Fin des années quatre-vingt-dix, début des années deux mille. George tente de faire face à la perte de sa mère en se focalisant sur de nouveaux projets. Il adapte des chansons connues ou chante les autres...Le résultat laisse perplexe.

Son album de 1999, Songs For The Last Century, se composait principalement d'anciens standards de jazz et de nouvelles interprétations de chansons populaires plus récentes, telles que  Roxanne  de  Police et Miss Sarajevo, de U2 et Brian Eno avec Luciano Pavarotti . George, qui pouvait être si créatif donnait raison à ses détracteurs. Il avait su surprendre mais ne tenait pas ses engagements car lui. La réception critique fut glaciale et les ventes très inférieures aux standards habituels de l'artiste.

Ce sont bien sûr de jolies reprises mais où est l'inventivité ? Doit-on se contenter de cette voix magnifique ?

Conscient du problème, George tenta de se justifier : Je voulais que l'on comprenne que c'est un choix de chansons que j'ai vraiment eu envie de chanter. Je voulais faire un album vraiment romantique mais mon travail est mal perçu. De toute façon, je ne vois ce qu'il y a de mal à faire un album de reprises mais les critiques ont de sérieux arguments  pour vous faire comprendre que ça ne marche pas comme ça ! Écoutez,  on peut critiquer un album de reprises pour toutes sortes de raisons, n'est-ce pas ? J'ai fait celui là parce que j'en avais envie. Je voulais chanter, je voulais travailler et j'ai pensé qu'il fallait que je me fasse vraiment plaisir ! Alors j'ai commencé à assembler cet album avec l'intention de le garder pour moi puis, je me suis trouvé trop indulgent avec moi-même. Je me suis alors convaincu que c'était l'album que mes fans adoreraient et je me suis décidé à le publier.

Pourtant, ce n'était pas probant. Où était son inspiration ? De toute évidence, il ne faisait plus rien. Le critiquer autant lui donnerait peut-être le coup de pied dont il avait besoin.pour redémarrer musicalement.A priori, il fut piqué au vif et annonça un album qui ne comporterait que de nouveaux titres ! Un an après, nul ne voyait rien venir. On devrait attendre 2002...

Il changeait, devenait plus fermé et sombre. On lui fit remarquer à cette période qu'il ne souriait plus...Il s'en expliqua.

Il y a la vie où on peut sourire ou non et il y la présentation de soi-même en tant qu'artiste. Et justement, la vérité, c'est que je déteste sourire pour les photos de presse. Et je déteste me regarder en train de sourire dans ces cas-là...Oui, je sais, les gens croient que je suis un crétin trop sérieux et triste qui aimerait que tout le monde le prenne au sérieux. Je n'ai jamais eu ce sentiment, j'ai toujours pensé que mon métier c'est de faire de la musique pop et je pense que les gens apprécient mon travail d'auteur-compositeur.

Et il ajoutait :

On écrit sur moi que je cherche désespérément l'approbation de la presse Intello. Pas du tout, vraiment pas du tout ! Vous savez, je suis très très privilégié parce que Dieu m'a donné un certain talent et que je veille à le conserver. J'ai beaucoup de chance mais cela n'inclut pas que je doive sourire béatement au monde entier. Il y d'autres façons de remercier...

Etait-il conscient que c'était peu adroit ? Reconnaître son talent et sa chance. Remercier, oui, c'était beau mais un malaise était en lui. Il n'y avait pas de soldes de tout compte. Les deuils répétés l'avaient affaibli et celui de sa mère plus que tout autre...En 2002, il déclarerait :J'étais tellement convaincu que j'allais la perdre que, à ma manière, je souffrais bien avant son décès. J'ai eu cinq ans de deuil, mais je suis un homme chanceux, j'ai un partenaire et des amis fantastiques.

Quand ma mère est morte, c'était la seule fois où consulter mes sites internet m'a fait me sentir bien, les gens qui souhaitent sincèrement que vous vous sentiez bien est une bénédiction. Après le décès de ma mère, je pensais que je m'occuperais tout de même de me reconstruire, mais je me suis fait avoir...Finalement, je suis tombé en morceaux.