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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
25 avril 2021

Léo. Une adolescence heurtée. (1)

 

Beau-et-attrayant-jeune-hom

Léo a trente huit ans depuis peu. Il y a déjà pas mal de temps qu'il trouve futile de se retourner sur son passé. Contrairement à l'adage qui dit qu'on peut apprendre de ses erreurs, il pense que le seul le présent compte. Quels enseignements pourrait-on  bien recevoir de celui qu'on était peut être pas hier mais avant hier ? Si on fait des bêtises, c'est qu'on était dans le brouillard. Une fois qu'on a dit ça, on a tout dit. S'appitoyer? Une perte de temps. Se trouver des excuses ? Encore pire. De fait, Léo ne parle que rarement de ces jeunes années. Petit, il vivait dans le quinzième à Paris où ses parents étaient commerçants. Adolescent, il était à Versailles, côté chic car ses géniteurs avaient fait de bons profits. La capitale ? Pas facile pour un enfant qui bouge tout le temps, mais il n'a pas de mauvais souvenirs (enfin, quand il en a). Versailles ? Une maison bourgeoise et une atmosphère clinquante. Il avait quatorze ans. Sa famille a éclaté et sa mère a subi le sort de beaucoup de femmes divorcées. Elle voulait la garde de ses enfants, pire, elle était intransigeante là-dessus ? Son voeu a été exaucé. Elle s'est retrouvée à Lyon avec un adolescent mécontent et une fillette de dix ans qui pleurait toutes les larmes de son corps. Italien d'origine, l'ex-mari est retourné à Milan pour partir à Gênes puis à Rome puis quelque part. Au début, il a soutenu son ex-femme et ses enfants puis, plus du tout. Injoignable, introuvable. Au bout de deux ans, Sabine a cédé. Alessandro ne paierait jamais plus rien, c'était clair. Léo a trouvé ça gonflé mais ça ne l'a pas surpris tant que ça. Il avait compris depuis longtemps que son père avait la bosse du commerce, certes, mais aussi celle du filoutage. Après tout, son fils allait avoir dix -huit ans et sa fille, eh bien, sa fille, il avait laissé de l'argent pour elle sur un compte spécial. Elle le toucherait à sa majorité. De quoi elle se plaignait, Sabine? Elle avait eu la moitié de la maison, non ? 

A Lyon, tout était différent. Léo, faussement dilettante et plutôt bon élève a et son bac mais a posé ses conditions. Des études à Paris. Il travaillerait pendant les vacances s'il le fallait pour payer une partie de ses études mais Paris, pas Lyon. Sa mère a fait grise mine mais malin comme un singe, le jeune homme a réussi à avor une bourse. A sa manière, il se fichait d'elle et la laissait tomber. Bien sûr qu'il lui resterait Grazia qui elle, était très affectueuse. Mais ce départ de Léo ! Il n'a pas lâché, a travaillé trois mois comme caissier dans une grande surface puis est parti. Fac d'anglais. Chambre minuscule. Abonnement de métro. Sabine ne pouvait pas ne pas l'aider, la bourse ne pouvant suffire. Elle lui a donc fait cadeau d'une somme d'argent à diviser en neuf, la durée d'une année universitaire. Le jeune homme, pourtant sagace, s'est montré sottement distrait. Ce qu'il avait accumulé, ce n'était pas tant que cela et ce que lui donnait sa mère, c'était peu.

Mais il a fait face. 

"Je crois que je n'avais pas mesuré l'impact du départ de mon père; Il faut comprendre que dans sa tête à lui, c'était définitif. On ne savait plus où le joindre. Même sa famille ne savait rien ou tout au moins, restait muette. Il nous rayait de sa vie. Je me suis dit que n'était pas cool mais qu'on voyait ça dans certains films américains produits par des résaux indépendants. Le héros en chiait puis s'en sortait, surmontant la vilénie paternelle. Je pensais que je m'en sortais bien. J'étais en fac d'anglais, je prenais des petits boulots qui passaient et je rognais un peu surtout. Mais j'ai eu de mauvais résultats à mes partiels. J'étais parasité mentalement mais me disais que non."

  

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