Et Moe Yohne ?
-Il te fallait un guerrier plus qu'un sauveur. Souviens-toi du labyrinthe !
-Mais je...
-Je crois t'avoir donné les réponses que tu attendais. Tu voudrais me parler de tes alliés, mais s'ils le sont, c'est que la communication avec eux n'est pas altérée. Quelles raisons auraient-ils de ne pas se manifester de temps à autre, sous une forme qu'ils auront choisie et à des moments qui seront opportuns ? Allons, le soleil est encore haut mais je dois me retirer. Reste encore dans ces jardins et sache que si tu as froid cette nuit, tu pourras toujours te faufiler dans le monastère et dormir quelque part. Je serais là et s'il t'arrivait une vilaine aventure, je te soutiendrais. Mais que peux-tu redouter du mal désormais. Tu as toutes les cartes en main, n'est-ce pas ?
-Peut-être pas encore toutes mais beaucoup.
-Si, tu en as beaucoup. Elles vont te permettre de faire le lien entre ces deux passés, ces deux histoires et ton futur. Tu verras, rien à craindre !
Le père Kyrill s'était levé. Il prenait congé. Louis-Lucas le vit s'éloigner à pas lents. Il se dirigeait vers l'église.
La nuit fut belle. Se glisser dans un appentis fut simple. A plusieurs reprises, le jeune homme s'éveilla. Il lui sembla que quelqu'un se penchait sur lui, comme pour vérifier que tout allait bien. Il reconnut bien le prêtre orthodoxe à un moment mais fut surpris à un autre de deviner près de la sienne la silhouette en robe bordeaux d'un moine bouddhiste puis celle d'une divinité asiatique qu'il ne pût nommer. Elle était jaune et changeait de forme. A n'en pas douter, il s'agissait là d'une seule et même personne qui était capable de prendre des masques. Loin de s'en inquiéter, il en fut rassuré.
Au matin, il avait déserté le monastère. Du reste, il était prévu qu'il aille en voir un autre avec Yannis et déjà tous deux prenaient le café dans la petite salle d'un hôtel modeste.
Ensuite, les vacances grecques se poursuivraient...