Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
28 novembre 2023

Round Here. Partie 5. Celui qui ne fascine plus...

PM GM 1

Ah, tu as vu, il baisse ! On ne le verra jamais cet album ? Et les Jeux Olympiques, franchement, quel besoin avait-il de chanter White Light ? Il voulait juste promouvoir son nouveau titre.On n'excusait pas un artiste de se sentir soudain loin de son art et on ne pardonnait pas à qui avait atteint un haut niveau de succès de ne plus répondre à vos attentes. Il était doué dans le temps, ça c'est clair mais il a joué sur la facilité. Le problème, c'est que tandis qu'il nous pondait des compilations, d'autres faisaient de vrais albums...Bon et puis sa vie affective ! Un vrai catalogue... Depuis quelques temps, il y a un nouvel élu...ce dernier amant, franchement ! Il a une tête de maquereau...George Michael ? Il ne chante plus et il se galvaude. C'est indigne de lui et ça soulève le cœur...

Ah, ça leur soulevait le cœur ? Il fut un temps où George serait monté au créneau pour moins que cela, mais pourquoi le faire désormais ? Il aimait être dans cette maison, il tenait à Fadi dont il connaissait bien sûr les limites mais reconnaissait le dévouement, il pouvait compter sur le soutien de sa famille et de ses amis, alors ces conneries...Non, il n'avait pas perdu l'inspiration, oui, il était clair dans ce à quoi il croyait...Oui, il était un homme droit qui avait pris des coups, non, il n'était pas l'ombre de lui-même.Il aimait la gloire et l'argent  et il aimait être gay...Merde, qu'est ce qu'il y avait de compliqué ?

Au fond, il aurait adoré ce qu'un journaliste avait écrit pour un magazine français :

Je me souviens encore très bien de la fascination exercée sur la jeune adolescente que j'étais par les premières images du clip de Faith, qui enfilait comme des perles les signes de la virilité. L'Amérique 50 était là, l'ombre du King aussi (avec ce solo de guitare pompé à Carl Perkins) et cet été là, George supplanta pour quelques temps Elvis dans mon imaginaire. Car je vis George Michael d'abord comme ça : une réincarnation années 80 pop et r'n'b du King.

Dans son attitude et dans ses chansons, la pop star n’a eu de cesse de faire passer des messages de confiance, de fierté et de liberté, loin des normes dominantes.

Évidemment, si George me plaisait autant, comme le King avant lui, c'est que dans tous ces signes il y avait du trop, du second degré, de la déconstruction, de la performance de genre. Quelque chose que je ne comprenais pas encore, mais qui me fascinait, m'attirait. George était bien plus qu'un apparent condensé de virilité. Il la mettait en scène, s'en amusait, la surjouait en donnait une relecture queer, flamboyante, remplie de signes de reconnaissances homo. Une boucle d'oreille avec un crucifix, la pose lascive de la pochette de Faith, torse nu, les mèches blondes. La façon de bouger son cul.

Et cette attraction, loin d'être interdite, semblait validée par tous : tout le monde semblait aimer George Michael, qui caracolait en haut du Top 50 et dont le poster se retrouvait affiché dans les chambres des adolescentes du monde entier. Comme bon nombre d'acteurs et de comédiens homosexuels avant lui, George était était devenu un sex symbol total : assez viril pour être admiré par les autres hommes hétéros et désiré par les femmes (et les adolescentes), assez ambigu aussi pour attirer les homos et devenir un corps d'identification queer, en marge des normes dominantes.

Oui, s'il avait lu cela, il aurait souscrit parce que c'était habile même si trop affirmatif. Il faut se méfier de ce qui paraît trop évident... Sa vie avait été un engagement constant, une lutte à mains nues qui le laissait désormais fier mais éreinté...

 

Publicité
Publicité
Commentaires
LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
Publicité
Archives
Publicité