Clive le Vengeur. Partie 1. Ai-je réussi ?
Le lendemain, le danseur a appelé. Il était surpris que je ne lui aie rien dit sur la soirée où il nous avait invités tous les trois. J’ai rétorqué que n’ayant aucun moyen de le joindre, je voyais mal comment le remercier. Mais sentant qu’il était froissé, je l’ai fait en m’excusant avec une telle insistance et une telle maladresse qu’il a fini par se radoucir…
-Ta fille a mon numéro de portable. Tu pouvais le lui demander, Clive.
-Comme je ne disais rien parce que je sentais qu’il se passait vraiment quelque chose, il a insisté.
-Je te le donne à toi, alors…
-Donne.
Je l’ai enregistré sur mon propre appareil, son numéro et de nouveau j’ai eu une drôle d’impression. Il insistait…
-Tu pourras m’appeler comme ça.
-Tu sais, Erik, si c’est pour l’école à venir de Carolyn…
-Ah, ça ? Tu es une grande personne. Tu sais ce qu’il faut faire. Non, c’est pour autre chose. Tu as remarqué, c’est le printemps ?
-J’ai remarqué.
-Tu aimes courir quand il commence à faire beau et que les jours s’allongent ? Moi, je le faisais souvent à mon arrivée à New York. J’allais à Central Park. J’adorais ça. Pour toi, ça fait loin. Mais tu retiens l’idée ?
-Je la retiens.
Je n’étais plus mélancolique du tout. J’avais son numéro personnel.