Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
16 octobre 2024

Clive le Vengeur. Partie 4. Manhattan. Jeux érotiques avec Erik.

 

Erik, il aimait peut-être les étreintes tendres mais pas avec moi. Quoi que j’en dise, je devais lui répondre sur le même registre qu’auparavant : de la directivité, du savoir-faire, une relative brutalité et des pénétrations longues et répétitives. Il ne fallait pas lui laisser le temps de souffler. J’étais peut-être restée longtemps sans le voir mais ce qu’il était intimement, j’en reprenais vite la mesure. Le bémol, ce serait qu’un amour durable était là, de mon côté au moins et qu’il faudrait faire avec lui. De ce point de vue-là, il n’était plus question de reculer. La légèreté dont on avait fait preuve au Bella Vista n’était plus de mise et nos rapports mi sucrés mi salés de l’appartement de Lopez non plus.

Il restait donc à l’envouter en le contraignant et il fallait le faire d’urgence. Il s’en est donc suivi une sorte de mêlée où on s’agrippait l’un à l’autre. Oui, c’était une lutte parce que j’étais à la fois ravi et fâché de lui, de sa beauté et de la tiédeur de ses sentiments. En même temps, on s’accordait très bien, chacun anticipant sur les élans sexuels de l’autre et chacun le comblant autant qu’il le pouvait. C’était d’autant plus magique que c’était inattendu. On m’aurait dit la veille qu’à ces instants-là, je serais en train de lui faire l’amour, j’aurais eu un rire triste.

Il fallait qu’il intègre qu’il me rendait positivement insatiable mais que j’étais Clive le Tenace, Clive le Vengeur, Clive le Maitre même si je ne l’étais que pour un temps donné et dans l’espace de cette chambre.

J’ai vraiment pris un plaisir fou et cruel à l’étreindre et il a bien crié mon joli danseur. Les ordres secs, les secrétions, les doigts inquisiteurs, la queue…Encore et encore.

Et les règlements de compte :

-Le texte de l’annonce, tu t’en souviens ?

-Je l’ai lu après coup. Il est inscrit en moi.

-Il a eu gain de cause : tu as mordu la poussière.

-Non.

-Oh que si ! Toi, tu crois que tu es dans les étoiles ?

-J’y suis.

-Pas aujourd’hui. Tu as retrouvé ton Clive…

Je le tournais, le retournais comme avant. Je le prenais allongé, assis, debout. Je le léchais, le caressais, le pinçais…

Il gémissait et me lançais des regards agiles.

-Tu me fais mal…

-Tu adores ça.

-Retire-toi de moi, je veux souffler…

-Non.

-Arrête, arrête maintenant.

-Non.

On a duré comme ça des heures avant de déclarer forfait. On devait être au milieu de la nuit. Il s’est endormi, nu, le premier et j’ai dû le faire changer de position pour remonter sur lui draps et couvertures. J’ai été plus long à trouver le sommeil. Brièvement, plusieurs visages se sont imposés à moi. Celui de Kathleen, que j’étais en train de tromper outrageusement et celui de Kirsten, qui ne me croyait pas guéri de cette affaire.

Et bien sûr, Barney m’est apparu.  Le passage des années se faisait légèrement sentir sur son visage et son physique, qui était plus tassé et moins massif. Cependant, la classe était loin de l’avoir déserté, bien au contraire, d’ailleurs. Il était en costume sombre et il portait une cravate. Je l’avais connu plus audacieux sur les couleurs mais les matières étaient belles et rien n’était laissé au hasard, de ses belles chaussures de cuir, à la montre suisse qu’il arborait à son poignet, sans oublier son eau de toilette française et son rasage récent et impeccable. Il me regardait et c’est comme s’il comprenait. J’avais choisi le danger. Il ne pouvait rien faire.

J’ai dû dormir six ou sept heures et quand je me suis réveillé, j’ai filé dans la salle de bain pour me doucher et me raser. C’est important de bien présenter. Quand je me suis recouché, Erik, qui me tournait le dos, s’est retourné.  Il a frémi de façon très perceptible puis, dans un beau mouvement enveloppant, sans marquer aucune hâte, il m’a enlacé.

Ne vous méprenez pas. Ce n’était pas un geste d’amant, c’était celui de l’enfant qui sent le réconfort d’un être qu’il attendait et lui manifeste sa tendresse. Je suis resté saisi et n’ai rien dit. Lentement, il a ouvert les yeux et s’est mis à scruter mon visage dans la pénombre. Il a paru intimidé et il s’est mordillé la lèvre inférieure.

-Tu allais partir ?

-Pas du tout.

-Ne t’écarte pas de moi.

-Je reste.

Il a touché ma joue et senti la fraîcheur de ma peau.

-Ah ! Je devrais faire de même.

Il a esquissé un mouvement mais je l’ai tout de suite arrêté. Je l’ai fait se mettre sur le ventre et je me suis couché sur lui. Le reste se passe de commentaires. Comment un être peut-il en mettre un autre dans un tel état de tension sexuelle ? Ça me reste mystérieux.

Bon, il a quand même été autorisé à se doucher et à se faire beau. C’est vous dire combien je laissais croître en moi les sentiments délicats. On a bu du café et on a pris des médicaments pour évacuer tout cet alcool.

Je m’attendais à devoir lui imposer de rester, bravant ses rendez-vous et bousculant ses projets personnels mais à ma grande surprise, il a tout de suite accepté. Il voulait juste donner quelques appels. Je lui ai dit qu’il était à moi jusqu’au lendemain et qu’en ce sens, il devrait m’obéir. Il a dit oui et, étourdiment, a cherché ses vêtements. Je me suis tout de suite dressé contre lui et j’ai crié. Il n’avait reçu aucun ordre !

-Mais qu’est-ce que je viens de te dire ?

-Je…

-Tu restes nu ! Tu fais ce que je te dis !

Publicité
Publicité
Commentaires
LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
Publicité
Archives
Publicité