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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
8 septembre 2021

Réclusion. Chapitre 2. Collier, vêtements, isolement.

jolie kollier

Je dus convenir et elle aussi qu’un objet ciblé et bien choisi peut vraiment transformer une personne. Certes, pendant nos jeux dans le studio, Anna avait déjà porté un collier de chienne mais je ne m'étais guère mis en frais, me contentant d’une simple acquisition dans une animalerie. Le cou marqué de rouge, elle rejoignait bien un clan mais aussitôt qu’elle l’enlevait, il me semblait qu’elle l’avait quitté. Et à elle aussi. Là, c’était différent. Chez moi et de manière solennelle, elle recevait un objet qui la mettait à part, la marquait en l’isolant et en me la réservant. Intelligente comme elle l’était, elle fut d’emblée saisie par la force symbolique de ce don. Elle en fût intimidée…

Je lui fis revêtir une longue tunique et une ample jupe de lainage et je lui donnai des sandales en cuir. Je la conduisis dans la salle de bain réservée aux invités et lui fit ôter son maquillage. Revenu au salon, j’inspectais son sac de voyage pour en extraire tout ce qui ne me convenait pas. Il lui resta quelques vêtements, aucun produit de beauté et aucun objet personnel. Elle n’objecta rien à mes façons de faire. Je sentais bien que le fait d’être chez moi la troublait et qu’elle brûlait d’envie de regarder à droite et à gauche mais elle n’en faisait rien. Sans vouloir me vanter, j’ai beaucoup de goûts et je vis dans un lieu dont l’architecture est certes belle mais que j’ai rendu extrêmement élégant. Entre les fauteuils de cuir clair, l’ample canapé, les chinoiseries, les tableaux d’artistes que j’aime et les revues d’art, il y a de quoi faire…Je suis tout de même le fils de deux esthètes et j’ai vécu longtemps avec une femme artiste…Bon sang ne saurait mentir ! Anna fut donc bien estimable. J’avais énormément de livres qu’elle aurait adoré parcourir. Elle le devina mais se tut.

Je la conduisis à l’endroit où je voulais qu’elle vive. Je la tenais par le bras et je n’étais pas doux. Je la poussai à l’intérieur de la chambre où j’allais la reléguer puis je revins, m' introduisit en elle  et  la vis se raidir.

C’était une pièce plus longue que large. Les murs en étaient tendus de blanc. Ils ne comportaient aucune décoration : ni encadrements, ni miroir. Le mobilier confinait à l’austérité : un petit lit de fer, une table de nuit, une petite armoire et un bureau doté d’une chaise. Il n’y avait pas de porte pour accéder à la salle d’eau et celle-ci consistait en un lavabo, de petites étagères et une douche. Le linge de toilette était blanc. Contrairement aux autres salles de bain, celle-ci ne permettait pas de se voir.

Anna avait de quoi être surprise.

 

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