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LE VISIBLE ET L'INVISIBLE. FRANCE ELLE.
22 décembre 2022

Clive, le Vengeur. Partie 2. Clive pose un ultimatum.

  CRYSTAL BLUE WATER

Cette fois, Clive pose un ultimatum. Erik, le danseur, doit céder...

-Courant juillet, on pourra y retourner...

Là, j’ai été clair. Il fallait l’être. De temps en temps, mon regard ripait et le désir physique que j’avais de lui apparaissait nettement. De son côté, il se trahissait aussi. Ça durait une fraction de seconde mais je pigeais. Alors, on allait pas encore continuer comme ça des semaines…

-Je ne crois pas.

-Tu ne pourras pas te libérer pour nager ?

-Je ne pense pas...

-Courir, alors…

- Non. Et propose pas les bêbêtes au zoo ou les jolies fleurs. D’accord, hein ? Tu comprends quand même un peu où je veux en venir…

- Oui.

- Je te laisse le choix. Si tu m’appelles quand je suis de retour, tu sais pourquoi tu le fais. Tu comprends ?

Je n’étais pas énervé. J’étais clair. Il a plié sa serviette et j’ai regardé son corps. Un corps de danseur, c’est différent. Pas de bodybuilding, de gonflette. Le sien, il était fin mais ferme et fort. C’était son outil de travail et de perfection. Les bras et les jambes étaient musclés, les jambes surtout, le torse était mince. Il n’était pas très grand. Sa peau était d’une clarté touchante comme l’étaient les lignes de son cou et les attaches de ses épaules. J’étais plus massif que lui ; Il le voyait car il me regardait aussi. J’avais la peau mate. Ça ferait un joli contraste.

-Je comprends, oui. Tu es direct, c’est bien.

Il n’a dit ni oui ni non et on est partis chacun de notre côté. Quand même, j’étais pas sûr de moi. Est-ce que c’était ça, « ferrer » ?

Barney, au téléphone, a modérément aimé mon initiative. Selon lui, Erik risquait de prendre la tangente, d’autant que nous ne verrions pas pendant plus de deux semaines. A entendre ses réprimandes, j’ai pigé que je risquais de passer pour un tocard.  Faudrait qu’il me remettre sur les rails ou pire qu’il me remplace et en ce cas, il aurait les gueuletons qu’il m’avait offerts sur la conscience. et c'était sans compter les chèques. Nom d'un bazar ! Du coup, ça m’a galvanisé.

- C’est la bonne tactique.

-Vous en êtes sûr ?

-Oui, pour tout ce que vous m’avez dit sur lui et pour le peu que j’ai appris en le côtoyant. Faut lui laisser le choix, pas insister.

- Vous n’insisterez donc pas.

-C’est pas à faire.

- Bien…

-Je vous laisse, je vais chez Mickey. Je le salue de votre part ? Il sera enchanté.

-Saluez Minnie également

-J’oublierai pas. Je penserai à vous…

-Et à lui.

-Lui, c’est sûr !

La semaine en Floride, ça a été comme sur des roulettes : beau temps, magnifiques parades, un tas de photos de famille et des bons repas. On a bifurqué deux trois jours à la plage, histoire de donner à notre peau « une teinte cuivrée » qui, dans mon cas, a failli virer au brûlé puis on a rappliqués à la maison.

On avait reçu du courrier par la poste. Entre autre, y’avait un chèque dans une enveloppe blanche, doublée de rouge. C’était pour l’école de danse de Carolyn. La nouvelle. J’ai dit que je prenais sur mes économies pour lui payer son année, que j’avais tenu secrète ma décision et que voilà, c’était une bonne surprise pour le retour !

Carolyn, elle s’est mise à pleurer de bonheur et Kristin m’a regardé avec admiration. J’ai mis le chèque de Barney sur mon compte privé et j’ai croisé les doigts…

Erik, Erik…T’as été applaudi à Saratoga. Tu as fait du vélo ou du bateau dans les Hamptons et là, tu manges du poisson cru en famille au Danemark. Bon, oh, reviens et appelle…Allez, mon joli…

Trois semaines se sont écoulées : il m’a contacté. Un soir, comme ça, à la maison. Waouh….

- Les vacances sont finies.

- C’était super ?

- Ça dépend quoi. Tu sais où on peut se voir ?

- Oui. Près du parc où on courait. C’est un petit hôtel. Le Bella vista.

- Le matin. Sinon, c’est plus compliqué.

-Dans quarante-huit heures. A dix-heures. Ce sera une chambre au ré de chaussée. Tu dis mon prénom et ça suffira. Il te dira où, le réceptionniste. T’attends pas à l’Italie, vu le nom de l’hôtel. C’est propre et simple et c’est…tranquille.

- Entendu, Clive.

-Je suis un peu sec, je sais, mais tu me mets dans une de ces tensions…

- On se voit après- demain.

 

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