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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
20 août 2022

George D. Celui qui meurt. Partie 1. George chante !

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7 Guillaume. Roquebrune. Décembre 2015. Réfugié sur la Côte d'Azur où il tente d'échapper à la dépression, le chanteur George Daniel passe Noël avec des jeunes gens qui l'ont accueilli et chante...

Le moment le plus particulier de ce vingt-quatre décembre a bel et bien été le concert improvisé dont il nous a honorés dans les bâtiments annexes entre seize heures et dix-neuf heures. Vraiment, ça a été quelque chose. Après les moments forts de la décoration de la villa et de la préparation du repas du soir, chacun a déjeuné comme il l’a voulu. En milieu d’après-midi, j’ai rejoint Nicholas dans la salle qui était réservé à la musique. Je n’étais pas le dernier car on l’attendait avec impatience sur des thèmes de fêtes et surtout de Noël. Quand George est arrivé avec Erik, je crois que nous étions au complet. Nous avons vaguement compris que notre invité avait eu un sérieux passage à vide le matin même et après tout, même connaissant sa célébrité, nous disposions d’une opportunité exceptionnelle d’entendre sa voix magnifique. C’est Valeria qui a lancé l’idée de l’entendre chanter et elle a aussitôt relayé par Marjan et les autres. Même Guillaume était d’accord. On avait déjà prévu de chanter ensemble ou l’un après les autres d’abord des cantiques puis ce qui nous passerait par la tête, alors…

Il a paru séduit par l’idée d’autant que tout était impromptu. Il s’est tout de même tourné vers Nicholas : avait-il les partitions ? Oui, il les avait.

Marjan a crié « Amazing » et il a commencé. On était assis face à lui. Dès les premières mesures, sa voix nous a saisis. C’était celle d’un grand professionnel. Il n’avait beau porter qu’un simple jean bleu-marine et un sweat-shirt, il était princier dans ses mouvements et son port de tête absolument contrôlé. Il n’était que mélodie cet homme et nous étions tous sous le charme. Alors, c’était bien lui le petit garçon de onze ans qui accablait sa mère de demandes pour avoir un piano, une guitare, apprendre le solfège et prendre des cours de chant ? Et c’était-lui aussi qui, à dix-huit ans, avec son copain de lycée, frappait à la porte des grandes maisons de disque, sûr et certain qu’ils auraient un nom ! C’était lui encore, le garçon blond aux cheveux qui s’envolaient sous les attaques du sèche-cheveux, en mini short et pull mohair et qui ne savait pas encore quelle star il deviendrait mais était sûr d’en devenir une. A savoir cet éphèbe sanglé de cuir noir, auxquels succéderaient d’autres lui-même : il y aurait un homme encore jeune portant des tee-shirts clairs puis un gentleman arborant d’impeccables costumes noirs, bleu-roi ou prune. Le premier aurait sillonné la planète avec succès et nonchalance. Ne l’avait-on pas vu accoudé à la Muraille de Chine à une époque où peu d’occidentaux étaient à même d’entrer dans cette très fermée république populaire ? Le second se lancerait de nouveau à la conquête des USA afin que, de guerre lasse, il se tourne vers la vieille Europe, certainement moins hostile à son indocilité y compris sexuelle. Certainement, au fil du temps, il ne se produirait plus dans des salles que des stades mais sa voix et son art n’auraient en rien perdu de leur puissance, bien au contraire. Il deviendrait cette icône aux traits épurés qui iraient même jusqu’à ravir les cœurs des habitués de l’Opéra de Paris mais cela, si jeune, il ne pouvait le savoir. Encore que, ayant l’esprit bien aiguisé, il ait pu le pressentir…

Valeria a demandé « Stardom 90 » et l’épouse australienne de Jonathan « Flawless ». Nicholas voulait « Father Figure » et moi un triplé : « Hand to the mouth », « Praying for time » et « Fast Love ». Tant qu’à faire...

Les demandes se sont enchaînées et chacune d’elles étaient précédées d’une petite appréhension : voudrait-il ? N’allions-nous pas l’ennuyer en lui demander, nous qui n’étions pas de sa génération, de nous présenter sa musique ? Allait-il penser que nous étions moqueurs et sans déférence ? On a dû bien s’y prendre car il n’a pas fléchi et il a chanté et chanté, souvent accompagné au piano par Nicholas mais souvent a capela ! Et c’était lui, c’était lui. Qu’il était magnifique ! Il n’y a à dire : les dépressions, les accidents de la vie dus à l’alcool ou à tous ces charmants produits que son compte en banque lui avait permis de se procurer avec facilité avaient porté atteinte à sa beauté qui était bien moins flagrante en laissant son talent intact.

 

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