Clive le Vengeur. Partie 2. Erik et son passé amoureux.
A Copenhague, il avait eu une liaison avec une ballerine très jolie. Il se voyait bien rester avec elle mais il était passé étoile et elle lui en avait terriblement voulu d’être si doué et si encensé. En plus, alors que leur liaison se poursuivait, elle s’était blessée à une cheville lors d’une répétition et ça avait mal tourné. En fin de compte, elle avait déserté la troupe et lui, elle l’avait laissé. Il pensait souvent à elle. Elle avait un joli corps. Elle était très féminine. Elle était devenue très amère et il restait désolé pour elle.
Bien sûr, avant elle, il y avait eu des garçons et, en ce domaine, il ne s’était pas voilé la face. En parler ? Non, il ne voulait pas. C’était juste des aventures, des expériences. Il en gardait des souvenirs bons mais vagues. Quant à cet américain qui était épris de lui ? Je le sentais très prudent mais il lâchait des trucs. On lui avait toujours donné beaucoup d’ordres, pour qu’il réussisse, pour qu’il soit parfait et il savait qui il était comme danseur. Dans le domaine amoureux, à ce que je comprenais, c’était plutôt des défenses qu’on avait formulées. On lui avait comprendre qu’il disposait de peu de temps et qu’il devait être sélectif. Du coup, il attirait des gens très forts qui pensaient disposer de tout ce qu’il fallait pour le convaincre. Leur résister était très difficile parce qu’ils avaient tout pour (lui) plaire ; la prestance physique, le sens d’un art ou sa maîtrise, de l’argent ou du savoir (ou les deux). C’était toujours des gens attachants et brillants. Il y avait eu un pianiste…C’était à Copenhague aussi…Là, il devait reconnaître qu’il s’était laissé surprendre…Comme il en parlait, je sentais quelque chose de dur et de cruel qui l’avait brûlé…Mais à combien de degrés, ça, je ne savais pas. En tout cas, je pigeais bien que c’était bien plus raide que la danseuse jalouse. Et maintenant, il y avait cet homme qu'il appelait parfois Barney. Ils s’étaient très bien entendu tant qu’ils n’avaient pas de liaison mais quand celle-ci avait pris corps, il s’était trouvé devant quelqu’un de captateur. Il l’avait accepté mais à ce stade de sa vie, lui, il ne le supportait plus. C’était catégorique, alors ? Définitif ? Celui-là, non merci…Fallait que j’en sache plus, moi, d’où certaines questions. Il n’a pas été si évasif. Rien n’était joué. Il avait besoin d’être au calme affectivement, pas pressuré ; mais pour ce qui est d’une nouvelle rencontre importante, il se donnait du temps car il n’était pas prêt. Très bien, ça ! Voilà qui arrangeait mes affaires car Barney se retrouvait hors-jeu ; et moi, j’étais l’homme de la situation. Enfin, il faut nuancer quand même.
Et un truc gentil et en même temps très sexuel avec tonton Clive, t’en as besoin ! C’est impliquant mais pas au même niveau qu’une histoire d’amour dont tu ne veux pas en ce moment. Et puis, personne n’est au courant pour nous, alors personne te dit que c’est bien ou que c’est mal ou que celle-là, tu ne dois pas accepter ou celui-là…C’est ça que tu crois et comme ça, tu te lâches avec moi. Ça me rend très heureux, très épanoui pis toi, tu l’es heureux aussi. M’est avis que surveillé comme tu l’as été en tant que « jeune prodige » de la danse, t’as pas fait les galipettes que tu voulais. J’suis ta liberté sexuelle, tu te rends compte ! Ce qui serait géant, c’est qu’on vive ça sans que l’autre existe. On se serait buttés l’un contre l’autre, pis, on n’aurait pas eu d’autre choix que te trouver rapidement un endroit pour se bécoter, se la faire durcir et s’emmancher encore et encore. Et on aurait été contents, toi et moi, hein ? Erik, si tu savais à quel point je ne voudrais pas que ça se soit déroulé comme ça. Parce que ce serait tout naturel, les mains aux fesses, les « caresses manuelles et buccales », les renversements sur le pieu, même si on avait des vies parallèles. Tandis que là, ça ne fait pas un pli que je vais te l’enfoncer jusqu’à la garde et que tu vas crier et exiger que ça continue…mais je penserais toujours que l’autre, il attend son heure et qu’il ait de bonnes raisons de te laisser faire ça. Tu vois…