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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
13 octobre 2020

Catherine, Marianne, Dora. Une épouse heureuse.

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La nuit, il la possède après les danses, les envois, les souhaits de bonheur et les discussions avec des membres de sa famille à lui qu’elle n’a jamais vus et ne reverra pas. Elle gémit et après un bref sommeil, lui revient. Sans cesse, ils se prennent et se déprennent.

Au matin, ils se sentent mariés et sont heureux.

La famille de Bruno met à la disposition du couple un deux pièces dont elle n’a pas pour le moment utilité ; il a l’avantage d’être situé près de l’école vétérinaire. Le loyer et les charges sont réglés par la famille du jeune homme. La famille de Marianne intervient aussi. Financièrement, ils devront vivre chichement jusqu’à l’obtention d’un diplôme.

Quand naît une petite Lili, Bruno est émerveillé car ce bébé le déconcerte totalement. Il est petit et pose sur lui de grands yeux sérieux qui demandent intérêt et clémence. Il est si dépendant qu’il s’en émeut ; il est si altier qu’il s’en inquiète. Etrange enfant qui lui nait là ; il devra l’aimer et s’occuper d’elle.

Marianne voit en Lilli le parachèvement de son mariage et sa clé ; elle est heureuse et gênée en même temps car ce ravissant nourrisson mérite mieux qu’un enjeu. Toutefois, les mois passant, l’enfant reste d’une sagesse extrême et fait le bonheur de l’une et l’autre des familles tandis que Bruno et elles s’astreignent aux exigences requises par leurs diplômes respectifs. Elle passe sa licence quand il a son diplôme de vétérinaire. Il obtient un poste éloigné de la ville où il a étudié et elle le suit avec Lilli dont le calme reste imperturbable. Ils continuent de vivre et d’être heureux ensemble. Le travail de Bruno étant prenant, Marianne renonce bientôt à enseigner ; elle préfère, et de loin, être un travail de secrétaire pour lequel elle s’est formée de manière sommaire. Le temps passe.la petite fille embellit mais garde son caractère réservé, comme si l’amour exclusif que se portaient ses parents l’excluait  d’une vraie relation avec eux. Il est vrai que pris par son travail qui le passionne, il attend, en rentrant de voir et d’effleurer sa jeune femme svelte et attentive et qu’il la prend dès qu’il le peut. Il est vrai aussi qu’elle ne vit que pour lui et que son entrée dans la maison signifie mise en scène et offrande d’elle-même.

Au fil du temps, Lilli passe sous la gouverne quasi-totale de ses grands paternels. Elle se révèle intelligente et créative, imaginative et critique vis-à-vis de parents trop gourmands l’un de l’autre et exclusifs dans leur bonheur. Mais à l’école, elle réussit bien et somme toute se renforce de l’amour qu’elle reçoit.

Quand Marianne a trente sept ans, Lili en a dix sept. Elle est inscrite depuis deux ans dans une école internationale en Angleterre où elle a des correspondants. Aux vacances, elle revient et se partage entre parents et grands-parents. De sa mère, elle a l’audace et la beauté ; de son père, elle a hérité d’une grande capacité de mémoire et du goût pour les études longues. Elle aimerait être avocat international. Quand elle vient en France, elle adule son père et passe un temps fou dans son cabinet vétérinaire où affluent les propriétaires de chiens, de chats et autres. Elle l’admire quand il les reçoit car il bienveillant et professionnel. Elle admire qu’il aime les animaux, ces humbles privés de parole, que la maladie atteint aussi sans parler de la méchanceté des humains. Concernant sa mère, elle est plus circonspecte. Trop de non dits empêchent de bien se parler. Et puis cette mère semble vouloir être essentiellement jeune et jolie…

Mais Marianne se soucie peu de cela. Si elle n’a pas été une parfaite mère, elle n’a pas non plus été une mégère et au bout du compte, Lilli s’en sort bien. Quant à son amour pour Bruno, il est intact. Il l’a toujours aimée et protégée avec constance. Elle veut qu’il reste ce pilier dont elle a besoin car il est vital.

Aussi s’obstine t’elle à construire un quotidien original, plein de sorties imprévues et des vacances qui aiguisent les sens ;

Alors, il la possède et lui fait aveu de sa dépendance.

Alors, elle est heureuse.

Plus tard, elle nage ou fait du yoga. Quand vient ce moment, où elle fend l’eau dans un merveilleux et puissant lâcher prise ou encore quand elle médite, lui revient l’image des deux arbres : celui qui porte des fruits et l’autre qui garde les temples. La même solidité. La même pérennité.

Bruno et elle comme au premier regard.

Et toujours, et toujours.

 

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