En visite à Londres, Andrew Ridgeley, l'autre membre de ce qui fut Wham ! va voir George Michael. Le mode de celui-ci l'inquiète. Il cherche trop le scandale...

-George, oh Yog ! Je te parle en ami. Tu n'es pas toujours discret et j'entends des conneries sur toi. Tu attires la boue...Tu es un interprète exceptionnel, un grand mélodiste, peu de styles musicaux te résistent...Non quand même, calme toi de ce côté là.

-Tu penses à l'Amérique et à ce scandale ?

-Entre autres.

-Mais je t'assure qu'avec Kenny, nous avons bien examiné la situation...Je n'arrivais pas à clarifier ce qui devait l'être. Elton m'a fait remarquer qu'il y a plus élégant qu'une pissotière pour affirmer son orientation sexuelle, je le reconnais...Kenny en a pris plein la figure, c'est sûr, mais c'est un homme tolérant...Et n'oublie pas nous éprouvons de l'amour l'un pour l'autre !

Tous deux dînaient, Andrew plus frugalement que George. Celui-ci aimait la bonne nourriture, les vins fins, le luxe, les compliments, voire même les flatteries. Il était incroyablement séduisant et attachant mais il était resté bloqué sur une croyance. Moins il en disait, moins on en savait et puisqu'on ne savait pas grand chose de lui, alors, tout était spéculation. Tout ce brouhaha ne pouvait vraiment pas avoir un effet négatif...Toutefois, Andrew insista.

-Si tu dis vrai, veille à ce que vous restiez en phase. C'est très important.

-Mais...Oui...

Toujours cette façon de contourner...

-Écoute, il y autre chose...

-Ah encore des bruits...

-Je les crois fondés. Ce que tu bois, ce que tu renifles, ce que tu avales, ce que tu fumes...

-Oh la la !

-Oui « Oh la la »...Doucement, George, doucement. Les fumettes à l'époque où on faisait de la musique ensemble, d'accord, on avait vingt ans mais là...Tu es très riche, très en vue...On doit te faire des courbettes pour être le premier à t'approvisionner...

George avait pâli.

-On m'en fait. Je commande des caisses de champagne et...voilà...C'est le mot magique avec mes transitaires...Quoi ? Tu as peur ?

C'était bien ce que reflétait le visage d'Andrew, oui, la peur.

-C'est une spirale...

-Je pense que oui.

-Il y a des cliniques pour ça...

-Eh bien, je ne sais où tu en es exactement mais tu pourrais en mettre une dans la liste de tes projets...Je suis ni un fouineur, ni un juge. Je suis ton ami de jeunesse et j'ai pour toi une admiration sans borne. Tu as encore tant à nous donner !

Comment lui dire ce qu'il lisait dans le regard de George, l'amorce d'une désespérance qui n'existait pas en lui quand il était bien plus jeune. Oui, j'aime Kenny et oui, je sais que ce serait plus vivable si je ne m'occupais pas autant de ma queue ! Oui, il y a des jours où je suis incapable de faire quoi que ce soit tant j'ai fait de mélanges et fait descendre le tout avec un bon whisky mais tout est tellement pénible parfois ! Quand je suis arrivé à un certain état, je me fous de tout et c'est tellement bien ! Il y a des jours où on est aussi peut nets l'un que l'autre et bien sûr, lui, quand il s'est remis, ça ne lui plaît guère et il se redresse...Mais moi, c'est différent. Tout fait trop mal certains jours...Et puis Merde !

-J'ai un album en préparation...Mais il me manque des clés...Tu sais à quel point je suis perfectionniste !

-Oh oui !

-Et à vrai dire, j'hésite beaucoup, je doute beaucoup...