Battles. Partie 3. Le supplice d'Eva.
5. Le Mal est à l'œuvre
« Ils ont vidé mon compte.
Je n'ai plus ma voiture.
Demain, je prends le train.
Il faudra que je le fasse sans qu'ils me voient. Ils m'ont pris mes vêtements normaux mais j'en ai caché certains. J'ai mal aux seins et puis, on me force trop.
Merskin dit qu'il va me cracher à la figure et il ajoute : « A chaque fois,tu diras merci. »
Il a un rasoir à l'ancienne qu'il ouvre et referme et il ricane. J'ai peur. »
Paul faisait face à Shieffield.
-Savez-vous où ils sont ?
-Non,
-Paul, que pouvez-vous faire ?
-Je ne sais pas de quand datent ces feuillets. Je ne peux joindre que son cousin et il est aussi perdu que moi.
-Si vous arrêtez d'écrire, son martyr s'arrête ?
-Oui, je le pense.
-Elle se sacrifié ?
-Elle est sacrifiée, plutôt. Lisbeth cherche qui ils sont.
En effet, quelques jours plus tard, elle lui apprit qu'il existait bien un Merskin Gruwa et un Wisam Krugern, tous deux ingénieurs allemands travaillant en Angleterre. L'un et l'autre étaient inscrits dans un groupuscule fasciste qui prônait la chasse aux juifs, aux gens de couleurs, aux femmes de mauvaise vie et aux homosexuels. A priori, on ne les voyait plus nulle part. On avait parlé d'eux quand Daphne Brixton avait été agressée sexuellement mais l'attention qu'on leur portait était retombée. Toutefois, en cherchant bien, on trouvait des traces d'eux. Ils étaient sportifs et bons joueurs de cartes. Rien n'indiquait qu'ils avaient une relation amoureuse. Aucune mention de leur éventuelle consommation de drogue ou d'une appartenance à un réseau BDSM. Ils étaient possiblement libertins. Les localiser relevait de l'utopie.
-Ils ne sont pas ni à Londres ni à York ni dans le Kent ?
-Non, docteur.
-Impossible de localiser ce trio ?
-A priori, non.
Paul était atteint mais il n'était pas à terre. Daphne n'était pas morte et Eva non plus. Elles auraient pu l'être. Presque frénétique, il s'accrochait à leur survie.
-Elles vont s'en tirer.
Lisbeth était plus mesurée.
-Je l'espère aussi, Paul.