Un garçon d'écurie lui parlait déjà et Daphné arrivait, affolée.
-Paul ! Paul ! Oh mon Dieu ! Aidez-moi ! Vous, remettez ce cheval à l'écurie! Enfin qu'est-ce qui se passe !
Quand Paul reprit conscience, il était allongé sur son lit, dans les dépendances et n'avait aucun souvenir de la façon dont on l'avait transporté là. Daphné était penchée sur lui. Elle avait l'air sidéré.
-J'étais prête mais père m'a appelée...Oh pour une sottise. J'ai fait dire que tu ailles directement aux écuries.
-Ne t'inquiète pas...
-Tu as eu un malaise ! Paul, je ne savais pas que tu étais souffrant ! Un médecin arrive...
-Qui était ce garçon blond ?
-Celui qui a prévenu est Bruce. Il est très brun...
-Non, un autre, en tenue d'équitation...C'est lui qui m'a parlé d'abord. J'avais sellé Souverain noir.
-Un invité alors...
-Oui.
-Ah, père a invité de jeunes cavaliers, je ne sais trop qui. Peut-être que c'était l'un d'eux...En tout cas, C'est Bruce qui était prêt de toi quand c'est arrivé. Il a couru aussi vite qu'il a pu !
-Une autre personne...
-Mais non, je t'assure.
-Cinquante quatre vingt trois. Huit cent sept neuf.
-Quoi ?
-Mon matricule à Dannick.
-Et alors ?
-Il a à voir avec l'Ambranie...
-Et ce serait qui ? Un espion ? Est-ce le moment de plaisanter...
-Un émissaire...ça n'augure rien de bon...
Elle l'embrassa. Il lui faisait peur. Le lendemain, il s'était repris, le médecin n'ayant diagnostiqué qu'une légère indisposition et tout de même une tendance à l'hypertension , ils ne firent pas de cheval ce jour là. Les jours suivants, Paul erra beaucoup dans les couloirs et dans le parc à la recherche de ce jeune homme blond qui lui avait fait si forte impression. Sa quête lui paraissait légitime mais Daphné se montra irritable et méfiante.
-Il te voulait du mal alors...
-Oui. Il parlait anglais avec un accent ambranien...
-Mais personne ne sait qui sait ! Personne n'a rien vu !
-Ne t'emporte pas. J'ai un passé difficile...
-Mais que tu en aies un n'implique pas que quelqu'un te cherche noise ici !
-Pourquoi pas ici ? Tu dis que ton père invite beaucoup de monde.
-C'est une plaisanterie !
-Non. Au contraire, qui penserait à chercher ici quelqu'un qui à un compte à régler avec un autre ? Surtout s'il s'agit de politique...
-Tu délires.
-Non, il y avait quelqu'un. Et il n'est pas parti. Il est toujours là, parmi les invités.
-Mais c'est un mauvais roman que tu me fais là ! Paul ! Je ne pensais pas que la prison t'avait rendu comme ça...
-En ce cas, tu fais une découverte.
A plusieurs reprises, comme il était sur ses gardes, elle se montra cassante de nouveau. Il ne la connaissait pas si capricieuse ni affirmative. Il avait tort. Selon elle , personne n'était à même de le menacer ici...