Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
16 octobre 2024

Clive le Vengeur. Partie 4. Clive, Kathleen et le souvenir du danseur.

 

2. Se rapprocher de Kathleen tout en cherchant Erik.

Bien qu'entourant Kathleen, sa compagne, Clive continue de chercher Erik, le danseur qu'il a malmené.

Janvier et février sont passés et j’ai continué mes pérégrinations. Une à deux fois par semaine, les jours où la salle n’était pas comble pour les spectacles, je m’absentais et allais à Manhattan. Kathleen n’objectait rien, sachant que je rencontrais beaucoup de monde et étais toujours en quête de jeunes artistes.

Je marchais des heures entières, avec obstination. Il finirait par surgir alors, tenace, il fallait l’être i ! Parce que le danseur, même si j’avais la certitude qu’il venait à new York, je ne le rencontrais pas encore mais que je finirais par avoir raison.

Aujourd’hui, je quadrillerai encore cette partie de la ville que tu as habitée, près du Lincoln center. J’essaierai de repérer des danseurs. Peut-être que tu gardes des liens avec certains d’entre eux. Oh, Erik, Erik…Même si ce n’est pas encore le bon jour pour te voir, tu viendras. Il fait que tu saches, il faut que tu comprennes…A Toronto, tu as beaucoup de succès. Je le sais, parce que je lis la presse spécialisée américaine et canadienne. Tu as donné quelques interviews et il y a de belles photos de toi. Tu es dans les étoiles, mon beau, tu en es d’ailleurs une. Tu es la plus brillante…Allez, Erik, je t’en prie, je t’en supplie…ça fait des semaines et des semaines ! Je dors dans des hôtels où tu pourrais descendre parce qu’on ne sait jamais…Je vais voir des spectacles au New York city ballet parce que je sais quels rôles tu as tenus. Forcément, c’est moins bien…Je bois des cafés là où je suis sûr que tu aimerais en prendre un, je tourne autour de certaines boutiques car je sais que tu aimais superposer des pulls, porter un blouson en cuir…J’ai envie de crier ton nom, de le crier sans cesse quand j’arpente les rues de Manhattan et tu sais, ma salle de spectacle, elle s’appelle Entrechats 8, parce que tu le maitrises, toi. Je continuerai, je continuerai…Je t’attends.

Peut-être que si je n’avais pas eu de contretemps, la situation se serait dénouée plus vite mais ça n’a pas été le cas.

Le fils de Kathleen, cet adolescent qu’elle n’élevait pas, vivait désormais avec son père dans le Maine. Il a eu un accident de voiture et avant même de savoir ce qu’il en était, elle s’est complétement affolée. Elle est partie le voir et ça a duré quinze jours, à m’appeler tout le temps pour me tenir au courant. Il n’y avait pas grande casse. Son fils, on l’avait gardé en observation à l’hôpital avant de le renvoyer chez lui. Il avait surtout des contusions. Cet épisode a été révélateur. Je me rendu compte que je n’arrivais plus à vivre seul et qu’elle me convenait bien. Du reste, elle et moi, on avait emménagé ensemble depuis peu. C’était une femme très vivante et drôle. Elle avait une forte présence et emplissait l’espace. L’appartement, sans elle, était vide et sans âme. J’avais besoin d’elle. Là, je me suis vraiment avoué.

Du reste, dès qu’elle est rentrée, j’ai voulu lui faire plaisir. Je l’ai emmené à Las Vegas. Elle a tout de suite été ravie là-bas et, toute dépoitraillée, elle a écumé avec moi les casinos, les boites de nuit, la tour Trump et les galeries qui vous faisaient croire que c’était tout bon et que vous étiez à Rome ou à Venise à croiser des gladiateurs ou des Doges. Au retour, elle m’a quasiment asphyxié avec Céline Dion. Je l’ai gentiment tancée sans qu’elle en tienne compte. C’était vraiment une terrienne. Elle avait dû se dire qu’éviter de faire l’amour avec moi, comme ça, c’était quand même bizarre et que je finirais par regarder ailleurs…Alors, elle m’a de nouveau sollicité. Au début, ça m’a fait drôle puis j’ai accepté cette intimité régulière. Elle était affectueuse et même si, je dois l’avouer, j’avais beaucoup de plaisir avec un homme jeune qu’avec elle, j’ai trouvé important de la contenter et de m’occuper d’elle. Quand elle jouissait, elle poussait des drôles de petits « Ah » qui allaient crescendo. C’était vraiment touchant.

Publicité
Publicité
Commentaires
LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
Publicité
Archives
Publicité