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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
25 avril 2021

Léo. Canoffi et les autres. Les clients. (3)

 

Beau-et-attrayant-jeune-hom

Il voyait trop loin en avant, négligeant ce qui était proche. Il finit par avoir quelques aventures, en dehors de l'université, puis il fit une rencontre étrange. Il était en seconde année et peinait financièrement quand il a rencontré Paul Canoffi. Antiquaire de formation, Canoffi s'était fait une réputation à Paris où il possédait deux boutiques. La quarantaine, un physique agréqble, une culture étincelante, l'homme vivait dans le premier arrondissement, s'habillait avec beaucoup d'élégance et connaissait beaucoup de monde. Officiellement, il avait un compagnon de son âge et de son rang qui, lui-aussi, était antiquaire. Davantage que Paul, Roland allait en Angleterre, aux Pays-bas ou en Belgique pour acheter de beaux meubles anciens, des tableaux et des statues. Les deux faisaient la paire. Leur commerce était florissant. 

"J'ai parlé plusieurs fois avec Canoffi. De tout et de rien. Il m'a invité à manger dans un bon restaurant, un endroit chic, et il est venu voir où j'habitais. L'hiver, il faisait froid dans mon studio et l'été, chaud. De plus, il y faisait toujours sombre. Je vivais là, étudiais là et quoi qu'on en dise, j'étais reçu à mes examens. Il m'a conseillé de m'installer ailleurs. Je ne pouvais pas financièrement. Il a fait un arrangement avec un ami et a trouvé un studio pour moi. Le prix était le même. Je reconnais que c'était bizarre parce que je me rendais compte de qui était Paul. Il ne faisait pas ça pour rien. Ce n'était pas possible".

Pourtant, pendant six mois, Paul et Léo se sont rencontrés régulièrement : promenade dans Paris, ciné, théâtre. En apparence, il s'agissait d'un homme mûr appréciant la ténacité d'un étudiant sans le sou. Ils parlaient anglais ensemble et riaient.

"Un jour, il est arrivé chez moi sans prévenir. Maintenant que j'y pense, je le sais, j'en suis sûr : il savait que je céderais. Il m'avait préparé en quelque sorte. On était debout dans mon studio et on discutait. Il s'est tu tout d'un coup, s'est approché de moi, et m'a mis les mains sur les épaules. Je me suis retrouvé à genoux. J'ai ouvert son pantalon, fait ce qu'il a dit et ne me suis arrêté que quand il a joui. Pour cela, il m'a donné de l'argent. Il l'a pris dans son portefeuille et l'a posé sur ma table de travail, à côté de mon ordinateur. Je n'ai rien dit. La fois suivante, on s'est mis au lit. De nouveau, il a payé. Plus. Et les autres fois aussi, le scénario s'est reproduit. Des billets de banque. On aurait dit qu'il savait à l'avance ce qu'il me donnerait. Je prenais et ne disais rien."

Pendant plus d'un an, Canoffi a continué son manège. Léo ne l'a pas contrarié, lui donnant ce qu'il demandait. Puis, ils se disputèrent.

"Il m'emmenait en Sologne dans une maison de maître qu'avait son compagnon. J'étais bien traité mais il sous entendait que ce que faisais contre rétribution avec lui, je pouvais le faire avec d'autres. J'étais jeune, très attirant physiquement et parfait pour les hommes mûrs qui étaient là. Il riait en me disant cela mais au fond, il voulait que ça arrive. Un dimanche, il a tellement insisté que je lui ai balancé un verre à la figure. J'ai claqué la porte et suis rentré à paris. Là, j'ai vidé le studio que je louais par son entremise et suis parti dans un hôtel nul. J'étais en  fin de seconde année, il fallait que je finisse ma formation. Il y avait ce poste de lecteur qui était à la clé. J'ai trouvé un autre studio et j'ai fait avec d'autres ce que j'avais appris à faire avec lui. Je rencontrais dans un café d'abord puis, chez moi. J'étais dans les tarifs. Canoffi ? Il a cherché à me revoir mais le fait que je sois pris en charge comme ça, ça l'a vexé. L'argent arrivait, c'était clair. J'avalais quelquefois des trucs bizarres, pour tenir la route, ou buvais un peu trop, mais j'étais déterminé. Ce qui est étrange, c'est que je ne sois jamais tombé sur un type violent ou pervers. Je sais que c'est souvent le cas. A quoi est-ce que je réfléchissais avant ou après? A rien de précis. Est-ce que je les considérais comme mes clients? Oui, vous ne voulez pas que je vous dise que c'était mes amis ! Est-ce que je me voyais comme un prostitué ? Oui. A Paris, ça ne me faisait ni chaud ni froid car tout était très cloisonné. A Lyon, où j'allais car je m'étais réconcilié avec ma mère, oui. Alors, je lui disais que j'avais un copain qui n'était pas dans le besoin et m'aidais de temps en temps. C'était pour justifier le fait que j'étais bien mieux habillé...J'ai fini ma formation en anglais et suis parti en Angleterre. Dès que j'y ai mis les pieds, tout ça s'est arrêté. Je sais que ça paraît étrange mais je n'ai eu aucun mal à conclure. Je suis devenu un Français qui venait travailler un an dans une université anglaise. Et c'était tout."

 

 

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