Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
28 octobre 2021

Sévère et Jeanne D. Partie 1. Un monde des signes.

AVEC SOIN

Je me suis vêtu avec soin et je ne me souviens pas d’avoir jamais dérogé à cette habitude ; sauf à un moment de mon mariage où j’étais dans un tel état d’irritabilité que j’ai été à un moment négligent sur le plan vestimentaire. Mais il est vrai que je voulais démontrer à mon épouse qui me raillait d’être si élégant et tiré à quatre épingles qu’être vue à côté de quelqu’un comme moi n’était pas nécessairement un pensum…Il lui fallut peu de temps, je dois le dire avec amusement, pour se rallier à cette idée, car se promener en ville avec quelqu’un qui tout d’un coup se négligeait lui apparut vite comme une épreuve choquante ; et je ne parle des invitations à droite à gauche, que nous acceptions encore où être assise à côté de moi ne pouvait que la dévaloriser…Imaginez un peu : sa robe très couture et ses escarpins horriblement coûteux à côté de ma veste défraîchie et de ma chemise douteuse portée sans cravate…

Cet épisode apprit à quelqu’un que je n’aimais plus mais que j’avais aimé qu’il vaut mieux quelquefois se taire sur les artifices de l’autre quand on sait que ce même autre sépare sa vie de la vôtre.

C’était une femme qui découvrait tardivement le « quelquefois » …Mais bref. Je reviens à ma rencontre avec Jeanne.

Je portais un costume que je possède depuis peu et une chemise blanche de belle qualité. C’est une habitude que j’ai d’être vêtu de manière sobre et classique, tout en affectionnant les belles matières. Regardez la haute couture : vous y verrez des vêtements très bien coupés et travaillés, mais pas nécessairement ostentatoires. Eh bien, ce jour- là, je peux vous assurer que mes effets étaient ménagés tant par la qualité de la veste par exemple, d’une coupe impeccable et d’un tombé parfait que par la richesse du drap et la finesse de la chemise.

Il faut vivre dans un monde de signes.

Arborer un tel costume, porter une chemise de prix sans cravate et des chaussures faites sur mesure, c’était accepter ce monde- là et le lui rendre .accessible. J’avais été, de toute façon, ce qu’il est convenu d’appeler un jeune homme de bonne famille et les apparences comptaient. Homme mature, je restais fidèle à cet idéal de bien paraître et de bien parler qu’on m’avait communiqué et qui, jamais, ne m’avait desservi.

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
Publicité
Archives
Publicité