L'amour entre Anselmo et le très célèbre George Michael est intense mais l'amant brésilien semble se replier sur lui-même...

-Eh bien, c'était généreux, non ?

-Tu pourrais être plus sévère...

-Moi, ça m'est égal, je t'ai rencontré. C'est très difficile d'être fier de sa sexualité quand cela ne t'a jamais apporté de la joie. Une fois qu'elle est associée à la joie et l'amour, c'est facile d'être fier de qui vous êtes et je le suis moi-même, pleinement. Et ceci, je te le dois...

-Alors, c'est magnifique pour toi !

-Mais pour toi aussi !

Anselmo était ravi bien sûr mais marquait le pas. Qu'est-ce qu'il y avait ?

-Tu regrettes ta vie passée ? Elle a été trop agitée ? Laisse tes regrets. Je t'aime totalement.

-Moi-aussi.J'ai une chance immense ! Tu sais, quand je suis allé à tes deux concerts à Rio, dans ma tête, je te désirais mais je voulais surtout qu'on soit amoureux. C'est pour ça que je ne t'ai pas quitté des yeux. Je me suis dit Cet amour que je commence à ressentir pour lui va l'atteindre. Plus rien ne sera pareil.Lui aussi sera concerné. Pour lui aussi, tout basculera !

-Tout a basculé, en effet !

Donc, le bonheur était là. Mais Anselmo, dont la santé paraissait solide, attrapa une mauvaise grippe, guérit lentement puis fut de nouveau pris de fièvres. George ne comprit pas. Il s'assura que son compagnon était bien soigné. Il parut se remettre mais un soir qu'il le cherchait, il le retrouva seul, blotti dans une petite chambre d'amis qu'ils n'utilisaient rarement.

-Qu'est-ce que tu fais ?

-Je regarde des images pieuses.

George s'esclaffa. Il ne pouvait pas comprendre que l'amour de sa vie put se perdre en contemplation devant ces Sainte Vierge naïves, ces Saint-Joseph vieillissants, cette colombe du Saint-Esprit et ces Christ blond peroxydé qui levaient au ciel d'immenses yeux bleu pâle...

-Oui, je vois.

-Je sais que tu trouves ça ridicule, c'est pourquoi je suis venu ici...

-Je ne sais pas ce que tu attends d'eux, c'est tout.

-Le secours.

-Le...Pourquoi dis-tu cela ?

-Pour rien. J'ai un passage à vide, George.Je suis fatigué en ce moment...

-Oui, tu es fatigué...

Le regard d'Anselmo était empli d'une tristesse violente. Il fallait le prendre dans ses bras, le consoler et lui donner de la force.

-Ce n'est rien mon amour. On est très heureux, ici.

-Très heureux.

Toutefois, à la fin de l'année 1992, Anselmo déclara vouloir au Brésil voir sa famille. George les savait tous très soudés depuis qu'un jour lointain, le père était mort...

-Ce ne sera pas pour très longtemps.De toute façon, tu vas aller passer les fêtes de fin d'année en Angleterre avec les tiens. Moi, je serai à Rio. Je t'appellerai.

-Bien sûr !