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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
paul retrouve les couloirs
12 mars 2024

Battles. Partie 4. Déambuler dans la prison Etoile. Les logements des instructeurs.

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4. Prison Etoile. Déambulation

Ils étaient en bon état et reflétaient le même souci de confort et de tranquillité.

-Seulement sept logements pour les instructeurs de première classe ?

-Oui mais on m'a dit qu'ils n'étaient pas toujours occupés. Leur attribution était très honorifique.

Contrairement à ce qu'il venait de voir, Paul constata qu'à l'exception de la literie et de la lingerie, tout y était encore en place. Il aurait suffi de garnir les lits de draps et de couvertures, de remplir le frigo, de remettre l'électricité en marche et de monter le chauffage...Winger avait eu droit à un de ces petits mais fonctionnels appartements. Après avoir questionné sans fin les détenus de choix qu'on lui confiait, c'était donc là qu'il venait après les coups de cravache, les gifles, les hurlements et les propos sournois. Il dînait avec les privilégiés, faisait du sport avec eux et, à ce qu'il avait compris, était très apprécié du directeur en place.

-Ils devaient regarder des films, lire des livres, écouter de la musique...

-Les instructeurs de première classe, oui, bien sûr. Ils participaient à de grands dîners aussi.

-Il y avait d'autres logements...Je me souviens...

-Ah oui, pour ceux qui, comme vous, étaient en phase de sortie. Très endommagés et inaccessibles mais en effet, ils existaient.

Paul avait eu l'illusion quand il s'y était trouvé d'être logé au même rang que son instructeur. Encore un leurre...Ils avançaient vers les installations sportives, l'école, le centre de soins et les pièces de stockage pour les denrées rares. Il y avait des chambres froides.A Étoile, les privilégiés pouvaient dîner au champagne en consommant les mets les plus fins...Hallucinant, quand on y pensait.

-Vous avez demandé à voir l'aile des politiques et les bureaux des instructeurs, n'est-ce pas ?

-Oui. Mais il y a les structures médicales aussi.

-Si ça ne vous ennuie pas, on y va  d'abord. Il faudra marcher. C'est un peu loin.

-Dites-moi, avant que nous écartions de cette zone, n'y avait-il pas de quoi distraire sexuellement les administratifs de haut rang, les gradés et les instructeurs ?

Ersand eut l'air gêné.

-Monsieur Kavan, vous évoquez le bordel réservé aux cadres dans votre livre.

-Où était-il ?

-Il est endommagé mais sur un plan, il est localisable.

-Celui pour les femmes ?

-Oui, monsieur.

-Il y en avait un autre...

-On en des traces également. Dans les deux cas, aucune photo. Tout a brûlé.

Pas une lumière, cet Ersend, mais diligent...Ils le suivirent de nouveau. Depuis un moment, tout se faisait à pied et ils étaient sous terre. Quelle étrangeté ! Les prisonniers étaient à l'air libre, ce qui devait, au début, leur donner l'illusion que tout n'était pas perdu et ceux qui les surveillaient s'enterraient. Et puis, les yeux s'ouvraient...

Dans les salles de l'hôpital, tout donnait l'impression que des patients pouvaient arriver pour subir d'étranges traitements.

-Il y a encore tous les lits, les armoires...

-Les médicaments ne sont plus là. Et beaucoup de matériel aussi...

-J'ai compté une centaine une vingtaine de lits. Cela dépasse le nombre de candidats à la rééducation.

-Oui. Il y avait un équipement de pointe de sorte que certains membres du directoire pouvaient subir des interventions ici, comme les détenus de votre catégorie.

-Je l'ignorais.

-Mon successeur vous donnera des listings très à jour.

-Des médecins encore en exercice...

-Je l'ignore, monsieur Kavan. J'ai préparé votre visite mais uniquement avec les documents qu'on a bien voulus me transmettre.

 

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