Dans le Kent, Paul est reçu dans le château de Lord Brixton. Une discussion avec Lady Brixton l'amène au problème de la traduction d'auteurs ambraniens; En Grande Bretagne, ceux-ci sont méconnus. Paul se sent de taille mais il lui faudrait un traducteur...
-Il me manque le vrai traducteur...
-Ah, il n'est pas ici, c'est vrai mais il est impossible que vous ne le trouviez pas sinon à Londres, du moins en Angleterre...
-Il faudra que ce soit un travail précis !
-Ne vous inquiétez pas ! Je vais chercher qui il peut vous conseiller. Et Alistair aussi ! Il descend du Mont Olympe de temps en temps, vous savez ! Je vais moi-même faire mon enquête et Daphné va s'employer aussi. Elle vous admire beaucoup...Ah dites-moi, quel auteur risque de donner le plus de mal ?
-Pavel Evdon, je pense. Ses romans sont très longs et très denses. On ne trouve plus ses livres dans mon pays et il est interdit de prononcer son nom. Kalantica, ce serait bien...Un orphelin qui tombe amoureux de sa cousine puis est ballotté par les événements, la révolution dans son pays...C'est un texte magnifique, d'un lyrisme poignant !
-Si on ne traduit plus les grands auteurs de vote pays...Il me semble que c'est d'importance !
Elle avait raison et il fut radieux qu'elle eût suggéré cela. Il se dit aussi qu'un certain nombre de compositeurs n'étaient plus joués. Dans l'environnement où il se trouvait, il y a moyen de parler en leur faveur...
Daphné fut passionné par ce qu'il lui dit et dès leur retour à Londres, elle promit de se mettre en recherche.
-Bien sûr, il y a cet auteur ambranien mais tu avais bien un autre texte à faire paraître, non ? Tu devrais privilégier ce projet.
-Pas pour le moment. Je veux trouver un bon traducteur. C'est primordial pour mon projet de traduction.
Pour l'heure, elle voulait poursuivre la vie oisive et délicieuse qu'elle menait avec lui au château et dans ses dépendances. Elle adorait guetter la surprise de Paul quand elle le conduisait de pièce en pièce car les meubles les plus beaux et les plus anciens voisinaient avec des œuvres d'art contemporaines. Elle aimait qu'il s'étonne du défilé ininterrompu d'invités, des départs et des arrivées incessants, de la fréquence des spectacles et de leur qualité. Un feu d'artifice, un bal costumé et un repas sur l'eau avaient déjà eu lieu tandis que s'annonçaient un pas de deux dansés par deux jeunes prodiges, un concert de clavecin, un spectacle de mime et un autre d'improvisations théâtrales... Elle le voyait rajeunir, s'habiller avec goût comme il avait su le faire, laisser pousser ses cheveux redevenus bruns. Ses yeux brillaient, il avait retrouvé sa foi en lui-même et avait de nombreux projets...Il l'étreignait avec fougue. Elle adorait qu'il lui fasse l'amour. Elle était grande, c'est vrai mais avait un joli corps, de petits seins hauts qu'il aimait enfermer dans ses mains et une douce toison brune qu'il aimait humer quand, il s'agenouillait devant elle et qu'elle était nue...
Bientôt, ils rentreraient. Son projet de librairie voyait le jour. Elle avait trouvé les locaux et aurait fort à faire quelques mois durant...Quant à Paul, il lui avait bien parlé d'un autre écrit dans la lignée des deux premiers mais il semblait bien plus motivé désormais par ses projets de traduction. Daphné voulait que cet homme brillant lui apparaisse toujours comme un héros. Elle n'imaginait même pas qu'il pût en être autrement.