Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
13 mars 2024

Battles. Partie 4. Château d'Estralla. Rencontrer les artistes que protège madame Egorff.

Ch-dAncy-le-Franc-JDP-350x233

-Merci. Vous ne voulez pas que j'entre...

-Ah si, bien sûr.

Paul s'effaça.

-Je sais pourquoi vous êtes venu. Quand Magda se met en quête de quelque chose ou de quelqu'un, on sait que ça va être du solide. Vous nous aiderez.

-Oui. Vous êtes tous dignes de faire carrière.

Le jeune pianiste tournait dans la pièce, regardant les tableaux accrochés aux murs.

-Merci. Vous ne lui avez rien dit ! Vous auriez pu. Ça peut vous choquer. Je regrette qu'il ne soit pas montré. Je voulais faire l'amour avec lui.

-J'avais compris.

-C'est frustrant ici, on est jeunes et ce n'est pas facile.

-Vous faites ce genre de confidences à un vieux satire inconséquent ?

Esmed eut un rire frais.

-Vous vous voyez comme ça ?

-Je suis un homme marié qui a toujours eu beaucoup de faiblesses pour les femmes et plus j'ai avancé en âge, plus j'ai aimé qu'elles soient adroites...

-Je ne vous connais pas mais quand je vous regarde, je ne vois pas la personne que vous décrivez. Il faut ne pas avoir de scrupules pour séduire ainsi, vous, vous en avez.

Paul qui s'était assis, ne dit rien, laissant le jeune homme poursuivre.

-Vous avez réussi à revenir en Ambrany...Vous devez en être heureux. Vous avez un destin qui a pris forme. Moi, le mien est en germe et la seule chose qui m'intéresse pour le moment c'est de savoir comment je vais m'y prendre pour qu'Archad cède.

C'était une plaisanterie. Amusé, Paul poursuivit :

-Cet Archad là ou un autre ?

-Oui, ça risque. Du moment qu'il est jeune...

-Oh moi, ma jeunesse est partie...

-Mais pas l'envie de faire l'amour ?

-Mais enfin, c'est une question très personnelle !

-Quoi ? Cette envie vous habite toujours, n'est-ce pas ? Vous devez beaucoup plaire ici. Toutes ces femmes...L'embarras du choix.

Paul ne répondit pas et montra un visage grave. Esmed l'observa puis reprit :

-Trop de choix ?

-Je n'ai pas vraiment le temps et pas non plus envie. Je reprends mes marques ici.

-Bien sûr, ça a dû être dur...

-Vous êtes si jeune...Rien à quoi je puisse vous mêler.

-Je pense le contraire.

-Esmed, pensez comme vous voulez. Vous serez au dîner ?

-Le dîner ? Les pensionnaires n'y vont pas, elle a dû vous le dire.

-Ah oui, c'est vrai.

Sentant Paul désireux d'être seul, il le quitta, lui offrant soudain un beau visage exalté.

-Au revoir monsieur Kavan. N'ayez pas peur pour moi.

C'était adroit.

-Je n'ai pas peur pour vous, Esmed.

-Alors, vous avez peur de moi.

-Non plus. Ne soyez pas inquiet.  A demain.

-Qui sait ce que j'aurais inventé ?

Le ton était rieur mais le regard sagace. Quelque chose en lui déstabilisait cet homme solide mais il ne savait pas quoi.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
Publicité
Archives
Publicité