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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
17 octobre 2024

Clive le Vengeur. Partie 2. Ne tombe pas amoureux de moi.

Et il s’est mis à rire ; le même joli rire frais que tout à l’heure. Moi, j’étais prêt à insister tant ça me mettait mal à l’aise ce qui se tramait mais lui, il s’est agenouillé devant moi et il m’a embrassé sur les lèvres.

-On commence par sucré ?

Vu la façon dont j’ai glissé ma langue dans sa bouche, il a pigé que ça serait assez vite salé. On est allés dans la chambre. Il y avait des draps orange, des vrais tue-l’amour mais ça n’a rien tué du tout parce que j’ai pris les choses en main. Bientôt, on ne s’est pas fait de cadeaux. Il en demandait beaucoup et je n’ai pas été en reste. Je te l’ai tourné, retourné, pris, repris de nouveau et fait crier de plaisir. Sa beauté était vraiment envoûtante. Je n’arrivais pas à le laisser tranquille. Je l’ai même mordu à l’épaule. Il m’a rendu la pareille. C’était vraiment dingue : ça tenait du pugilat notre truc mais c’était incroyablement et délicieusement sexuel. Il y a eu trois épisodes après quoi, on a déclaré forfait et on est restés l’un à côté de l’autre à essayer de reprendre nos esprits.

Quand même, avant qu’il parte, j’ai balbutié :

-Dis, Erik, si je n’étais pas comme tu penses ?

-Tu es comme je pense. Si c’était juste pour satisfaire mes besoins, je ne passerais pas tout ce temps avec toi. Mais attention, tu ne dois pas prendre mon intérêt pour autre chose que de la gentillesse. Ne tombe pas amoureux de moi.

Je suis resté muet et j'ai détourné la tête. Il a insisté :

-Je sais que tu as compris que ce serait une erreur.

-Oui.

-Sûr et certain ?

-Catégorique.

Il fallait bien le rassurer. Il a souri.

-Donc, tout est bien 

-Mais dans le monde où tu vis, il y a des gens qui doivent t’envier, te jalouser et ceux-là, peut-être qu’ils te veulent du mal…

-Tu penses à quoi, à une rivalité professionnelle ? Alors ça, ça fait si longtemps que ça a commencé… Je ne me laisse pas faire. Et pour les relations amoureuses, pour moi, ça a toujours été compliqué d’abord parce que je n’avais pas beaucoup de latitude. On me disait tout le temps ce que je devais faire et j’étais toujours à la tête d’un emploi du temps de ministre ! Et puis, j’étais incertain de ce que je voulais ou plutôt de qui…J’ai dû me bagarrer aussi avec le fait d’être « choisi ». Plusieurs fois, ça m’est arrivé et j’ai dû expliquer au bout d’un moment que désolé, moi, non…

-Ce n’était jamais réciproque ?

-Si. Bien sûr que si, ça m’est arrivé…Enfin, tu sais, ma vie est encore jeune !

-Parce que, quand ce n’est pas le cas et qu’on lâche quelqu’un qui vous aime, ça peut être compliqué. Tu vois, l’autre, il ne supporte pas, il veut se venger.

-Tu as vécu cela, alors ?

-Ouais, un mec, je n’étais pas marié. On s’est tapés dessus mais il n’a pas gagné. Du coup, il a décidé d’être juste déçu.

De nouveau, il a ri.

-Et toi ?

-Pour être franc, ça m’arrive en ce moment.

Et de nouveau, il m’a scotché.

-Celui qui fait les beaux décors d’opéra.

Merde, merde, merde…Il était en train de rendre tout bonnement infaisable.

-Ah, dont le dernier ?

-La Traviata, oui. Tu viens de voir ce spectacle.

-Ah, bien sûr ! Julian...Comment déjà ?

-Julian Barney.

-Donc c'est lui et c'est difficile ? Quoi ? Ce n’est pas réciproque ?

-A un moment, ça l’était ; mais c’est compliqué. Il est compliqué.

-Ah bon, et donc...

Il a fait un signe de tête, comme pour dire qu’il ne répondrait plus à aucune question et il a commencé à s’en aller. Dans l’escalier, je l’ai rattrapé et j’ai demandé pour se voir deux fois. Il a tiqué un peu mais il n’a pas trouvé de raisons sérieuses pour refuser.

- C'est possible, alors ?

- Oui mais écoute-moi bien...

Préférant faire de l’humour, il m’a fait remarquer que nos ébats étaient quand même plutôt offensifs. Alors, deux fois…

- Faut que tu assures sur scène alors avec un mal aux fesses trop violent…

-Mais qu’est-ce que tu dis !

Il ne s’attendait pas à une remarque aussi triviale et il a eu comme un haut le corps. Je me suis senti si stupide que j’en ai perdu mes moyens.

- Je comprends Erik, je me modérerai !

Il a ri de nouveau

- J'aime beaucoup en même temps. Ne te censure pas trop.

- Il y a un équilibre à trouver...

- Tu le trouveras, Clive.

J'ai acquiescé. J'étais content ; il viendrait deux fois ! J’ai bien compris qu’il ne disait pas ce qu’il pensait vraiment ; ce n'était peut-être pas plus mal parce qu’au fond, il avait acquis tout pouvoir sur moi. J’essayais juste de ne pas trop le savoir.

Je suis resté quelques minutes tout seul dans ce studio affreux et ça m’est tombé dessus. L’évidence quoi. Si je continuais à être aimanté comme ça, avec Barney, ça sentirait le roussi ; et pas qu’avec lui.

 

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