TORTURE IMAGE

Paul et son instructeur : cruauté calculée et fausse mansuétude.

Paul n'était sûr de rien mais l'instructeur rapprocha sa chaise de la sienne et planta ses yeux dans les siens.

-Je te l'ai dit, tu passes en phase 2. Félicitations.

-Instructeur, vous me faites trop de compliments...

-Mais non ! Tu mérites des récompenses.

Winger présenta le manche de la cravache à Paul qui resta figé sur place, comme glacé de l'intérieur. Le bel instructeur était tout sourire.

-Ouvre la bouche.

Il fallut obéir. L'instructeur enfonça le manche de l'objet de terreur dans la bouche de son prisonnier, le transformant en objet de plaisir :

-Suce. Et ne quitte pas mon regard...

Paul obéit. Ses impressions étaient mêlées. C'était étrange et bizarrement excitant en fin de compte.

-Encore. Ton instructeur sait ce qui est bon pour toi.

Il suçait encore, conscient que la beauté physique de son formateur lui en imposait de plus en plus.

-C'est bien. Arrête.

Paul cessa immédiatement mais l'instructeur, adroitement cruel, réintroduisit le manche de la cravache dans sa bouche.

-Bien, très bien ! Tu en deviendrais gourmand, non ?

Paul rougit et n'osa pas répondre. Winger mit fin au jeu et posa la cravache sur le bureau. Elle n'était plus qu'un objet inerte qui était moins inquiétant.

-Ce n'est pas tout ! Tu as droit à un second présent ! Tiens voici des livres. Tu m'en réclames ! Note que ce sont de vrais livres et pas de la propagande...

Markus lui remit un lot de revues et de romans enveloppés dans un grand emballage brun.

-Ne suis-je pas généreux ?

-Si, Instructeur.

-Et avisé ?

-Également...

Paul prit l’ensemble et entra en cellule. Il lui suffit de jeter un œil sur les couvertures des revues et des livres offerts pour en comprendre la teneur. Tout était pornographique. S'il avait été dans son état normal, même affaibli et déprimé, Paul aurait hurlé et aurait refusé pareil présent. Mais il était un prisonnier en rééducation. Depuis qu'il était là, il n'avait vu qu'une toute petite partie de la prison mais il la savait immense et inviolable. On ne pouvait s'en échapper ni s'en approcher. Il n'y avait aucun moyen pour lui d’échapper à ses tortionnaires, aussi prit-il cette attaque de plein fouet. Il feuilleta donc tout ce qu'il put, contempla des images obscènes et lut des pages entières de mauvaise littérature. Accouplements grotesques, pédophilie, zoophilie : tout était présent. Quand l’écœurement vint, il déchira les revues en menus morceaux et il fit de même avec les pages des romans. A n'en pas douter, Winger aboierait après lui et peut-être jouerait-il de nouveau de la cravache...Mais il n'en fut rien et dans les jours qui suivirent, il ne le vit pas, ce qui le surprit.

-L'Instructeur n'est pas disponible, Gardienne ?

-C'est lui qui décide.