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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
17 octobre 2024

Clive le Vengeur. Partie 2. Clive à l'opéra.

 

4. New York. Opéra. La Traviata. Clive ébloui.

Changer d’endroit, ça l’a surpris sans le démonter. Par contre, il avait un empêchement réel pour la semaine qui s’ouvrait et il m’a laissé à moi-même. J’en ai profité pour préparer plein de trucs pour mon remplaçant vu que mon boss avait avalé l’histoire de ma fatigue chronique et me trouvait pâlichon. Et puis, je suis allé à l’opéra de New York. La Traviata, oui, c’était bien. Du beau monde sur scène. Barney avait travaillé le tout en rouge, en noir et en blanc. Les costumes étaient superbes. Il avait transposé le tout dans les années vingt, sur l’instigation de son metteur en scène. Dire si ça avait été mieux chanté avant ou ce serait mieux chanté après, je n’en avais aucune idée. Par contre, attendu que j’étais encore très bien placé, à ma droite et à ma gauche, ça échangeait des tas de points de vue. Machine aurait du mal à être au niveau de Machin chose et il allait de même pour le chanteur qui avait le rôle-titre. Mais enfin, les paris étaient ouverts. Quant à la mise en scène et aux décors, la critique, pourtant sévère dès qu’il était question d’un des opéras les plus joués depuis des lustres sur les scènes internationales, avait été élogieuses. Il paraît que c’était de premier ordre. Ben, on allait voir. En tout cas, ce n’est pas moi qui allais contredire…

De quoi ça parlait, j’aimais bien ; cette femme qui aime un homme plus jeune qu’elle alors qu’elle est une demi-mondaine, c’était beau comme idée. Elle était vraiment éperdue d’amour, cette femme-là. Dès que le rideau s’est levé, je l’ai compris. Ça se passait à Paris. Violeta Valery était une courtisane, très belle et intelligente (mais une courtisane quand même) et il y avait un beau jeune homme qui était éperdu d’amour pour elle, Alfredo Germont. Elle lui disait qu’il n’avait aucune chance parce qu’elle était une femme entretenue mais lui, il lui disait d’amour. Il lui plaçait quand même qu’elle avait une vie épuisante et si elle venait à être malade, on la laisserait toute seule. Or, elle était déjà atteinte de tuberculose. Son Alfredo, elle finissait par l’aimer elle-aussi mais le père du jeune homme bien né, ça lui plaisait pas du tout. Il s’interposait. Elle renonçait au beau jeune homme par amour et au bout du compte, alors qu’elle était abandonnée de tous et mourante, il revenait vers elle, comprenait qu’il y avait eu une super embrouille. Il lui disait son amour et elle pouvait mourir en paix. J’ai tout aimé dans ce spectacle. Les chanteurs étaient bons. Ils avaient l’âge de leur rôle et dans l’ensemble, physiquement, ils étaient beaux. Et tout suivait : la direction d’orchestre, les éclairages sans oublier les décors vraiment superbes et les costumes, à la fois épurés et significatifs. Ceux de Violetta, par exemple : de plus en plus simples, de plus en plus clairs, très prêts en fait de la souffrance et du sacrifice incroyable de cette femme.

A l’entracte, je suis resté dans mon fauteuil à regarder le programme.  Tout le monde était présenté ou presque. Un baratin pour chacun avec des photos en noir et blanc. Il y était Barney. Il avait l’air grave sur la photo. Le genre : tout le travail que je fais pour l’opéra, regardez, ça me cause plein de tensions mais quand même, quelle reconnaissance publique ! Je sais faire de belles choses !

Ben, c’était vrai. A la fin, beaucoup de monde était debout pour applaudir. Il y a eu plein de rappels. Il n’aurait pas détoné Julian B., au milieu de tous ses artistes, il aurait été admiré s’il avait salué avec la troupe. Je me suis demandé s’il le faisait.

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