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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
15 décembre 2022

Clive, le Vengeur. Partie 2. Si je n'étais pas comme tu penses ?

 

Zec-façade

Séduire sur ordre, ce ne peut être qu'un jeu mais si celui qu'on a séduit se met à vous captiver, vous voilà bouleversé. Clive en fait l'expérience...

Quand même, avant qu’il parte, j’ai balbutié :

-Dis, Erik, si j’étais pas comme tu penses ?

-Tu es comme je pense. Si c’était juste pour satisfaire mes besoins, je ne prendrais pas tout ce temps avec toi. Mais attention, tu ne dois pas prendre mon intérêt pour autre chose que de la gentillesse. Ne tombe pas amoureux de moi. Je sais que tu as compris que ce serait une erreur. Donc, tout est bien 

- Mais dans le monde où tu vis, il y a des gens qui doivent t’envier, te jalouser et ceux-là, peut-être qu’ils te veulent du mal…

-Tu penses à quoi, à une rivalité professionnelle ? Alors ça, ça fait si longtemps que ça a commencé… Je ne me laisse pas faire. Et pour les relations amoureuses, pour moi, ça a toujours été compliqué d’abord parce que je n’avais pas beaucoup de latitude. On me disait tout le temps ce que je devais faire et j’étais toujours à la tête d’un emploi du temps de ministre ! Et puis, j’étais incertain de ce que je voulais ou plutôt de qui…J’ai dû me bagarrer aussi avec le fait d’être « choisi ». Plusieurs fois, ça m’est arrivé et j’ai dû expliquer au bout d’un moment que désolé, moi, non…

-C’était jamais réciproque ?

-Si. Bien sûr que si, ça m’est arrivé…Enfin, tu sais, ma vie est encore jeune !

-Parce que, quand c’est pas le cas et qu’on lâche quelqu’un qui vous aime, ça peut être compliqué. Tu vois, l’autre, il supporte pas, il veut se venger.

-Tu as vécu cela, alors?

-Ouaih, un mec, j’étais pas marié.Il me voulait mais moi, non. On s’est tapés dessus pis il a pas gagné. Du coup, il a décidé d’être juste déçu.

De nouveau, il a ri.

-Et toi ?

-Pour être franc, ça m’arrive en ce moment.

Et de nouveau, il m’a scotché. Comme j'avais l'air de ne plus trop suivre, il a ajouté : 

-Celui qui fait les beaux décors d’opéra.

Merde, merde, merde…Il était en train de rendre tout bonnement infaisable.

-C’est pas réciproque ?

-Si mais c’est compliqué. Il est compliqué.

Il a fait un signe de tête, comme pour dire qu’il ne répondrait plus à aucune question et il a commencé à s’en aller. Dans l’escalier, je l’ai rattrapé et j’ai demandé pour se voir deux fois. Il a tiqué un peu mais il n’a pas donné de raison sérieuse, préférant faire de l’humour.  Il m’a fait remarquer que nos ébats étaient quand même plutôt offensifs. Alors, deux fois…Fallait qu’il assure sur scène alors avec un mal aux fesses trop violent…Enfin, il a pas dit les choses comme ça mais j’ai bien compris qu’il ne disait pas ce qu’il pensait vraiment.

Je suis resté quelques minutes tout seul dans ce studio affreux et ça m’est tombé dessus. L’évidence quoi. Si je continuais à être aimanté comme ça…

C’est drôle comme on sait être bavards et lyriques quand on va rencontrer quelqu’un qui vous excite (doux euphémisme) ou quand on vient de le voir. On peut parler sans arrêt ou écrire plein de trucs. Par contre, quand il s’agit de dire de ce qu’il y a de plus intime dans une relation sexuelle qui fonctionne, ben là, mis à part quelques poncifs, y’a plus grand-chose à exprimer. On sait pas comment faire. Peut-être qu’il y a de mots. En tout cas, il n’y en pas pour dire que les corps qui se trouvent comme ça et se rencontrent de façon folle, et totale, ils se parlent, ils ont leurs codes, ils se renvoient des trucs et qu’ils ont du mal à se séparer.

L’automne a passé à toute allure. Erik venait me rejoindre chez « Riccardo Lopez » et nos corps à corps sont devenus différents. En théorie, je ne me démarquais pas de ce que Barney m’avait demandé de faire. Je n’étais pas toujours de bonne humeur, j’étais exigeant et je restais très offensif sexuellement. Mais, ça ne donnait pas les résultats attendus. Erik, que je l’attache, il voulait bien et il n’était pas contre certaines humiliations. Que je le bascule sur moi pour le fesser durement parce que, pour un oui ou pour un non, quelque chose m’avait déplu, il l’acceptait comme il acceptait certaines paroles ou certains gestes provoquant. Le souci c’est qu’il était à même de tout arrêter en un instant. Je le sentais avant de le découvrir.

Une fois que je le prenais de façon particulièrement brutale, il s’est dégagé vivement puis il est sorti du lit. L’instant d’après, il était à la fenêtre et regardait dans la rue. Je l’ai rejoint. Je crois qu’il n’avait pas besoin de parler. Il avait une autorité naturelle qui devait lui servir dès que ça devenait difficile. Il y avait quelque chose qui ne collait pas. Quand on parlait, j’étais plutôt modéré et ouvert. C’était donc plutôt ça, ma nature. Cette autorité et cette violence accrue que je lui manifestais depuis peu, à partir du moment où le sexe entrait en scène, elles étaient bizarres. C’était comme si je jouais un rôle de composition. 

 

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