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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
partie 2 paul rencontre eva ridcharson
15 avril 2024

Battles. Partie 2. Rencontre avec Eva Ridcharson.

Il affirma vouloir l'être mais au fond de lui, il avait des doutes. Il devrait faire face à des forces si puissantes ! Toutefois, il n'y avait plus de raison de différer la traduction de Kalantica et il rencontra traductrice proposée par lady Brixton. » Celle-ci l'avait présentée comme ayant une bonne réputation.

Eva Richardson, une quinquagénaire qui vivait depuis longtemps en Angleterre était née, comme lui, à Marembourg. Elle avait fait de solides d'études d'allemand et d'anglais, ce qui lui avait permis de se faire un nom sur le marché de la traduction.  Elle alternait projets confidentiels et d'autres plus commerciaux et avait traduit les derniers romans d'une romancière américaine à la mode, ce qui avait augmenté sa visibilité. Toutefois, revenir aux auteurs de son pays d'origine la passionnait, car peu les connaissait. Ils se donnèrent rendez-vous dans un salon de thé londonien. Pas très grande, replète, Eva Richardson portait ce jour-là un tailleur dans les brun-doré trop ajusté mais elle dégageait beaucoup d'énergie. 

-Traduire Horic Hortiz et Pavel Evdon ?

-Oui, j'ai besoin d'un spécialiste de la traduction.

-Je comprends. J'espère que le fait que j'ai traduit des romans à l'eau de rose ne va pas vous égarer.

-Non, vous m'avez envoyé vos références. Et Hedgehood, l'éditeur, doit les connaître aussi.  Vous êtes chevronnée.

Eva était la veuve d'un ingénieur anglais qui l'avait éloignée de sa formation de traductrice. Pendant de nombreuses années, elle avait mené une vie oisive puis sa passion pour son métier avait été la plus forte. Elle était précise et travailleuse.

-Il vous faudra résider à Londres.

-Ce ne sera pas un problème pour moi. J'y ai un peu de famille.

-Vous êtes née à Marembourg, comme moi !

-Oui et nous avons le même âge.

-Avez-vous souvent l'occasion de parler notre langue ?

-Eh bien, rarement. Voilà, mes parents avaient un bel hôtel restaurant dans le temps et j'ai décidé d'étudier les langues étrangères car, à l'origine, je ne pensais pas vivre ailleurs qu'en Ambranie. L'été de mes vingt ans, j'ai rencontré un Anglais qui venait passer ses vacances dans notre pays, sac au dos. Il n'était pas très argenté mais mes parents l'ont eu à la bonne et lui ont donné de petits travaux de réparation à faire dans l'hôtel en échange d'une chambre plutôt spartiate au ré de chaussée. Il m'a plu et je lui ai plu. Un coup de foudre, si vous voulez. Bien sûr, il n'est pas resté mais notre séparation était trop dure : il est revenu. Finalement, il a demandé ma main.

-Et vous êtes partie vivre avec lui !

-Oui. J'étais très jeune à mon arrivée en Angleterre. Il y a un peu plus de trente ans, rien n'était pareil. On m'a donné des équivalences de diplômes et j'ai pu poursuivre mon cursus. Arthur, lui, a fait des études d'ingénieur chimiste. Nous allions souvent en Ambranie. Il a appris la langue. Évidemment, quand nos deux filles sont arrivées, c'est devenu plus compliqué mais on a continué. Enfin, pendant certains temps car j'ai lâché des années durant. Et puis, de nouveau, j'ai réussi à décrocher des contrats et à traduire des auteurs. Mais votre question était : est-ce que je parle quelquefois l'ambranien ?

-En effet.

-Depuis la mort d'Arthur, non. Personne ne parle cette langue à York.

-Mais, et vous, monsieur Kavan ?

-Je ne la parle guère.

-Oh, en ce cas, c'est un bonheur partagé !

Elle était contente de s'être bien habillée car ce Paul Barnes était plutôt bel homme. Il avait ce charme un peu méditerranéen des Ambraniens du sud. Et il avait une belle voix chaude.

-Oui, avec vous, je redécouvre le plaisir de parler ma langue...

Paul était un peu distrait. Il ne faisait pas tellement attention à Eva, ayant Daphné en tête. S'il avait été moins rêveur, il aurait capté ses regards. Elle l'observait avec insistance, fixant de temps en temps sa bouche et ses yeux. Elle évaluait son élégance et regardait ses mains...

Lui, se voulant formel, poursuivit :

-Pavel Evdon. « Kalantica ! » Personne ne l'a jamais traduit. Pas de point de comparaison...

-Oui, monsieur Kavan, mais ça ne signifie rien. Il nous faudra être très rigoureux.

-Naturellement !

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