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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
22 décembre 2022

Clive, le Vengeur. Partie 2. Clive et le danseur intègre.

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Les semaines passent. Clive et Erik, le jeune danseur, font du 

jogging et de la natation ensemble. Il est temps, malgré tut, 

de donner à leurs relations une autre orientation.

 

J’ai pensé à Barney me racontant la vie de Balanchine, mais je me suis tu. Et quand il m’a parlé encore, le jeune danseur à la beauté singulière, j’ai continué de la fermer. Au Danemark, il avait tout de suite été adoré. Le Ballet royal avait été « rafraichi », « modernisé » et les spectateurs étaient avides de surprises. Très jeune, il avait compris qu’on lui demandait plus que lui-même et il avait donné encore et encore jusqu’à ce que « ses conseillers » lui suggèrent le Royaume-Uni. New-York, non, c’était une idée à lui. Il devait s’affirmer. Et aussi, varier ses choix. Etre danseur de haut niveau, ça ne dure pas…Il avait des idées : travailler pour des chorégraphes européens reconnus et ainsi, se bâtir une carrière originale donc pleine de risques, ou encore filer sur la côte-ouest des USA où on lui proposait de tourner dans un film. Rien ne se dessinait vraiment et il hésitait.

Il avait raison. Il n’y avait plus de dieux et il ne serait jamais une icône de la danse comme certains avaient pu l’être avant lui, parce qu’à l’audimat,  lui passeraient devant des chanteurs à la mode.

Il voulait rester intègre. Travailler en Allemagne ou en Californie, c’était bien s’il y trouvait matière et la matière et il y en aurait. Il était plein de rêves et d’espoir. Moi, j’ai  continué de la fermer. J’écoutais, j’écoutais tout. Ce qu’il était se dessinait.

Franchement, il rendait admiratif.  Je ne voyais pas ce qui pouvait l’empêcher de monter encore plus haut…Quand même : sa formation drastique, son « élection » au sein d’une des meilleures  compagnies du monde et ce succès critique et populaire…

Quant au fait que Barney en soit tombé raide-dingue, maintenant, je comprenais vraiment…

Bon, on a continué de courir. Les jours s’allongeaient et je rêvais de la piscine. Et puis, il a dit :

- En juillet, je vais à Saratoga. C’est le festival d’été du New York city ballet. J’aime beaucoup. C’est si différent !

- Alors, c’est les vacances ?

- Non, elles sont après. Je fais du vélo et je vais à la plage avec quatre ou cinq amis et puis je vais brièvement au Danemark. Il faut que je voie ma famille. Elle est un peu tyrannique.  Et toi ?

- En Floride, à Disneyland. Quand on peut, on y retourne. C’est très amusant.

Il n’y avait rien de spécial, sauf si tout l’était parce que lui et moi, différents comme on l’était, se retrouver dans un parc verdoyant pour courir, aller se doucher et discuter ensuite…

Il a continué. Il m’a parlé des ballets dans lesquels je l’avais vu danser et de chorégraphes en vogue dont il allait danser les œuvres. Il a aussi parlé de nouvelles bévues en matière d’art et ça m’a fait rire : sa revue d’avant-garde. Lui, il a dit qu’il y avait de très belles œuvres dans les grands musées new-yorkais. On pourrait aller au Metropolitan muséum…Il adorait les salles françaises et souvent, il s’y rendait. Il a aussi parlé de films français qui passaient dans de petites salles new-yorkaises. Les sous-titres lui étaient inutiles car il avait une mère française qui avait été catégorique sur l’apprentissage de la langue maternelle pour ses quatre enfants. Ils étaient trois et il se trouvait être non seulement le seul garçon mais le petit dernier. Il parlait le français mieux que l’anglais et bizarrement, il y avait moins d’accent. Il a aussi parlé des difficultés qu’il avait eu à s’adapter, au début, à l’univers new-yorkais parce qu’il était trop réservé, trop peu enclin à parler dans les soirées mondaines…L’Amérique, c’était gigantesque et ça lui plaisait, sinon. L’Angleterre, en dehors de Londres qui, par son architecture et son passé était exceptionnelle, ça ne l’avait pas intéressé. Paris, oui, pour mille raisons. Il y avait dansé merveilleusement.

Je l’ai fait revenir sur Londres et New York, là où il vivait, tout ça.

 Sur Barney, il a rien dit. Non, il avait trouvé un premier logement plutôt moche puis son beau loft. Une vraie chance ! Il s’y était fait livrer un piano.

C’est ça, oui

A Londres, il n’était resté qu’un an. Ah oui, il vivait dans un studio à Mayfair. C’était mois petit que prévu et très joli. De toute façon, il n’allait pas s’éterniser.

Ben oui mais tu mens !

Il était encore jeune et affectivement tout était ouvert. Il avait été amoureux à plusieurs reprises. Un état de grâce à chaque fois !

Non, Erik…

On est arrivés comme ça aux vacances pour moi et à son festival de danse. La dernière fois, on l’a testé, la piscine. C’était le matin. Il faisait un peu frisquet mais on a vraiment apprécié. Alors qu’on s’épongeait avec nos serviettes, il m’a parlé avec douceur...

 

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