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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
30 novembre 2023

Round Here. Partie 4. Au Stade de France. Le triomphe.

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Le 22 juin 2007, il chanta au Stade de France, à Paris. Dans Le Parisien, la journaliste Charlotte Moreau vanta  la pureté et la beauté du timbre de George Michael, toujours aussi soyeux et classieux après vingt-cinq ans de carrière...

Et un jeune homme qui tenait un blog sur ses sorties et ses expériences écrivit quand il apprit la mort de l’idole. Je suis allé le voir à Paris en octobre, il y a quelques années de cela. J'ai fait l'expérience avec certains membres de ma famille dont une tante qui était une inconditionnelle. C'était incroyable de voir comment la performance incroyable que livrait George Michael pouvait transformer la femme de quarante-cinq ans qu'elle était en adolescente.  D'ailleurs, des dizaines de femmes criaient comme des filles de quatorze ans alors que George livrait "I'm Your Man". George était dans une forme incroyable, il semblait qu'il s'amusait autant que n'importe qui en se déplaçant sur la scène et en travaillant avec le public. Accompagné de ses choristes et de son groupe, il a interprété toutes sortes de chansons de son assez grand catalogue. Il ne fait aucun doute que George était un chanteur incroyable, sans doute le meilleur de sa génération. Quiconque peut remplacer Freddie Mercury sur les tournées Queen doit être un peu spécial dans cette catégorie! Cependant, j'oublie parfois à quel point il était bon compositeur. Je me souviens avoir quitté le concert en me sentant euphorique ! Ma famille l'était aussi et surtout ma tante ! Ensuite, j'ai passé les soixante-douze heures suivantes à fredonner ou à chanter les chansons de George. Ah, il est mort et je suis navré ! Mais, il a évidemment fait quelque chose de bien en faisant des tournées comme ça. George Michael, que puis-je dire? Inoubliable..

Fin juin 2007, il était à Amsterdam. Erik et sa troupe s'y produisaient. Ils se virent et dînèrent dans un bon restaurant.

-Merci d'être venu voir mon spectacle.

-Très bien. C'était très bien.

-Ah George ! Je n'aime pas quand tu es vague comme ça...

-Je ne suis pas vague.

-Tu n'aimes pas la danse, n'est-ce pas ?

-Je dois reconnaître que la danse classique, non, pas vraiment...Mais tu es talentueux. Et, à ce que j'ai compris, tu es très apprécié. De bonnes critiques..

-Mais comme c'est de la danse classique, tu te gardes un droit de réserve ! Je t'assure que ce que je fais est accessible...Quoi ? Tu penses que je crée pour une élite ?

-Non, non, je n'ai pas dit cela.

Il était clair cependant que George n'en pensait pas moins. Il les connaissait ceux-là avec leur parcours des festivals d'opéra ou de danse classique, leur snobisme débilitant et leur mépris pour qui n'était pas capable de faire le tri entre diverses versions du Lac des Cygnes ou de Madame Butterfly...

-Je travaille pour tout le monde, moi, tu sais. Je viens d'une banlieue de Londres où on n'était pas riches. J'aime bien les masses...

 

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-Et tu n'es qu'un chanteur populaire ? Tu es bien plus que cela, contrairement à ce que tu essaies de me faire croire ! Tu t'es confronté à des genres musicaux très différents qui ont aussi intéressé de grands compositeurs et qui intéressent des chorégraphes. Tu t'intéresses à ce qui vient de la rue ou des minorités et il s'agit d'art ! Pourquoi est-ce ça devrait être séparé de la musique classique, de la danse classique ? Pourquoi veux-tu qu'il y ait une échelle de valeur aussi discriminante ?

-Parce que c'est un fait !

-Mais non ! Je m'insurge contre cela !

-Tu veux que je me cultive davantage ? Ma trajectoire musicale va sérieusement s'infléchir là, je ne sais qui va suivre.

-Mais enfin...quel rapport avec ce que je viens de dire ?

-Mmm, tes yeux bleus quand tu es en colère...L'effet que ça me fait...

-Mon père est chef d'orchestre et ma mère pianiste de haut niveau. Elle donne des cours très recherchés maintenant. Tu penses qu'on fait partie d'une caste ? Des aristocrates dans notre genre...C'est assez vrai. Mes parents ont une grande propriété au nord de Copenhague. C'est une maison de maître, très belle. Je n'ai choisi. Tu n'as rien choisi.

-Et ta femme, puisque femme il y a...

-Elle, c'est différent. Ce n'est pas une enfant de la balle...

-Mais un milieu porteur.

-Oui.

-Donc...

Anselmo avait représenté le charme et l'exotisme des premières amours, Kenny la force éclatante d'une réussite à l'américaine mais ce chorégraphe qui semblait incapable de faire un geste qui ne fut pas élégant, était lui le représentant d'une caste fermée d'artistes de haut niveau fiers de leurs origines et sûrs de leur art. A côté d'eux, même riches et adulés, des gens comme lui, George, étaient des saltimbanques. Il y avait de quoi être presque violent quand il lui faisait l'amour, non ? Ensuite, il l'enlaçait et se disait désolé.

 

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George se souvenait des paroles d'une de ses chansons : Je ne suis pas l'homme que tu veux...Il n'aimait pas les rebuffades. Il avait connu des échecs cuisants...Contemplant son amant qui sortait de la douche et s'essuyait avec une grande serviette blanc et or, il eut envie de pleurer. Kenny et lui se voyaient bien plus qu'il ne voyait cet Erik volatile mais il était déjà très impliqué.

-Si je te fais du mal, George, il ne faut pas se voir.

-Tu ne me fais pas de mal.

Et ils s'embrassaient. Toutefois, cette liaison, même épisodique ne laissait pas George indemne. Ce danseur semblait voir à travers lui et il le regardait avec une compassion parfois sidérante.

 

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