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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
17 octobre 2024

Clive le Vengeur. Partie 1. Clive en tension.

Quand même, il me faut dire un truc : avant le spectacle, on était tous les trois euphoriques. Après, il restait notre fille car nous deux, pour des raisons diverses, ça n’allait pas trop. 

Je m’explique, pour ma femme d’abord. Pendant la représentation, elle a ressenti un malaise. Elle me connaît quand même. Ce jeune homme si beau qui illuminait la scène, il n’y a pas à dire, je le regardais avec les yeux d’un spectateur émerveillé certes mais je l’avais approché, j’avais parlé avec lui puis j’avais dîné en sa compagnie. Ce n’est pas qu’elle avait en tête que je puisse l’approcher de façon plus intime, mais elle s’est sentie jalouse. Il était jeune, il était brillant et il était difficile de ne pas le désirer. J’allais penser à lui, fantasmer sur lui, je le faisais déjà et ça lui faisait de la peine. Elle me l’a fait sentir les jours qui ont suivi le spectacle. Faut dire qu’elle avait raison. Cet Erik aérien ! J’oubliais toujours de penser que ça pouvait être dur pour elle. A un moment ou à un autre, je pouvais flasher sur un homme plus jeune que moi. Que je couche, elle le savait mais ça ne se passait qu’une fois pas et elle le supportait. Mais que je sois fasciné, c’était raide. Ça pouvait se mettre à durer et même si de l’autre côté, ça ne répondrait jamais, c’était minimisant pour sa féminité. Elle avait peur de ça parce qu’elle ne pouvait pas lutter. Crier ou pleurer, ce n’est pas lutter. Elle était intelligente : elle le savait. Alors, ce danseur à l’art totalement maîtrisé, ça la rendait fébrile. J’allais garder une image de lui en moi et elle ne pourrait jamais trouver où je l’avais mise. La pauvre, ça la faisait enrager ! Si elle me questionnait, j’éluderais. Elle en serait humiliée : c'était clair.

Et puis, il y avait moi. Me subjuguer quand il était sur scène, il l’avait déjà fait, Erik, et là encore, ça fonctionnait totalement. C’était de l’émotion artistique mais il faudrait bien qu'il y ait une suite. Sinon, l'annonce...Ce qui m’embêtait, c’était comment j’allais faire. Ok, il me percevait comme « éventuel » mais il devait « mordre la poussière » suivant l’expression du Bostonien pète-sec.  Fallait que ça le blesse de découvrir un autre visage de moi. Et donc, il fallait qu’un lien se soit créé, même si le motif de nos rencontres était anecdotique au départ. Et le lien, on ferait comment ? Parce qu’à y bien regarder, il n’était pas du genre très abordable, le joli garçon…

Et pour finir, je l’ai eu, mon revers de bâton. La scène, il y avait des gars qui l’éclairaient…Qu’est-ce que j’avais foutu ? J’aurais pu être un des techniciens ! C’était bien vrai que je ne regrettais rien ? Est-ce que ça ne m’aurait vraiment pas passionné de cadrer les évolutions de cet Erik aérien, histoire que tout le monde soit émerveillé ? Et le corps de ballet, avec ses entrées et ses sorties, ça n’aurait pas été génial de le parer de couleurs merveilleuses, au gré des scènes et des directives ? Si, quand même. J’aurais dû m’obstiner.

Tout ça pour dire qu’une période orageuse s’est annoncée et qu’elle a duré quelques semaines. Bon, et puis, ça s’est dénoué.

Lui, le beau danseur, il a appelé ma fille (mais pas moi), histoire de savoir comment elle dansait. Ils se sont vus. Il ne l’a pas ménagée. Réussir à se faire engager par une bonne compagnie de danse, elle le pouvait mais il y avait une condition à remplir : suivre un cours sérieux…Le sien, apparemment ne tenait pas la route. Carolyn, elle avait l’habitude des compliments. Elle en a donc pris pour son grade. En même temps, il ne lui fermait aucune porte. Il lui a donné une liste d’écoles. Moi, j’ai regardé les prix…Bon, c’était loin et c’était cher. Kristin et moi, on s’est regardés, indécis…

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