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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
28 novembre 2022

Clive, le Vengeur. Partie 4. Réapparition de Kirsten Brewing.

 JOAN

Clive retrouve sur sa route la jolie Kirsten qui l'aimait. A elle, peut-être, il pourra dire sa forfaiture. Erik, le danseur, lui reste comme une écharde :

Kirsten Brewning, elle est venue plusieurs fois dîner ou prendre un verre avec des amies à elle. Elles étaient bien polies tous les trois ou toutes les quatre, des convives comme on a envie d’en recevoir. Elle, Kirsten, elle a commencé à me filer des indications sur des recettes « européennes » que je pourrais adapter pour mon restaurant et d’autres sur des cocktails plus originaux et légers que je proposais au bar, à l’habitude. Je ne devais pas oublier que ma clientèle s’était beaucoup diversifiée et qu’elle incluait un certain nombre de cadres : ceux de l’aéroport et de diverses entreprises voisines…Au début, elles m’ont fait rigoler, ces suggestions mais elle m’a pris au mot et invité à dîner chez elle. J’y ai retrouvé ces copines, toutes plus drôles les unes que les autres et j’ai été surpris. Ouaih, le bœuf comme ça, avec des légumes, ça pouvait plaire et le bordeaux rouge français qu’elle m’avait servi, aussi…

Chez elle, c’était très joli. Des murs tendus de blanc, de jolis tableaux aux murs avec une insistance pour les nature-mortes avec des fruits ou des fleurs et de beaux objets : statuettes, bibelots exotiques. Aucune surcharge et toujours du meilleur goût. Il y avait des livres jusque dans sa chambre et tous étaient soigneusement rangés sur les étagères de bibliothèques aux lignes sobres. Elle écoutait manifestement beaucoup de musique, notamment de l’opéra, j’ai pu le constater en jetant un œil sur l’alignement de CD dont elle semblait faire une immodeste consommation. Pendant le diner, j’ai senti que ses amies et elle essayaient de ne pas trop aborder certains sujets comme, par exemple, la littérature américaine ou les voix montantes de l’art lyrique ou encore les derniers fils « parallèles » qu’elles avaient pu voir. Je n’étais pas aussi cultivé qu’elle, loin s’en faut, mais elles étaient très éduquées et surtout bienveillantes. L’idée de m’en mettre plein la vue les mettait d’emblée mal à l’aise. C’était pas le genre. La conversation a glissé sur les groupes que je pourrais engager pour se produire dans mon restaurant et aussi sur les expositions que je pourrais organiser. Elles avaient des idées là-dessus. J’ai retenu leurs suggestions.

Evidemment, ce soir-là, on a évoqué notre jeunesse et ce lointain Lac des cygnes…Elle comme moi avons fait de notre mieux : c’était le bon vieux temps. Elle avait l’air d’avoir complétement minimisé le fait que je lui avais tourné le dos des années durant. C’était juste la vie qui nous avait séparés…

J’aurais pu en rester là et me contenter d’être aimable avec elle quand elle venait au restaurant avec l’une ou l’autre de ses amies mais je l’avais trouvée charmante et j’ai voulu voir sa librairie. Elle l’avait vraiment bien arrangée et elle y attirait du monde. L’endroit, très clair et lumineux, avec ses murs jaune pâle et ses étagères blanches, m’a plu tout de suite. Il y avait deux ou trois endroits pour s’assoir et lire et un petit escalier en fer tout tournoyant qui menait à une petite salle à l’étage. Là, elle m’a dit qu’elle organisait des causeries et des lectures. De fait, la salle n’était pas tout le temps ouverte. Il y avait des fleurs fraiches dans un gros vase rond sur une petite table près de la caisse où étaient également posées les dernières parutions qu’il lui semblait importantes de mettre en avant et une avalanche de mini-cactus dans la vitrine, à côté de portrait d’écrivains, d’affiches pour des livres à repérer et d’une chaise de jardin sur laquelle elle avait posé une grande ardoise indiquant les heures d’ouvertures de son magasin. Son idée, c’était d’acheter la boutique attenante et d’y faire une salle « à lire » avec des thés variés, de bonnes pâtisseries et un joli mobilier en bois…Pour l’instant, elle n’avait pas les fonds mais elle ne lâchait pas l’idée.

Bien sûr, la première fois, comme ça, je ne lui ai acheté qu’un roman policier que j’ai foutu dans un coin. Depuis longtemps, qu’est-ce que je lisais ? Rien. Mes dernières découvertes avaient été utiles. Elles me servaient à avoir l’air un peu moins naze devant…devant eux…les deux nantis, là…Mais, je voulais pas me rappeler de ça.

 

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