Celui qui deviendra George Michael rencontre très vite, à Buschey, un garçon vif et débrouillard : Andrew Ridgeley.

-Il est toujours là, ce Ridgeley...

-Kyriakos, il est gentil, ce garçon !

-Collant ! Tu dois le reconnaître ma chérie...

-D'accord mais il très gentil avec Georgios,

-Qu'il surnomme Yog...

Yog comme surnom pour ce collégien maladroit, gentil, se situant dans une douce moyenne et parlant avec douceur. Bien trouvé.

Aussi futé qu'envahissant, cet Andrew ? Oui, on ne pouvait dire le contraire. A l'âge de quinze ans, il avait déboulé chez eux pour faire de la musique avec Georgios dans le garage et il n'avait jamais lâché. Ce garçon là, il avait une mère institutrice qui peignait et exposait. C'était une vraie Anglaise. Son père, lui, était turc et italien par ses parents. Tiens, le même schéma. C'était l'Anglaise qui avait cédé aux charmes à la fois méditerranéen et oriental d'un jeune homme attirant et ambitieux, qui avait tout fait pour la conquérir. Lesley d'un côté, Jennifer de l'autre ! Par contre, Albert n'était pas dans la restauration, lui ; il était musicien mais travaillait aussi dans la photographie. Andrew avait un frère aîné, Paul, qui était batteur. Au fond, Kyriakos aimait bien ce jeune gars au visage allongé, aux grands yeux sombres et au teint olivâtre. Il y avait de quoi avoir mal au crâne devant son bagout invraisemblable et ses allées et venues incessantes entre sa maison et celle des Panayiotou mais il avait beaucoup de dynamisme. L'esprit d'entreprise, c'est bien ! Lesley, elle, flairait la bonne éducation.