MISTER DANIS

Paul a écrit sur la dictature ambranienne le roman qu'il voulait mais Daphne, sa compagne est menacée. Que faire? 

Comme il se sentait oppressé, Lisbeth, qui avait postposé son arrivée à Londres, fut soudain là. Quand elle vit Paul, elle le trouva mal.

-Je voulais venir plus tôt mais ma compagne est tombée malade et ça a été compliqué. Il fallait tout liquider là-bas et je voulais arriver avec un logement...Paul, tu vas mal !

-Non, ça va...

-Mais enfin, Paul ! Pas à moi. Où est Daphne ?

-Elle a rompu.

-Vraiment ?

-Oui, c'est de ma faute.

-Et Kalantica ? Toujours en traduction ?

-Non, tout est chez l'éditeur.

-Bonne traductrice ?

-J'ai commis une grave erreur.

-Quoi ? Il faut que tu me racontes.

Il aida Lisbeth à s'installer et il lui parla. Elle parut inquiète et fut directive. Il faisait bien de ne plus voir Eva mais il devait garder le contact avec Daphne et être prudent dans son travail.

-Elle ne veut plus de contact.

-Elle est menacée. Tu dois garder un lien.

-Et les attaques ?

-Tu devais t'y attendre. Pas de polémique. Et pour le reste, lui dit-elle, on va devoir mettre les choses à plat.

-Oui, je crois.

Colin et Lisa s'annonçant, il connut une période de répit. Lisbeth, qui n'était guère bavarde sur sa rupture amoureuse et sa son départ de l’Écosse, se démultiplia, rendant ces deux semaines agréables. Elle poussa cependant Paul à s'excuser auprès de Daphne et à lui rappeler de bien prendre soin d'elle. Il le fit.

-Je reste choquée, lui dit-elle, et ne veux pas te voir. Mais tu dois être sûre de moi sur un point. Je n'approuve pas les idées extrémistes de mon père. Il assiste à de nombreuses réunions avec je ne sais quels groupuscules d'extrême-droite. Malgré ses demandes, je ne l'a jamais accompagné ! Tu me crois, au moins ?

Oui, il savait qu'elle disait vrai. Il se senti soulagé mais le resta fort peu de temps. A peine ses enfants étaient-ils partis qu'il reçut un appel d'elle. Elle était en larmes.

-J'ai fait des courses ce matin et suis revenue me garer dans le parking de ma résidence.Je suis sortie de ma voiture et deux jeunes types mon agressée, un blond et un brun. J'ai crié, ils voulaient me violer...

-Quelqu'un est intervenu ?

-Oui, une autre voiture est arrivée et un couple en est sorti. Mes agresseurs se sont volatilisés...

-Tu saurais les reconnaître ?

-Oui.

-Précise.

-Le blond avait une trentaine d'années, il portait du cuir noir. L'autre était jeune aussi. Brun, le type oriental. C'est lui qui m'a bloquée contre la voiture. Il essayait, l'autre rigolait.

-Ils parlaient anglais ?

-Oui.

-Accent ambranien ?

-Qu'est-ce que j'en sais ?

-Allemand ?

-Oui, il me semble.

-Porte plainte.

-Ils n'ont rien fait.

-C'est le parking de ta résidence. Ils n'avaient rien à faire là.