A Bath, dans la clinique où il s'est mis à l'écart, Paul parle avec le docteur Shieffield des liens ambivalents qu'il a maintenus avec celui qui fut son tortionnaire, Markus Winger.
A son retour, il y avait une enveloppe blanche doublée de rouge sur sa table. Le message, en ambranien, était plus long qu'à l'accoutumée.
Tu ne me hais pas, tu m'aimes car c'est comme
cela que les choses doivent être.
Tu aimes et tu désires ton instructeur.
C'est bien, Paul. Sache que je rends
ton amour. Ne lutte pas.
A Sheffield, effondré, il montra cette lettre.
-Elle n'a pas été postée...
-Vous le voyez bien, docteur.
-Quelqu'un l'a bien placé dans votre chambre.
-Certainement. Interrogez le personnel.
-Je vais le faire.
-Vous ne trouverez rien. Personne ne pourra être incriminé car personne n'a rien fait.
-Soit, en ce cas, je ne tente rien. Ce qu'il dit est vrai ?
Paul se mit à crier :
-Non ! Non !
-Allons Paul, il faut bien aborder le sujet.
-Il m'a appris à l'aimer. C'est le principe de la rééducation.
-Donc vous obéissez, vous l'aimez, c'est cela ?
-Oui, en un sens.
-Et cet "amour" qui vous inspire un si grand questionnement, il s'est concrétisé de façon charnelle ?
De nouveau, Paul cria :
-Non !
Et il se cacha le visage. Sheffield marqua un silence puis reprit :
-Si c'est insoutenable pour vous, nous pouvons arrêter.
Cette fois, ce fut Paul qui resta muet un long moment. Puis, il se remit à parler.
-Il s'est concrétisé deux fois, la veille du jour où il est mort.
-C'est lui qui était actif ?
-Oui.
-Il vous a forcé ?
-Non, il me subjuguait. Il était très beau.
-Il prévoyait une suite à votre relation.
-Oui, à Dannick. Elle n'aurait pas été officielle mais elle aurait existé.
-La fascination que vous éprouvez pour lui perdure et le désir physique. Je me trompe ?
-Il ne faut pas que ce désir soit plus fort que ma vigilance.
-Car il a agressé cette jeune femme, Daphne ?
-Oui.
-Et parce qu'il a contraint l'autre femme ?
-Oui mais elle,je ne sais pas ce qu'elle devient.