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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
8 avril 2024

Battles. Partie 2. Daphné inquiétée.

 

Colin et Lisa s'annonçant, il connut une période de répit. Lisbeth, qui n'était guère bavarde sur sa rupture amoureuse et sa son départ de l’Écosse, se démultiplia, rendant ces deux semaines agréables. Quand les enfants furent repartis, cette même Lisbeth Elle poussa cependant Paul à s'excuser auprès de Daphne et à lui rappeler de bien prendre soin d'elle. Il le fit.

-Je reste choquée, lui dit-elle, et ne veux pas te voir. Mais tu dois être sûre de moi sur un point. Mon père a des idées extrémistes, je ne voulais pas l'admettre mais c'est un fait. Il assiste à de nombreuses réunions avec je ne sais quels groupuscules d'extrême-droite. Il lance des invitations aussi. Tu te souviens ce cavalier blond qui t'avait inquiété dans le Kent. Il est réel. C'est une jeune fasciste. Mon père l'admire.

-Tu sais son nom ?

-Il me l'a dit, il me semble, mais je l'ai oublié. Ceci dit, j'aime et j'admire mon père. Il est beau et très cultivé.

Elle paraissait plus calme et plus nuancée aussi pour ce qui touchait à leur liaison passée mais elle le dérangeait:  elle se sentait trop sûre d'elle, estimant que toute cette affaire était derrière elle.

-C'est dommage, Paul.

-Oui, c'est dommage.

-Tu restes amoureux de moi ?

-Oui, je le suis toujours.

-Et tu restes inquiet pour moi ?

-J'ai des raisons de l'être.

-Tu fais erreur.

-J'aimerais bien.

-Non, Paul, tu t'aveugles ! 

Cependant, il voyait juste car une quinzaine de jours après leur entretien, elle appela en larmes.

-J'ai fait des courses ce matin et suis revenue me garer dans le parking de ma résidence. Je suis sortie de ma voiture et deux jeunes types m'ont agressée, un blond et un brun. J'ai crié, ils voulaient me violer...

-Quelqu'un est intervenu ?

-Oui, une autre voiture est arrivée et un couple en est sorti. Mes agresseurs se sont volatilisés...

-Tu saurais les reconnaître ?

-Oui.

-Précise.

-Le blond avait une trentaine d'années, il portait du cuir noir. L'autre était jeune aussi. Brun, le type oriental. C'est lui qui m'a bloquée contre la voiture. Il essayait, l'autre rigolait.

-Ils parlaient anglais ?

-Oui.

-Accent ambranien ?

-Qu'est-ce que j'en sais ?

-Allemand plutôt ?

-Oui, il me semble.

-Porte plainte.

-Ils n'ont rien fait.

-C'est le parking de ta résidence. Ils n'avaient rien à faire là.

Quelques jours passèrent et il eut de nouveau la jeune fille au téléphone : elle avait peur.

-J'ai croisé le type blond dans la rue.

-Il t'a parlé ?

-Juste regardé.

-C'est celui de la librairie et du parking ; et c'est le cavalier.

-Peut-être. Que va t'il faire ?

-Entrer chez toi.

-Quoi ! Mon appartement est sous alarme.

-Insuffisant.

-J'engage un garde du corps ?

-Tu as l'argent qu'il faut.

-Je m'en occupe. Et toi ?

-Je sais d'où ça vient et je suis armé. D'ailleurs, je reprends même des cours de tir.

-Sérieusement ?

-Oui. En attendant, va habiter ailleurs et ne te déplace pas seule.

-Tu me crées beaucoup d'ennuis.

-Je t'en cause oui. Et ça risque d'empirer. Kalantica va sortir en librairie.

Je suis en exil. Je parle, j'écris. Tu m'étais proche. Protège-toi.

-La traductrice.

-Disparue. Rien dans les faits divers.

-Ta femme ?

-Elle est à Londres et aide des réfugiés. Elle a été persécutée là-bas, elle-aussi. Elle me soutient. Nous avons une relation amicale.

-Je ne suis pas jalouse d'elle. Vous êtes du même pays. Vous avez eu le même traumatisme. Elle te comprend sans doute bien. Mais cette histoire, c'est trop pour moi !

Elle lui donna néanmoins de l'espoir car ils s'appelèrent. Elle était chez elle ; des amis dormaient là et elle avait engagé un garde du corps. Mais depuis qu'elle s'était sentie menacée, elle était sur ses gardes avec lui. Il était vraiment bizarre; elle n'aurait jamais dû s'intéresser à lui.

 

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